• « Les vrais bonheurs » de Christian SIGNOL

     les vrais bonheurs

    Titre : « Les vrais bonheurs »
    Auteur : Christian SIGNOL

    Genre : Roman
    Éditions : Albin Michel
    Année : 2005
    Nombre de pages : 208

    Quatrième de couverture :

    " J'ai toujours pensé que la beauté du monde était destinée à nous faire oublier la brièveté tragique de nos vies. Peut-être un cadeau de Dieu, sil existe, comme je l'espère. Mais nous n'en sommes pas conscients, hélas ! Non seulement nous infligeons à la terre qui nous porte les pires blessures, mais nous ne savons plus voir à quel point elle est belle. Et pourtant le monde vit. Auprès de nous. Sans nous ou avec nous. Regardez-le ! Ecoutez-le ! Il est source de bonheur, du vrai bonheur, celui qui éblouit et qui rassure, car il vient de la nuit des temps. Il représente notre vérité profonde, notre histoire, notre mémoire... " L'eau, les arbres, la neige, les aubes, les soirs, les saisons... la splendeur du monde est infinie.
    A travers ces pages où se mêlent présent, passé, souvenirs d'enfance, impressions de toujours, Christian Signol nous entraîne dans un voyage où la sensation du bonheur et celle de l'éternité sont intimement liées.

    Mes impressions :

    Christian Signol écrit dès le début : « Je n'ai jamais coupé le lien qui s'est noué dans mon enfance avec le monde naturel ».Il est persuadé que la terre est éternelle....Cette réflexion m'a fait penser à l'actualité du réchauffement climatique et je me dis que les choses ont sans doute changé depuis...
    Dans un langage poétique il nous parle, nous décrit, nous convainc que la terre est belle et que la regarder peut faire des miracles sur notre bien-être.
    Je retiens cette très belle phrase : « Le monde vit, auprès de nous. Sans nous ou avec nous ; Regardez-le. Écoutez-le. Il est source de bonheur, du vrai bonheur, celui qui éblouit et qui rassure, car il provient de la nuit des temps... » Il est important de la redécouvrir.
    Pour cela il va se confier, se livrer, parler de son ressenti.
    Il va décrire l’odeur du foin, des feux dans les cheminées les soirs d'hivers.
    Il nous racontera, l'eau et sa rareté avant qu'elle ne soit courante donc précieuse, les pierres des maisons avec le travail de la pierre d'antan, et il dit « La vie est présente partout, jusque dans les pierres ». Il continue et enrichit son discours avec les arbres, il évoque les chênes, les marronniers, les hêtres, les saules et nous parle d'eux comme s'ils étaient des êtres humains à part entière...
    Puis il nous parle des premiers frimas de l'hiver avec le gel et puis encore la rosée, il nous livre des souvenirs d'enfance, du bien-être comme une libération qu'il ressent au contact de la nature et au contact de tout ce qui la compose.
    Les chapitres sont nominatifs, chacun nous raconte une idée de la nature précise :
    La pluie qui révèle le parfum des fleurs et des feuilles et que même si elle est triste, elle est nécessaire.
    La neige laquelle est un miracle du ciel et des matins de Noël...Il nous raconte, les vents, leurs forces, puis il rajoute les parfums des fleurs, du bois, des fougères, chacun évoque des souvenirs inoubliables, et puis il y a les aubes, celles d'été puis celles d'hivers, remplies de promesses, les prairies avec leur foin coupé ou encore les sons, avec le travail du maréchal-ferrant, ceux du train, de la cantine, de la traite des vaches, des abeilles, le chant des grillons et ceux du clocher de l'église .
    Il nous livre ses impressions sur les saisons, chacune avec ses particularités qui font la vie, puis il parle des chemins de terre, des chemins inconnus, comme ceux qu'emprunte parfois la vie, puis du ciel et de ses différentes couleurs selon les saisons, les heures.
    Et puis il met des couleurs, celles des jardins de fleurs ou les potagers, qui aident à vivre, à s'occuper manuellement. Il continue avec la description des champs de blé avec des réalités difficiles parfois à admettre, comme par exemple le fait qu'ils se perdent pour être remplacés dans un premier temps par l'avoine ; et puis il y a les fleurs, sauvages d'abord, les forêts, les bois, ceux du sud, puis plus vers l'ouest, ceux du Quercy, du Limousin, du Périgord, puis les oiseaux d'ailleurs ici il les décrit tellement bien et précautionneusement que ce passage est une véritable mine d'informations et puis la dure réalité des choses, l'évolution, la disparition de certaines espèces.
    Il cite les animaux sauvages et domestiques et je n'ai pas compris combien lui l'homme attaché à la terre a pu les chasser avant d’abandonner ce loisir barbare.
    Il y aura aussi les fruits, comme les mûres sur le chemin et puis les pêches, les pommiers, les cerises sauvages, les grenades, puis dans un thème plus général il parle des Causses, le larzac, L'Aubrac et nous invite à la découvrir seulement en les décrivant à sa façon en prenant le temps de regarder.
    Sans oublier les mers, Méditerranée, Atlantique, celles qui lui paraissent plus humaines. Il nous fait ensuite une véritable dissertation sur les étoiles, il les décrit, nous donne les moyens de les reconnaître dans l’immensité du ciel..
    Il aborde la montagne, avec ses rocailles, ses neiges éternelles, l'air qu'on y respire, celle du Vercors, du Massif Central, les Alpes, puis dans un registre plus rêveur, il nous narre les îles, celle de Ré, des Baléares, Majorque, tout en ne croyant pas au superflu qui se superpose au nécessaire ; dans une échelle réduite il y a les rivières, celles aimées des écrivains comme Rimbaud, Giono, il finit par s'exprimer sur la vie, sur les instants de grâce : la nature nous offre des moments magiques, des offrandes rares précieuses qui échappent à toutes les vaines richesses du réel.
    Ce livre est un tableau, il peut et a le pouvoir de nous réconcilier avec la nature et nous promet des moments de calme et de sérénité.
    Ce roman est une ode à la vie, saison après saison, éveil après éveil ; seulement nous sommes conscients que ceux qui vivent dans les villes et ne connaissent pas cette ambiance, pourront être réfractaires car pour revenir aux sources et parfois les apprécier, il est nécessaire d'y avoir goûté mais rien ne nous empêche de les découvrir. C'est aussi le but de ce livre. Même si parfois ceux qui ne sont pas très proches de la nature peuvent trouver les passages assez longs et pompeux et rébarbatifs.
    Le style de l'auteur, nous fait voyager au plus profond de nous-mêmes, au cœur de la nature pour nous apprendre à l'apprécier.
    Il se sert de métamorphoses, de citations d'écrivains aussi, pour nous communiquer une image noble et généreuse de ce que la nature nous offre.
    Un livre qui nous aide à nous « poser » et à retrouver confiance au décor, au goût, et aux sons de la nature, de l’authentique.
    Je cite : « N'oubliez pas que cette terre qui vous porte pourrait très bien se passer de vous. Vous n'en êtes que les locataires provisoires. Fragiles et mortels, vous ne serez jamais heureux que du souvenir du bonheur »


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  • Commentaires

    1
    Vendredi 25 Avril 2014 à 11:23
    Alex-Mot-à-Mots

    Ohlala, il y a trèèèès longtemps que je n'ai pas lu un livre de cet auteur.

    2
    Samedi 26 Avril 2014 à 07:57

    Un auteur écrivain du terroir smile

    3
    Dimanche 15 Juin 2014 à 23:25

    Merci d'être passée sur mon blog. Cela me donne l'occasion de découvrir le tien.
    Signol est un auteur que j'ai beaucoup lu et apprécié. Mais j'avoue l'avoir délaissé depuis une quinzaine d'années. Peut-être faudrait-il que je le redécouvre.
    Beau billet en tout cas.

    4
    Lundi 16 Juin 2014 à 06:20

    Merci également à toi d'être passée. Cela est toujours intéressant de trouver de quoi agrémenter notre quotidien avec de belles chroniques. Les tiennes sont sincères et claires, ce qui donne envie d'aller sur ton blog.

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