• Titre : « L'Enfant oublié »
    Auteure : Marie de PALET
    Genre : Roman de terroir
    Éditions : Terre de poche
    Année : 2004
    Nombre de pages : 448

    Quatrième de couverture :

    Charles, garçon rêveur, a huit ans quand l'Assistance publique le confie à Marceau et sa femme Jeannette, deux braves paysans de Lozère. À la ferme du Hibou, Charles serait presque heureux s'il ne songeait toujours à sa mère. S'il ignore tout de sa naissance, de nombreuses personnes du pays semblent être dans le secret et c'est par bribes que le voile par moments se soulève. Mais la vérité sera bien différente du rêve qu'il s'était construit... différente et terrible.

    Mes impressions :

    J'ai trouvé ce livre dans un vide-greniers et j'ai tout de suite remarqué la majuscule à Enfant...
    Le titre parle de lui-même et indique qu'il sera question d'un enfant en tant qu'individu en quête d'identité qui passera sa vie à chercher sa place.

    Charles un garçon de huit ans, au corps fluet, chétif vient de l'assistance publique.
    Après plusieurs placements, il est confié à Jeannette et Marceau vivant en Lozère, un couple qui très attaché à lui et qui l'élève comme son propre fils.
    Cependant Charles se sent mal, et aimerait connaître ses origines. Il rêve souvent de sa mère qu'il imagine blonde et belle....
    René Jouby un habitant de la région, voisin,  a un neveu un peu simplet qui ne cesse d'appeler Charles, Raoul... pourquoi ce prénom ? Que cache t-il ? Il semblerait que Jeannette et Marceau évite les discussions sur la naissance de Charles, ce sujet est tabou ce qui perturbe énormément le jeune garçon qui endure l'ignorance. Il se demande d'où il vient, de qui il est le fils et ce questionnement ne cessera de le hanter jour et nuit jusqu'à l'âge adulte. D'autant plus qu'il sent bien que dans le village les gens parlent de lui et le regardent d'un air inquisiteur, voire méprisant.
    René est assez colérique et bizarre face à Charles... que sait-il lui-même de la naissance de Charles ? Pourquoi personne ne veut lui parler de sa mère ? Quel dissimule cette famille ?
    À la ferme Charles s'occupe des vaches mais reste un garçon sérieux et un très bon élève à l'école.
    Repéré par les assistants sociaux, il lui est conseillé de faire des études. Il aura du mal à quitter le dur labeur de la ferme mais néanmoins il fera des études dans un internat sur Paris pendant quatre années, sans toutefois oublier Jeannette et Marceau, auxquels il rend visite pendant les vacances.
    Ils sont très fiers de lui, même si son absence pèse à la ferme et que Jeannette a du mal à faire le travail toute seule lorsque Marceau tombe malade.
    La seconde guerre mondiale éclate et l'équilibre va se rompre, il partira sur le front. Il se liera d'amitié avec un Parisien Riri et Momo originaire de sa région. Ils deviendront des amis fidèles... Leur amitié sera d'un grand secours à Charles...
    Chacun des garçons va perdre son enfance pendant la guerre en vivant des événements différents.
    Il n'oublie pas Marie-louise, jeune fille légère, frivole, humiliante qu'il a rencontré alors qu'il était adolescent, ils se croisaient de temps en temps quand il était chez Jeannette et Marceau. Elle ne lui a rien promis mais il en tombe amoureux fou et elle occupe sans cesse ses pensées.
    Les années passent... il est toujours en proie à sa difficulté identitaire et est en recherche constante d
    Et puis Marceau sur son lit de mort, va lui donner les premières réponses à ses questions sur ses origines...
    Peu à peu il recueille des informations qui vont le bouleverser et peut-être modifier le cours de sa vie....

    Tout au long du récit on ressent très bien le mal-être de Charles, le mépris des autres habitants. Le regard pesant des autres, les mystères sur son passé et les « on-dit » le blessent.
    L'histoire est belle, à la fois douce et dramatique. Nous sommes touchés par ce garçon sympathique, intègre, pour qui le secret de ses origines perturbe beaucoup. Charles et Jeannette, sont deux personnages très attachants. Dans un petit village où tout se sait mais que tout le monde se tait, il est compliqué pour un jeune garçon né naturellement de trouver sa place en tant que personne à part entière.
    L'écriture est visuelle, on s'imagine très bien les paysages de Lozère, le dur labeur dans les fermes et la rudesse des gens des campagnes isolées.
    Avec ce récit, on comprend alors combien une vie peut-être vécue difficilement quand il y a un secret de famille et quand la question de la naissance se pose. 

    Ce roman est très bien représentatif de cette époque.
    Il est merveilleusement écrit, la lecture s'en trouve alors fluide..
    Je conseille ce petit roman à tous les lecteurs amoureux des romans de terroir qui ont envie de lire une histoire simple et joliment écrite.


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  • Titre : « Ce que le jour doit à la nuit »
    Auteur : Yasmina KHADRA
    Genre : roman
    Éditions :Pocket
    Année : 2009
    Nombre de pages :449

    Quatrième de couverture :

    Algérie, années 1930. Les champs de blés frissonnent. Dans trois jours, les moissons, le salut. Mais une triste nuit vient consumer l'espoir. Le feu. Les cendres. Pour la première fois, le jeune Younes voit pleurer son père.
    Et de pleurs, la vie de Younes ne manquera pas. Confié à un oncle pharmacien, dans un village de l'Oranais, le jeune garçon s'intègre à la communauté pied-noir. Noue des amitiés indissolubles, françaises, juives : « les doigts de la fourche », comme on les appelle. Et le bonheur s'appelle Émilie, une « princesse » que les jeunes gens se disputent. Alors que l'Algérie coloniale vit ses derniers feux, dans un déchaînement de violences, de déchirures et de trahisons, les amitiés se disloquent, s'entrechoquent. Femme ou pays, l'homme ne peut jamais oublier un amour d'enfance…

    Mes impressions :

    C'est avec émotion que j'ai lu l'histoire de cet homme qui nous raconte sa vie depuis les pertes des terres de son père jusqu'à la mort de son amour d'enfance.
    Dans les années 30 le père de Younes assiste impuissant à l'incendie qui ravage ses terres. Il décide alors de quitter sa ferme avec sa femme et ses deux enfants Younes 10 ans et Khadra 3 ans, pour Oran, dans l'espoir de se reconstruire. Après un voyage difficile ils s'installeront dans un bidon-ville, en attendant mieux.
    Issa se donne du mal pour sortir la famille de la misère mais il n'y parvient pas alors même si cela est très difficile il va confier Younes à son frère, pharmacien afin que son fils ait une belle éducation et un avenir meilleur. Younes deviendra Jonas et il sera élevé comme le propre fils de Mahi son oncle et Germaine sa tante. Il a les yeux bleus et beaucoup le trouvent charmant, surtout les filles...
    C'est l'époque du mouvement nationaliste.
    Younes est écartelé entre deux identités. Ses parents lui manquent et de temps en temps il revient prendre des nouvelles de sa mère et de sa petite sœur à Jenane Jato, abandonnées par le père.
    À Rio Salado, il se fait des amis. Il est à l'âge de l'adolescence où l'on fait des bêtises. Il intègre une bande de jeunes français plus ou moins aisés... et venant de toutes religions. Juif, musulman, catholique. Une amitié indestructible les liera mais c'est l'âge aussi des premiers émois et Émilie va arriver dans leur ville ce qui va créer des jalousies, des tensions et des trahisons entre les amis.
    Jonas va s'écarter de ses amis, il devient taciturne et déprimé, en proie à un mal être intense, il ne trouvera jamais vraiment sa place....
    La guerre d'indépendance va venir le perturber davantage, il aura du mal à se positionner entre l'Algérie algérienne et l'Algérie française qui disparaît peu à peu.
    Il va se mettre à l'écart mais son enfance va le poursuivre....
    Les années passent...  beaucoup plus tard, il traversera la méditerranée pour retrouver Émilie, et lui demander pardon de l'avoir repoussé. Mais parviendront-ils à se retrouver ? À se réconcilier ?

    Dans ce roman l'auteur nous parle d'une époque difficile, de ses événements qui font l'histoire, de l'occupation américaine pendant la Seconde Guerre mondiale à la guerre d'indépendance.
    On reprochera à Jonas son appartenance, son choix d'avoir changé de région...Une plaie restera ouverte à jamais.
    Khadra, décrit le destin d'un jeune garçon qui perdra son identité et qui aura toujours ce poids sur la poitrine. Il est prisonnier de deux cultures et d'un amour pour une fille qu'il n'avouera jamais. Cependant il restera intègre à ses engagements moraux, malgré la Guerre d'Algérie. C'est un homme frappant de vérité, émouvant et loyal envers ses amis et ses proches et bien sûr sa terre. 

    L'auteur parle très bien des déchirures, de la violence, des trahisons entre deux peuples mais aussi entre les amis. Sur fond de roman d'amour et avec poésie il décrit parfaitement les douleurs de cette époque-là...
    Les personnages de cet ouvrage bien qu'éclectiques sont attachants.
    L'auteur trouve les mots justes pour nous faire comprendre les enjeux et les désordres de cette guerre et d'un peuple qui se soulève pour trouver l'indépendance.
    Un roman à lire.

     


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  • Titre : « Long week-end »
    Auteur : Joyce MAYNARD
    Genre : Roman étranger
    Éditions : 10/18
    Année : 2009
    Nombre de pages : 251

    Quatrième de couverture :

    Une chaleur caniculaire règne sur la côte est. Henry, treize ans, et sa mère Adèle doivent faire les dernières courses pour la rentrée des classes. Une rencontre fortuite au supermarché va venir tout bouleverser : Franck, un taulard en cavale, leur demande de l'héberger. Le temps d'un long week- end, le trio va vivre en huis clos une expérience qui bouleversera leur vie à jamais…


    Mes impressions :

    Lorsque le père d'Henry quitte le foyer conjugal, ce dernier se retrouve seul avec sa mère dépressive. Adèle ne sort plus de chez elle et est de plus en plus craintive.
    Le père est parti vivre avec Marjorie, sa nouvelle compagne qui a elle-même un fils de 15 ans.
    Ensemble ils ont eu Chloé... Les relations sont difficiles entre eux tous. Henry les voit peu. De temps en temps ils partagent un repas au restaurant avant de retourner auprès de sa mère.
    Henry a du mal à se faire à l'idée d'une famille recomposée et préfère veiller sur sa mère qu'il aime énormément.

    Dans ce roman, Henry raconte la monotonie de leur existence dans laquelle rien ne se passe. Il ne sait pas encore que cette journée de veille du week-end de Labor Day sera particulière et qu'il s'en souviendra toute sa vie. Le matin l'aventure vint à eux. Franck, un évadé de prison, blessé et récemment opéré, les prend en otage discrètement dans un magasin et se fait héberger. Il leur demande alors leur discrétion et même si au début il se montre menaçant, la tournure des événements va être plutôt douce. Adèle et Henry, d'abord effrayés vont apprendre à vivre avec une personne recherchée par la police.
    Cet homme est loin de la personne que décrivent les nouvelles télévisées. En effet, il n'est pas le meurtrier sanguinaire dépourvu de sentiment. Franck s'avère être un homme attentionné, tendre et doux. Son arrivée va apporter un peu de joie dans la maison. Adèle sourit plus souvent, elle danse, et n'a plus ce visage si triste !
    Franck et Adèle se rapprochent. Tous les deux tissent des liens forts. Au contact de Franck, Adèle redevient la jeune femme passionnée qu'elle était avant.
    Elle reprend peu à peu goût à la vie Elle ne se laisse pas envahir par la peur et accepte de croire Franck sur son passé et les circonstances de son incarcération.
    Quant à Henry, il est à un âge ingrat, il commence à s'intéresser aux filles, mais il n'a pas de référent masculin et voici que Franck va lui transmettre le souffle de la maturité. Il va lui montrer comment cuisiner une tarte par exemple, faire des réparations dans leur maison et même lui apprendre à jouer au base-ball !
    De leur rencontre naîtra une situation étonnante mais très constructive pour tous.


    Au travers des mots de Franck, l'auteur tout au long du livre nous apprend à apprécier la vie comme elle est, à prêter attention aux petites choses du quotidien, aux choses simples et à se nourrir du moment présent.
    J'ai aimé le côté décalé de cet homme en proie à la justice mais qui a énormément de cœur et qui devient pour Henry un père de substitution le temps d'un long week-end.

    Henry est à un âge où il se pose des questions. Il quitte peu à peu le monde de l'adolescence pour entrer dans celui des adultes. Il atteindra la maturité sans doute plus rapidement que les garçons de son âge.
    Les trois personnages sont très attachants.
    La fin du week-end ne sera pas un happy-end ; elle reste en demi-teinte.
    Puis Henry nous résume les années qui passent...

    Vous l'aurez compris, je me suis laissée transporter par ce récit qui nous parle de transmission, de relation humaine, de famille recomposée, de justice, d'amour, d'amitié, d'espoir, et surtout de reconstruction.
    C'est une belle histoire entre trois êtres qui n'auraient jamais dû se rencontrer, trois êtres qui n'ont pas une existence joyeuse mais qui finalement vont apprendre à la vivre au mieux.
    J'ai apprécié la fin parce qu'elle est crédible et sincère comme chaque mot de ce roman que je vous conseille.
    L'écriture est simple. Sous le regard d'Henry, elle est un mélange entre l'insouciance, la naïveté adolescente, le doute, confrontés à l'intelligence affective des personnages.
    Le style est très agréable, il laisse entrevoir les émotions et les sentiments des personnages, tout en bien décrivant la complexité de la situation qu'ils sont en train de vivre.
    Je ne sors pas indemne de ce roman qui m'a énormément plu.

    Voici la bande annonce du film que je n'ai pas encore vu :

     


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  • Titre : « Une autre idée du bonheur »
    Auteur : Marc LEVY
    Genre : Roman
    Éditions : Pocket
    Année : 2014
    Nombre de pages : 345

    Quatrième de couverture :

    Il y a des rêves et des amours qui ne s'éteignent jamais.

    Philadelphie, printemps 2010 : Agatha s'évade de prison. Elle était pourtant tout près du terme de sa peine. Alors pourquoi ? 
    Dans une station-service proche du campus, elle s'invite à bord de la voiture de Milly. 
    C'est le début d'une cavale de cinq jours à travers l'Amérique avec le FBI à leurs trousses. 
    Une course contre la montre pour découvrir un secret qui va changer leurs vies. 

    Mes impressions :

    Qui est réellement Hannah ? Aujourd’hui elle se fait appeler Agatha et elle prend le risque de s'évader de prison 5 ans avant sa libération alors qu'elle y a déjà passé plus de 20 ans, pour, retrouver une preuve qui l'innocentera ….
    Sur sa route, elle croise Milly jeune femme de 31 ans qu'elle prend en otage. Cette jeune fille d'apparence Rock and Roll est en réalité une femme plutôt calme et qui se sent bien dans sa routine.
    Elle a quitté le nouveau Mexique, pour étudier le droit en Pennsylvanie, c'est une étudiante discrète et travailleuse cependant sa bourse ne sera pas renouvelée alors elle accepte le poste de stagiaire collaboratrice au service juridique de l'établissement.

    Seulement elle va croiser la route d'Agatha qui sait ce qu'elle fait et l'oblige Milly à la conduire dans un Road Movie détonant. Si au début Milly ne sait pas encore à quoi s'attendre, elle va rapidement se rentre compte que cette cavale de plusieurs jours va leur permettre d'apprendre à se connaître et à tisser des liens amicaux à la rencontre du passé d'Agatha et sans doute vers sa vérité.
    Dans un premier temps, Milly ne connait pas le but d'Agatha mais au fil des kilomètres elle va apprendre à cerner ses intentions et comprendre le personnage. Elle la trouve fascinante, avec ce petit quelque chose de particulier, et de mystérieux qui la rend attachante à ses yeux.

    Thomas, un ancien flic aujourd'hui marshall est chargé par le juge Clayton de retrouver Agatha dans les 5 jours avant que son évasion ne soit rendue publique mais qu'adviendra-t-il s'il y parvient ?
    Pourquoi ce juge laisse une chance à Agatha ? Quel est l'enjeu ?
    On saisit à ce moment là que Tom et Agatha ont un passé commun mais lequel ? L'auteur nous le laissera découvrir au fil des pages... le puzzle se met en place peu à peu.

    Joe, est l'employé du café d'en face l'université dans lequel se sert Milly... Tous les deux s'entendent très bien. Elle est passionnée de musique ; lui de mots et de poésie. Une amitié très forte naît entre eux et pourtant c'est avec Franck rencontré sur le campus qu'elle choisira d'aménager.

    Les amis qu'Agatha souhaite revoir sont singuliers, ils ont tous un passé particulier ou rocambolesque. Au fil des kilomètres, elle explique à Milly leur histoire commune.
    Agatha se fera conduire en premier chez Max, aujourd'hui avocat et marié à Helen. Dès les premières secondes de leurs retrouvailles, on ressent une amitié solide entre eux,
    Elles traversent le pays en prenant la route 66.
    Elles font une halte chez Lucy, puis chez Raoul et enfin chez Quint, et à chaque nouvelle étape, Agatha raconte à Milly ce qui les lie, elle raconte leurs vécus ainsi que leurs affinités plus ou moins respectives et partagées.
    Et elle retrouvera la maison de son enfance.... mais n'en disons pas plus....

    Le style est très agréable, limpide, ingénieux pour nous rendre dépendant juste ce qu'il faut à l'histoire.
    Dès les premières pages, j'ai su que ce roman allait me plaire car tout était réuni : suspense, émotion, amour, amitié. Les personnages sont hors du commun et pour certains fort émouvants
    J'ai apprécié la description de la période 67/68 par Agatha qu'elle commente et argumente au plus juste des événements. Elle explique à Milly ce passé d'une génération rebelle, et précise le mouvement révolutionnaire américain de cette période.
    Agatha est une femme sincère, entière et profondément touchante.
    La fin est attendue mais elle est dans une logique qui ne pouvait pas être différente.
    C'est peut-être le seul bémol que je trouve à ce roman dans l'ensemble si dépaysant et si chaleureux.

    Elle et lui
    L'horizon à l'envers
    Et si c'était vrai 
    Le premier jour 
    La première nuit
    Le voleur d'ombres 
    L'étrange voyage de Monsieur Daldry
    Sept jours pour une éternité 1ère partie BD 
    Sept jours pour une éternité 2ème Partie BD 
    Si c'était à refaire 
    Un sentiment plus fort que la peur
    La dernière des Stanfield
    C'est arrivé la nuit
    Ghost in love


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  • Titre : « La mer en face »
    Auteur : Vladimir de GMELINE
    Genre : Roman contemporain
    Éditions : du rocher
    Année  : Rentrée septembre 2018
    Nombre de pages : 422

    Résumé de l'éditeur :

    Philippe – scénariste de cinquante ans, dont le couple bat de l'aile – s'apprête à retourner en Allemagne. Adolescent, il a séjourné deux étés chez son oncle, ancien Waffen SS. Ce voyage, maintes fois différé, tient autant du pèlerinage que de l'enquête familiale. Philippe est hanté par la « Shoah par balles », l'extermination des Juifs d'Europe de l'Est. Une image en particulier l'obsède : un groupe de femmes et d'enfants attendant d'être fusillés dans le dos, face à la mer Baltique. Philippe doit-il se confronter aux fautes qu'il n'a pas commises, ou rester prisonnier de ses questionnements ? Des coups de téléphone alarmants l'obligent à interrompre cette quête des origines pour rejoindre son fils Ivan, hockeyeur professionnel au Canada, qui semble en danger. Philippe parviendra-t-il à le protéger et ainsi se libérer des errements familiaux du passé?

    Mes impressions :

    Merci à Laurence Angebault des Éditions du Rocher qui m'a proposé ce livre de la rentrée en service de presse.

    Dans ce roman le narrateur a deux préoccupations majeures : son fils en tant que sportif de haut niveau avec les dérives que cela peut entraîner ainsi que le passé de son oncle en tant que nazi.
    Ancien journaliste, aujourd'hui, il se bât pour rétablir quelques vérités sur ses proches, notamment son fils aux prises avec des soucis de moralité et de santé et celui de nombreux Juifs morts par balle.

    Il nous parle de Claire, sa première et aujourd'hui ex-femme, avec laquelle il a eu Yvan 22 ans et Sacha.
    Il les a quittés pour Léa une femme plus jeune. Ensemble ils ont une fille Charlotte.
    Il décrit ses errances, ses doutes, son passé, son présent, avec ses enfants. Ils évoquent ses relations.
    Il est parfois nostalgique du couple qu'il formait avec Claire. Quand il nous livre ses pensées, on ressent comme un abattement. Il choisit des mots percutants.

    Les questions principales soulevées dans ce roman sont les suivantes : comment peut-on tuer des innocents au nom d'un idéal ? Comment peut-on simplement participer et adhérer à ce genre de massacre ?.
    Quels sont les enjeux, les principes, les règles d'un sportif de haut niveau ? Quel est son rôle, son implication ? Sa moralité ?

    Philippe est inquiet pour son fils, il n'a pas le contrôle de la situation vis-à-vis des épreuves que ce dernier traverse. Ce père prend position courageusement quand il décrit les dérives et les conséquences du dopage quand des entraîneurs complices se voilent la face et qui au nom de l'argent et des performances ferment les yeux ou pire contribuent à la dépendance.
    Les compétitions de haut niveau, comportent des risques. Il y a la face cachée des principes et des règles internes sans oublier le côté flou et dissimulé du dopage. Quels sont les enjeux des entraîneurs, comment mesure-t-on l'implication des joueurs, comment évalue-t-on leur santé ?.

    Ce roman montre également toute la complexité d'un passé historique qui nous échappe et que bien souvent nous voulons comprendre. L'auteur évoque aussi la complexité de l'éducation et du rôle des parents, ainsi que la responsabilité de la société.
    Entre le père et le fils il va y avoir de la tension mais la tendresse est là. Toujours. Le père tente de réparer ses erreurs passées et cela tombe bien car il va prendre position malgré le caractère délicat de la situation. Les confidences d'un fils perdu qui au fond de lui-même a besoin de ce père aimant et responsable, vont leur permettre de se retrouver sentimentalement. Philippe va se mettre en danger pour sauver son fils.

    Dans ce roman, le narrateur s'interroge sur l'éducation, la paternité, il nous confie ses préoccupations, celles d'un père séparé de ses enfants qui ont grandi sans lui. Il doit faire face aussi aux reproches de ces derniers sur sa qualité d'éducateur.
    Il décrit parfaitement la culpabilité d'un père qui a quitté femme et enfants pour une femme plus jeune, c'est à dire de l'attrait du jeune et du beau au détriment des liens familiaux vrais et sincères.
    Il s'interroge également sur le côté le plus sombre de l'histoire du nazisme, le rôle des nazis.

    Ce livre est intéressant et relève des problèmes majeurs mais je trouve dommage que l'auteur dans les cinquante dernières pages accélère les événements pour terminer son roman un peu trop précipitamment. J'aurais aimé plus de détails sur l'après.
    Je trouve l'épilogue succinct. J'ai ressenti comme un sentiment d'inachevé, surtout sur les recherches non abouties concernant le passé de l'oncle du narrateur.
    Mais le travail de mémoire est fait, on ne peut pas et on ne doit pas oublier cette période de la guerre pendant laquelle ont eu lieu de nombreuses exécutions. Il est important d'en parler aux enfants qui eux-même en parleront aux leurs. De même en qualité de père le narrateur va avec des actes se rapprocher des siens.
    Au niveau du style les phrases sont courtes. Le récit est composé d'un mélange entre ses souvenirs quand il était marié avec Claire, son passé d'enfant quand il partait pour les vacances en Allemagne chez son oncle nazi et le présent, ce qui se passe aujourd'hui avec son fils....
    J'ai trouvé un peu déstabilisant, la façon dont le narrateur exprime ses pensées dans les dialogues parfois en discours indirect libre

    Ce livre est bien, sans plus.
    Il est par contre très intéressant pour aborder avec nos adolescents les thématiques principales de ce roman.


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  • La rentrée littéraire arrive à grands-pas après un été caniculaire....

    Je vous présente brièvement ce premier roman de la rentrée envoyé par Laurence d'Angebault des éditions du rocher.  Je le chroniquerai personnellement début septembre.
    Dès les premières pages l'ambiance est sérieuse, les sujets graves : le nazisme et le dopage dans le milieu sportif de haut niveau, sur un fond de culpabilité. 

    Vladimir de Gmeline est grand reporter à l'hebdomadaire Marianne. Il a publié deux récits, Les 33 Sakuddeï et Les Mystères de la Sungaï Baï, et un premier roman, en 2016, aux éditions du Rocher, La Concordance des temps. 

    Présentation du roman : Philippe – scénariste de cinquante ans, dont le couple bat de l'aile – s'apprête à retourner en Allemagne. Adolescent, il a séjourné deux étés chez son oncle, ancien Waffen SS. Ce voyage, maintes fois différé, tient autant du pèlerinage que de l'enquête familiale. Philippe est hanté par la «Shoah par balles », l'extermination des Juifs d'Europe de l'Est. Une image en particulier l'obsède : un groupe de femmes et d'enfants attendant d'être fusillés dans le dos, face à la mer Baltique.
    Philippe doit-il se confronter aux fautes qu'il n'a pas commises, ou rester prisonnier de ses questionnements ? Des coups de téléphone alarmants l'obligent à interrompre cette quête des origines pour rejoindre son fils Ivan, hockeyeur professionnel au Canada, qui semble en danger.
    Philippe parviendra-t-il à le protéger et ainsi se libérer des errements familiaux du passé ?

     "Roman captivant sur la transmission et la filiation, La mer en face est un ouvrage sur l'héritage d'une double culpabilité familiale et le rachat de fautes que l'on n'a pas commises afin de trouver un sens aux errements passés. L'ouvrage nous confronte, tout au long de sa lecture, a des sujets forts : le nazisme, l'antisémitisme, les familles recomposées, le poids des secrets…"

    Je vous laisse en compagnie de l'auteur qui parle de son roman :


     


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  • Titre : « Mon midi mon minuit »
    Auteur : Anna MCPARTLIN
    Genre : roman comédie
    Éditions : Pocket
    Année : 2018
    Nombre de pages : 413

    Quatrième de couverture :

    C'était au début du mois de mars, un jour de pluie, mais un jour encore béni, comme beaucoup d'autres avant, dans la vie d'Emma. 
    À 26 ans, la jeune fille amoureuse cohabitait avec le bonheur. Elle formait avec John, son amour d'enfance, un de ces couples unis et heureux, tissant une belle vie remplie de grands projets et de bons amis.
    Jusqu'à ce soir de fête qui fait basculer son existence en un crissement de pneus et ce deuil qui menace de tout engloutir.
    Commence alors pour Emma, aidée de ses amis qui font bloc autour d'elle, un long chemin pour que tout ne s'arrête pas là, pour qu'après la nuit revienne le jour.

    Mes impressions :

    J'ai beaucoup aimé cette fiction empreinte de tristesse, mais aussi de chaleur, de générosité, d'amitié et une pointe d'humour.
    Il y a des drames que l'amitié aide à surmonter et ce roman en est la preuve à chaque page.
    Dans cette série, les personnages sont tous des amis que nous aimerions avoir.
    Il y a Emma, jeune femme de 26 ans qui perd son amoureux et amour d'enfance John après une fête bien arrosée... Après le drame elle continuera d'être entourée par son frère Nigel devenu prêtre,
    par Anne et Richard un couple d'amis qui tente de devenir parents, Clodagh, une amie sincère et toujours présente et puis Sean, le meilleur ami de John qui a un poste d'éditeur dans un magazine pour hommes...
    Chacun va vivre le deuil a sa façon ; il y aura le déni, la colère, la négociation, la dépression, puis l'acceptation mais avant d'en arriver là, il va devoir se passer des jours, des mois, des années.....
    Ce roman est aussi une histoire d'amitié romantique, sur fond de drame et de culpabilité.
    Après le drame, les liens entre les amis se renforcent.
    Dans ce roman il y a les ingrédients de la jeunesse actuelle, les fêtes, l'alcool, et ici une relation ambiguë entre Sean et Emma. Un genre d'attirance amicale, amoureuse.

    Le style de narration est très agréable, on s'imprègne de l'atmosphère tantôt joyeuse, tantôt sombre. J'ai trouvé  la couverture attrayante. 

    Les mois passent et la peine d'Emma va s'apaiser mais toujours le souvenir de John perdurera...
    Et puis l'auteure évoque les joies de la maternité souvent avec humour, les responsabilités qui peu à peu font et rendent la vie de plus en plus intéressante.
    Mais elle n'oublie pas de penser aux couples pour lesquels la maternité n'est pas une évidence.
    Nos amis, prennent de l'âge et de la maturité sans que leur lien ne soit altéré.

    Ce livre est une magnifique ode à la vie, à la reconstruction. 
    Il nous rappelle à chaque page que la vie peut être fragile et parfois douloureuse mais qu'elle vaut la peine d'être vécue.

    Du côté du bonheur


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  •  

    Titre : « La petite boulangerie du bout du monde »
    Auteur : Jenny COLGAN
    Genre : Roman contemporain
    Éditions : Pocket
    Année : 2015
    Nombre de pages : 494

    Quatrième de couverture :

    Quand son mariage et sa petite entreprise font naufrage, Polly quitte Plymouth et trouve refuge dans un petit port tranquille d'une île des Cornouailles. Quoi de mieux qu’un village de quelques âmes battu par les vents pour réfléchir et repartir à zéro ?Seule dans une boutique laissée à l’abandon, Polly se consacre à son plaisir favori : préparer du pain. Petit à petit, de rencontres farfelues – avec un bébé macareux blessé, un apiculteur dilettante, des marins gourmands – en petits bonheurs partagés, ce qui n’était qu’un break semble annoncer le début d’une nouvelle vie…  

    Mes impressions :

    Il y a 7 ans, Chris et Polly en avaient 25. Ils ont monté leur petite agence de graphisme à Plymouth.
    Les nouvelles technologies numériques qui ont commencé à apparaître en 2008 vont singer le déclin de leur entreprise.
    Les amis, la famille se détournent d'eux alors qu'il se rapprochent de plus en plus de la faillite. Mais Kerensa, l'amie fidèle un peu excentrique de Polly, la soutiendra toujours.
    Aujourd'hui à 32 ans, Polly et Chris sont pratiquement ruinés. Ils réalisent que leur couple ne peut plus durer. Ils se séparent. Afin de prendre du recul, et se refaire une santé, Polly décide de s'installer à Polbearne en Cornouailles, un endroit perdu qui vit au rythme des marées. Elle aménage dans une ancienne boulangerie délabrée, la propriétaire n'est autre que Madame Manse, femme au tempérament fort, propriétaire de la boulangerie actuelle.

    Polly aime les livres. Son père lui a transmis le goût de la littérature avant qu'il ne décède d'un infarctus quand elle avait 20 ans. Cependant, elle aime par-dessus tout le bon pain, son odeur, sa texture, son goût.
    S'installer, dans cette maison en mauvais été au-dessus d'une ancienne boulangerie, va lui demander du courage pour lui donner un petit peu d'âme.
    Un soir, un maraceux vient s'échouer, blessé, dans sa maison, elle va l'adopter et le nomme Neil. Ce sera son premier compagnon.....
    Puis elle fera la connaissance des pêcheurs du coin, Tarnie, Jayden, et Kendall, Archie le. Le vétérinaire Francidélabrée, Huckle l'apprenti apiculteur un peu mystérieux, Muriel l'épicière. Tout ce monde respecte Me Manse Gillian même si son caractère est sévère.

    Dès les premières pages, je savais que ce livre me plairait.
    Il y a de la psychologie relationnelle, les personnages sont bien pensés et sont représentatifs des rencontres que nous pourrions faire nous-même. Leurs interactions reflètent bien le monde tel qu'il est avec émotion. Leurs sentiments ne sont pas anodins.
    Chacun traite avec respect l'autre, le considère et ne le juge pas et c'est ce que j'ai profondément apprécié.

    Polly va donc faire un break et recommencer une vie dans une ville isolée où le climat est rude mais où les habitants se connaissent tous. Elle va devoir affronter la boulangère Gillian au passé douloureux....
    Elle va s'attacher à ce lieu et à ses habitants et va même vivre des moments intenses.
    Les gens l'apprécient pour son originalité, sa gentillesse, son énergie.
    Polly s'exerce à faire du pain, d'abord pour elle, puis elle le partage avec les pêcheurs et autres. Tous trouvent qu'elle a du talent.
    Malgré la jalousie de Gillian, elle parviendra à lui faire accepter son aide à la boulangerie... Polly se débrouille très bien et tous les habitants sont plus que satisfaits des petits pains variés que proposent Polly. Elle va faire prospérer ce commerce qui était loin d'être florissant.

    Le récit est empreint de douceur, de positivisme, d'humour. L'auteur nous aide à comprendre que la vie doit être prise comme elle vient, toujours du bon côté, et surtout avec légèreté.
    Ce livre m'a plu car chacun des personnages a traversé des épreuves et l'entraide entre eux est primordiale ; j'ai aimé ce côté, soutien et empathie même si parfois les relations ne coulent pas de source.
    Beaucoup de thèmes sont présentés dans ce roman, comme le travail en mer, les pêcheurs, les disparitions de gens aimés, la solitude, la perte de travail, les petits commerces qui ferment peu à peu, les produits locaux, la solidarité.
    Et puis il y a les drames comme celui des hommes qui partent en mer pêcher et qui ne reviennent pas....
    Au fil des mois, tous les personnages évoluent et prennent des décisions qui impactent la vie des autres. Ils sont haut en couleur, chacun a une influence bien définie. Polly va finalement trouver sa place.
    Ce roman est terriblement attachant comme ses personnages. Il amène avec lui la touche produits du terroir avec les petits pains de Polly, le miel d'Huckle, les poissons frais....etc.
    Ce roman est du genre à nous faire du bien, parce qu'il est à la fois émouvant et humain. C'est tout ce que j'affectionne.
    Les personnages sont solidaires, ils se soutiennent, s'entraident dans un monde parfois hostile et surtout quand la vie n'épargne personne.
    C'est aussi un livre sur l'espoir, quand on croit que tout est fini alors le printemps revient et le renouveau avec.
    J'ai adoré la description des paysages et l'atmosphère de cette région, un peu angoissante, inquiétante avec le rythme des marées mais tellement dépaysante et rafraîchissante.
    J'ai vraiment aimé ce roman qui parle à chacun d'entre nous.
    Le style est chaleureux, agréable, simple. Le ton des dialogues est souvent en décalé, humoristique
    De plus il y a une jolie surprise à la fin du livre, quelques recettes qui viennent agrémenter le tout.
    Ce roman est une ode à la vie, à l'espoir, à l'entraide.
    Il se lit vite. Sa lecture est à la fois légère et profonde et vivifiante parce que les personnages et les thèmes présentés ne sont pas superficiels.
    La couverture est quand même bien sympahtique !
    Je recommande ce livre de poche pour les vacances ! Bonne lecture.

    Rendez-vous au Cupcake Café


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  • Titre : « Fleur de glace »
    Auteur : Kitty SEWELL
    Genre : Roman
    Éditions : France Loisirs
    Année : 2007
    Nombre de pages : 522

    Résumé :

    Le Docteur Dafydd Woodruff mène à Cardiff, Pays de Galles, une existence paisible aux côtés de sa femme. Seul ombre au tableau: le couple ne parvient pas à avoir d'enfants. Lorsqu'il reçoit une lettre en provenance du Grand Nord canadien - ce pays où quinze ans plut tôt il avait trouvé refuge - lui annonçant qu'il est le père de jumeaux, sa vie vole en éclats. Dafydd, qui jure ne pas avoir eu de relation avec la mère des enfants, décide alors, pour sauver son mariage et prouver son innocence, de retourner dans le pays de son passé. Là-bas, l'attendent souvenirs douloureux et sombres secrets. Mais c'est aussi là-bas qu'il ira à la rencontre de la magie et la passion...

    Mes impressions :

    Dafydd Woodruff est un chirurgien anglais, marié à Isabel... femme plutôt autoritaire et obnubilée par son désir d'enfant....
    Dès les premières pages, l'auteur nous fait voyager entre le Pays de Galles et le nord Arctique, précisément Moose Creek en Alaska. Nous faisons des allers-retours entre le passé vieux de 15 ans et le présent. Au fil de la lecture nous comprenons que partir dans le grand nord exercer sa profession, était pour ce chirurgien un moyen d'expier une faute. 

    Même si les raisons qui ont poussé Dafydd à s'exiler pendant quelques mois, nous sont distillées au compte goutte, nous saisissons très vite l'état d'esprit dans lequel est Dafydd.
    Nous sommes en 2006, Dafydd reçoit une lettre bouleversante. Une jeune fille lui écrit en se présentant comme sa fille. Cette révélation va faire voler en éclat sa vie qui va prendre un tournant inattendu.
    Sheila, infirmière en chef à Moose Creek, affirme que Dafydd est le père de ses jumeaux Miranda et Mark, or ce dernier ne se souvient que de son mauvais caractère ; de plus il est sûr de lui, il n'a jamais eu de relations sexuelles avec cette femme... Mensonge, manipulation, machination ou alors est-ce que Dafydd a perdu la mémoire ?
    Pourtant un test ADN confirme qu'il est bien le père... Ahuri, Dafydd va donc partir à Moose Creek pour tenter de comprendre comment cela peut-être possible.

    J'ai apprécié la construction du roman qui nous permet de vivre les événements avec la même amplitude et intensité que les vit Dafydd. Peu à peu, remontent à son esprit des événements passés sombres et bien souvent douloureux.
    Dafydd est entouré par Ian docteur alcoolique et ami de Sheila infirmière en chef, ainsi que par Hogg, chirurgien secrètement amoureux de Sheila... et quelques autres personnages hétéroclites. Certaines personnalités s'accordent, d'autres moins.
    J'ai aimé le détachement de Dafyyd et sa fragilité dans certaines situations par contre j'ai détesté Sheila, femme vénale non intègre et sans valeurs éducatives pour ses enfants.
    Miranda et Mark, ses enfants ont des caractères très divergents. Par leur présence ils apportent une note éducative au roman et une figure paternelle à Dafyyd.
    Je me suis très vite intéressée au sujet et à la thématique de la paternité découverte par hasard, malheureusement, j'ai trouvé que parfois le texte manquait de teneur, d'action. Quelques longueurs m'ont un peu ennuyée mais j'ai pu par la suite prendre plaisir à connaître la suite des aventures de Dafydd et la façon dont il a su faire face à la situation grâce à quelques rebondissements, assez originaux qui ont rendu la seconde partie du roman très appréciable.
    De plus, les descriptions des grandes étendues du grand nord m'ont permis de me dépayser ! Connaître quelques aspects culturels à travers un roman est toujours enrichissant.
    Je me suis très vite attachée à ce médecin en proie à un cas de conscience, et des remords non résolus, qui apprend du jour au lendemain qu'il est père depuis près de 15 ans.
    Dès le début du livre, on sent une atmosphère mystérieuse qui ne nous quitte pas, avec ce médecin qui a du mal à oublier le passé, une erreur médicale sur un enfant....le reste du roman nous révèle parfaitement les sentiments des personnages, qui luttent chacun à leur manière....

    Au final, je conseille ce roman pour une lecture d'été. J'ai passé un bon moment de lecture.

    L'héritage du sang

     


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  • Titre : « Empathie, de toi j'avais l'espoir »
    Auteure : Sandrine FEAR
    Genre : roman contemporain
    Éditions : Le lys bleu
    Année : mai 2018
    Nombre de pages : 216


    Quatrième de couverture :

    Liberty était une ville comme les autres avant que n'arrive la famille Empathie. L'étrange Louise fut la première à attirer l'attention avec sa capacité à retranscrire parfaitement les émotions. Mais son frère William et ses parents étaient aussi dotés de dons extraordinaires. Ils portaient bien leur nom en montrant aux habitants comment faire preuve d'empathie en allant les uns vers les autres. Très vite, l'empathie se développa dans cette ville avec de beaux élans de la part d'habitants pleins d’espoir. Nombreux sont ceux qui avaient envie de croire qu'un monde empathique est possible. Pourtant, ils allaient peu à peu se heurter à la réalité. La compassion, l'indifférence et l'égoïsme semblaient empêcher la concrétisation de leur rêve commun.

    Mes impressions :

    Contactée par l'auteure, je n'ai pas hésité une seconde pour accepter sa proposition de lecture.
    Une fois que j'ai pris connaissance du thème, j'étais curieuse de savoir comment cette sociologue allait pouvoir romancer un thème aussi abstrait et surtout comment elle allait aborder le problème de l'individualisme très présent de nos jours puis comment elle allait motiver les lecteurs à modifier leur comportement et à avoir plus d'empathie.
    Je dois reconnaître que ce livre permet une véritable prise de conscience. Il est une référence sur le comportement des humains dans un monde devenu de plus en plus sombre.
    Les personnages de ce livre nous entraînent dans un monde bien contemporain dans lequel l'égoïsme est omniprésent. Mais quelques-uns se démarquent quand même et ils apportent avec eux un peu d'espérance.
    Le Larousse définit l'empathie comme « la faculté de se mettre à la place d'autrui, de percevoir ce qu'il ressent » et pour la psychologie, « elle est fondée sur un accord spontané avec le ressentir de l'autre. Cette participation affective peur donner lieu à une fusion affective. Si elle se double d'un sentiment de réciprocité affective, elle devient sentiment de sympathie »....

    L'auteure ainsi à travers plusieurs chapitres romancés nous décrit des situations connues, vécues par des personnes comme vous et moi. Elle parle des relations humaines et des différents sentiments qui animent les hommes, surtout l'individualisme et l'égocentrisme. Elle étudie le comportement des gens entre eux en précisant à ses lecteurs les significations différentes des émotions comme la sympathie, la compassion.

    Au travers de la famille Empathie, connue et aimée, l'auteur témoigne.
    Louise la fille, perçoit la vraie personnalité de chacun, William le frère devine les émotions des gens simplement en les regardant.
    Richard le père vétérinaire est rempli d’humanité, la mère Cécile est une femme élégante qui incite par sa bonté à faire des gestes spontanés de gentillesse.
    Cette famille possède la particularité de donner de l'empathie, elle entraîne les autres à en faire autant et le monde va mieux. Mais cela ne peut pas durer éternellement surtout quand la famille Empathie disparaît....


    Malgré une écriture un peu puérile, ce roman est plus une étude qu'une véritable fiction.
    Il est composé d'historiettes, de scénettes de la vie quotidienne. Il met en scènes des proches, des voisins, des collègues. Les vies sentimentale, amicale, professionnelle sont étudiées.
    L'auteure nous décrit le monde tel qu'il est et surtout elle donne des solutions pour qu'il devienne meilleur. Malheureusement parfois il arrive que certaines personnes préfèrent s’appesantir sur leur vie et leur confort.
    L'auteure ainsi dénonce une société qui va trop vite et qui ne facilite pas la vie des travailleurs, souvent en proie au burn-out. Les risques d'une société qui en veut toujours plus, toujours mieux sont bien réels.
    Elle évoque un monde où tout va vite ou la solidarité se fait de plus en plus rare.
    Le monde contemporain devient un monde de plus en plus individualiste, insensible.

    Ce livre a l'avantage de faire passer des messages de bonté, d'entraide mais il dénonce aussi les valeurs essentielles qui peu à peu se perdent, et les conséquences sur la vie de chacun ainsi que sur la bonne santé du monde.
    J'ai trouvé que l'auteure espère un monde utopique car idéal mais je suis convaincue qu'elle a raison à savoir que chacun devrait regarder l'autre et l'écouter. Ne pas juger mais l'aider si besoin, alors je suis persuadé que le monde serait meilleur.
    Le pari de Sandrine Fear était risqué mais j'avoue que ce roman est à mettre entre toutes les mains et je pense même que certains passages devraient être lus et étudiés en classe avec des enfants de primaire. Certaines historiettes sont la base du respect, de l'amabilité et de la politesse. Certes le monde devient de plus en plus complexe, avec comme conséquence un risque accru d'exclusion. Sont en cause les difficultés personnelles dues à un monde en crise économique.
    Les personnages qui se croisent dans ce récit nous ressemblent. L'auteure prend des scènes de la vie quotidienne pour argumenter les comportements. Chacun peut s'y retrouver.
    Même si parfois l'écriture est un peu puérile, l'auteure nous donne envie de faire des efforts, ou de continuer à prendre soin de l'autre, à l'écoute, l'entendre.
    Ce roman est une leçon de vie, de partage, de solidarité. Ils nous aident à espérer un monde avec de meilleurs sentiments. Les personnages se croisent, se recroisent et apportent un peu d'humanité mais malheureusement souvent le sentiment d'empathie perd de sa force parce qu'il est absorbé par l'égoïsme. Il suffit alors que quelques personnes y croient encore pour que la machine se réveille et se remette en route. 

    Un livre fort intéressant avec une thématique sociologique et humaine fort intéressante.
    Merci Sandrine ! « Empathie, de toi j'avais l'espoir » de Sandrine FEAR

    Complément : suite à la mise à ligne de la chronique, l'auteure a tenu à faire un correctif et donc je copie/colle ici son point de vue afin que vous puissiez vous rendre compte des intentions de l'auteur sur son propre livre. 

    Je vous remercie pour cette critique très complète. Il y a cependant deux choses qui me dérangent :
    - qualifier l'écriture de puérile : l'écriture de ce roman est volontairement simple et spontanée comme doit l'être l'empathie.- réserver cette lecture aux enfants de primaire. Je pense qu'elle pourrait l'être aussi bien au collège, au lycée mais je vise avant tout les adultes trop convaincus que l'humain est doué d'empathie donc qu'aucun effort est à faire.


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