• Les ailes de l'ange de Jenny WINGFIELD

    « Les ailes de l'ange » de Jenny WINGFIELD

    Titre : « Les ailes de l'ange »
    Auteur : Jenny WINGFIELD
    Genre : Roman
    Éditions : France Loisirs
    Année : 2010
    Nombre de pages : 440

    Quatrième de couverture :

    Swan, enfant espiègle et malicieuse, a onze ans. Depuis que son père, prédicateur, a perdu sa congrégation, sa famille s'est installée chez la grand-mère, Calla Moses. D'une honnêteté inébranlable, les Moses éprouvent que du mépris pour leur voisin, Ras Ballenger, un éleveur qui régente sa famille et ses chevaux avec une violence inouïe. Quand le petit Blade Ballenger, sauvagement battu, vient chercher refuge auprès de Swan, une amitié lie immédiatement ces deux êtres en quête de justice, mais aussi de tendresse. Face au renoncement des adultes, Swan se donne alors une mission : progéger Blade, envers et contre tous. Mais pourra-t-elle y parvenir sans se brûler les ailes ?

    Mes impressions :

    L'histoire se passe en Arkansas, dans l'Amérique des années 50.
    La famille Moses a déjà été éprouvée par la mort d'un fils et la blessure de guerre d'un autre, Toy.
    Après une dispute entre les grands-parents, Calla, la grand-mère a transformé la véranda de la maison en épicerie et John, le grand-père, ouvre un bar de nuit sur l'arrière. Ils ne se parlent pratiquement plus.
    Calla et John ont eu sept enfants mais ici l'auteur ne parle et ne décrit que les principaux. C'est-à-dire ceux qui vont nous faire frémir tout au long des pages de ce roman que j'ai beaucoup aimé.
    Un soir de 1956, John va se donner la mort. Samuel prédicateur qui vit actuellement en Louisiane avec Willadee, sa femme (fille de John et Calla) et leurs trois enfants, va perdre sa congrégation. Ses deux drames vont précipiter les choses et le cours des événements.
    La famille Lake va revenir vivre en Arkansas.
    Et puis il y a Toy marié à Bernice. Elle a fréquenté elle-même Samuel quand ils étaient plus jeunes, elle n'a d'ailleurs jamais cessé de l'aimer, ce qui va entraîner mésalliance, rivalités plus ou moins avouées entre les belles sœurs car Bernice espère reconquérir Samuel et évincer Willadee.
    Toy meurtri par la mort de son frère puis fragilisé par un grave accident n'est pas dupe de l'éloignement de Bernice. Il est attachant, très nature, vrai, sincère, le genre de personnage qui vous émeut du début jusqu'à la fin sans jamais décevoir.
    Contrairement à Samuel, Toy a un sens moralisateur moins prononcé que celui de son beau-frère. Il n'a pas d'enfant, alors il va s'attacher à ceux de sa sœur et s’accorder le droit d'une partie de leur éducation. Il va apporter réconfort, soutien, compréhension alors que Samuel lui est obnubilé par sa foi et les bonnes manières religieuses.
    Les trois enfants ont des caractères bien différents ; Il y a Noble le plus grand, qui a 12 ans,
    Swan, 11 ans est un garçon manqué qui préfère les jeux de garçon, les pantalons aux jupes, Bienville lui a 9 ans.
    Ici c'est Swan et Blade, le voisin des Moses âgé de 10 ans et fragilisé par la brutalité de son père qui tiennent une place importante dans le roman. Mais chaque personnage est très bien travaillé.
    Ce roman nous parle d'amitié, de tendresse et de détermination face à la méchanceté et l'injustice.
    Swan, n'écoutant que son grand cœur adopte naturellement Blade, puis ce sera au tour de la famille, même si au départ les membres savent qu'ils n'ont pas le droit, ils n' hésiteront plus lorsque le père Ras, privera Blade d'un de ses yeux....Ils acceptent d'héberger Blade pour ne pas le laisser aux mains d'un père sadique et brutal. Cet homme n'entend pas les choses de cette façon et va nourrir une vengeance terrible.
    Le père Ballanger est un homme froid, calculateur et violent. Il est marié à Catherine, qu'il bât et méprise. Ils ont quatre enfants.
    Ras dresse les chevaux avec sa propre méthode particulièrement violente comme il élève Blade qu'il prend plaisir à maltraiter.

    L'auteur traite un sujet grave comme la violence sous toutes ses formes mais sans en accentuant les faits. Il ne tombe pas dans le voyeurisme. Il aborde des thèmes douloureux, ceux qui font la vie.
    De plus l'analyse des sentiments est omniprésente et donne une touche sentimentale très importante au roman.
    La narration et le style sont simples, efficaces sans trop de description ; l'intrigue avec les rebondissements et la fin tragique me font dire que ce roman et son scénario sont de qualité émotionnelle indéniable. La capacité de l'auteure à nous décrire l'affection et les sentiments des personnages sont un point réellement positif, j'y accorde toujours de l'intérêt.

    Ce roman est intense, émouvant, prenant. D'un côté on suit les histoires des enfants, de l'autre celle des adultes. Puis la famille se réunit autour des drames qu'ils affrontent en commun.
    Il y a beaucoup de sensibilité. Tous sont unis par une profonde empathie, sauf peut-être Bernice qui souhaite récupérer Samuel.
    Les enfants apprennent la vie souvent difficile, il y a dans ce livre beaucoup de leçons de courage, de foi en l'existence et en l'être humain.
    Ce roman raconte la vie en général et celles des familles Lake et Moses en particulier. Tous ont des soucis à surmonter sur un plan personnel ; chacun lutte à sa façon pour souvent protéger les autres membres de la famille.
    La narration est vraiment limpide, on s’imprègne de l'atmosphère, on vit et on traverse les épreuves avec les personnages, il n'y a pas de description inutile, juste les faits qui nous transportent et nous font aimer les deux familles.
    J'ai pris plaisir à rouvrir mon livre à chaque fois car je savais que j'allais découvrir des leçons de vie et de courage et suivre les aventures de cette famille. Je me suis attachée à Blade, Swan, Toy et Samuel.
    La fin tragique est dans la continuité du livre ; elle est forte et douloureuse à la fois.

    Un coup de cœur pour moi !

     


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  • La petite fille qui....

    Titre : « La petite fille qui avait avalé un nuage grand comme la tour Eiffel ».
    Auteur : Romain PUÉRTOLAS
    Genre : Roman – conte
    Éditions : La dilettante
    Année : 2015
    Nombre de pages : 256

    Quatrième de couverture :

     Le jour où Providence doit se rendre à Marrakech pour ramener Zahera, une petite fille gravement malade qu’elle vient juste d’adopter, un volcan se réveille en Islande et paralyse le trafic aérien européen empêchant tout avion de décoller. L’amour d’une mère est-il assez fort pour déplacer les nuages ?  

    Mes impressions :

    L'auteur ici dans une narration pleine d'humour et de poésie, nous parle de deux sujets sensibles, l'adoption, et la maladie.

    Providence est une jeune femme de 35 ans, factrice de profession, qui lors d'un voyage au Maroc s'est faite opérée de l'appendice et voilà qu'à l'hôpital, elle rencontre Zahera une petite fille de 7 ans qui souffre de mucoviscidose, maladie qui s'apparente à un gros nuage obstruant ses voies respiratoires. Toutes les deux se lient d'amitié et s'attachent l'une à l'autre ; mais Providence doit rentrer en France. Elle se fait la promesse d'adopter Zahera. Après un parcours difficile, elle obtient le sésame en l'agrément d'adoption, ravies toutes les deux n'attendent qu'une chose, se retrouver. Le jour du grand départ vers sa fille le ciel est paralysé par un nuage immense causé par un volcan qui s'est réveillé. Providence alors devra user de tous ses pouvoirs pour pouvoir partir à la rencontre de sa fille. Elle trouve l'aiguilleur antillais aérien Léo, pour lui demander la permission de décoller, puis elle rencontre un marabout qui l'envoie vers maître Hué, un fakir de Barbès, alias M. M'Bali, pur Sénégalais, qui lui envoie Providence dans un temple tibétain de l'Humble Caste des Mantes Tricoteuses de Versailles où le maître 90 va lui enseigner que qui veut peut, qui lui dit qu'elle peut apprendre à voler comme un oiseau pour aller chercher sa fille et voilà qu'elle se met en tête d'apprendre....
    Elle a du courage et va s'initier à la patience alors qu'elle est pleine d'amour pour sa fille et que très jeune elle -même était une enfant pressée....
    Ce roman-conte est très beau, emplit de sagesse, de douleur sans oublier d'humour.
    Ce récit raconte l'histoire de Providence, mère par instinct, qui se tourne vers Zahera une petite fille, gravement malade qui sait qu'elle va mourir, si elle n'est pas greffée. Elle attend sa maman qui va lui tomber du ciel.
    Le livre commence par Léo qui raconte la fabuleuse histoire de Providence à son coiffeur qui est un personnage non anodin....
    Le style de Puértolas est singulier avec un langage non conventionnel, des jeux de mots, des métaphores. Il est généreux et ses idées, ses théories sur la vie sont intelligentes.
    L'auteur mêle, la mort, l'amour, les liens, les drames et la maladie, un roman magique, émouvant, délirant, amusant et plein de charme que j'ai beaucoup aimé malgré les sujets délicats comme la maladie, la mort, l'adoption. Il a su parfaitement se mettre dans la peau d'une femme et maman pour écrire une fabuleuse histoire.
    Son premier roman « L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea » que je n'ai pas lu, a été un grand succès aussi.

    Notez la longueur des titres !!!!

     


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  • La mélancolie du dimanche

    Titre : « La mélancolie du dimanche »
    Auteur : Christine ORBAN
    Genre : Roman
    Éditions : Albin Michel
    Année : 2004
    Nombre de pages : 224

    Quatrième de couverture :

    Les dimanches ne sont pas des jours comme les autres. Surtout quand une jeune femme retrouve la lettre perdue de l'homme qu'elle a aimé, dix ans auparavant. Se débarrasse-t-on jamais des histoires inachevées

    Mes impressions :

    Les dimanches sont de longues nuits, on dirait que le temps s'arrête. Tout est en suspens, rien ne s’entreprend ; le dimanche selon l'auteure est un jour particulier. Tout au long du livre elle parle de la perception qu'elle a de ce jour.
    Ce dimanche-là, elle retrouve une lettre de son ancien amoureux Jules, qu'elle n'a jamais ouverte, ni lue. Cette lettre date de 10 ans.
    Aujourd'hui elle est mariée à Christian et ils ont une fille de 8 ans.

    J'ai vécu la lecture de ce roman comme une longue agonie. L'auteure parle de ses sensations, elle nous parle de sa relation avec Jules qu'elle a passionnément aimé.
    Pour ce qui nous préoccupe, ici c'est l'hésitation interminable de cette femme qui n'ose pas ouvrir cette lettre par crainte de son contenu.
    Mais que ce serait-il passé si elle l'avait lue le jour où l'a reçue ?
    Le destin existe-t-il ? Vous êtes vous demandés une fois, ce qui se serait passé si vous aviez fait un choix différent à un moment de votre vie ?
    Aujourd'hui, elle est face au doute, elle remet en question toute sa vie actuelle. Elle s'interroge, se torture.

    Le cours de la vie peut se jouer sur un malentendu, souvent il faut faire face au présent, qui est différent de celui qu'on espérait.
    Ce dilemme lui pèse, ouvrir ou pas la lettre ? Jules l'aimait-il ou pas ? était-ce une lettre de rupture ou pas. Cet homme elle ne l'a jamais oublié ! Mais lui l'aime t-il encore ? Est-il marié ?

    Les phrases sont courtes, elle décrit ses impressions, ses sensations, ses sentiments. À la vue de cette lettre, les souvenirs ressurgissent.
    Elle pose des questions sur la pérennité des sentiments, suite à une rupture voulue ou subie.
    Il y a deux personnages qui l’accompagnent dans ses interrogations : sa grand-mère principalement et Capucine l'amie de la narratrice qui a une façon différente de voir les choses.
    De nombreuses références aux paroles sages comme des maximes, des proverbes, pour la première ; et celles moins posées, pour la seconde, qui lui suggère de lire cette lettre dès qu'elle l'a retrouvée.

    Ce roman parle donc aussi beaucoup de la relation entre la narratrice et sa grand-mère, protectrice, autoritaire, réservée. Et de la relation amicale avec Capucine.
    Capucine pose les bonnes questions. Qui est-il vraiment ? Que représente-t-il ? Elle démystifie le personnage alors que la narratrice l’encense.

    Ce livre raconte les émotions ressenties, passées, présentes et à venir. Soit le lecteur s'ennuiera, soit il restera intéressé par le suspense qui réside et qui augmente et donc crée une tension.
    Personnellement j'ai trouvé ce roman trop romantique, trop lourd parfois et j'ai été profondément déçue par la fin car même si elle était prévisible l'auteure ne va pas au bout de son texte et de son geste....
    Une simple lettre non lue, permet à cette femme de faire le point sur sa vie, sur son couple actuel puis son amour passé.
    Il y a un sentiment d'inachevé dans sa vie et elle le transmet aux lecteurs. La curiosité de ces derniers sera t-elle honorée ?
    Reste que l'analyse des sentiments, dans le chaos des confusions reste très bien décrite avec des mots choisis au plus juste.

    Une phrase que je retiendrai : « Être adulte c'est contrôler ses émotions ».


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  • Chouette une ride d'Agnès Abecassis

    Titre : « Chouette une ride ! »
    Auteur : Agnès ABECASSIS
    Genre : Roman comédie
    Éditions : Le livre de poche
    Année : 2010
    Nombres de pages : 284

    Quatrième de couverture :

    Jusqu'à présent, ma vie était hyper plan-plan. Genre marmots, boulot, dodo, sauf que pour moi, le boulot ça se passe à la maison, scotchée à un clavier d'ordinateur. Ben oui, mon job, c'est écrivain (célèbre). Mais dernièrement, tout a basculé : un beau gosse dans la rue m'a appelée " madame " ; il m'a fallu une traduction simultanée pour comprendre ce que me disait une ado ; une vendeuse mielleuse m'a suggéré une crème anti-âge ; j'ai surpris des copines en train de trafiquer leur date de naissance. Et là, d'un coup, j'ai réalisé que j'avais déjà trente-six ans. C'est-à-dire, techniquement, presque quarante. Donc bientôt cinquante. À votre avis, je fais quoi ? Je déprime ou je positive ?

    Mes impressions :

    Un livre parfait pour l'été, qui n'est pas de la grande littérature à proprement parler mais je trouve que l'auteure sait manier les mots et les situations avec admiration. On s'imprègne très vite de l'ambiance.

    Anouchka Davidson est une mère de famille, elle a deux filles de 9 et 12 ans avec son second mari. Elle est auteure de romans d'épouvante, elle possède une petite chienne qui est assez remuante, elle a des amies, notamment Clotilde, des copines comme Chloé son éditrice, de la famille, une mère avec qui elle est presque fusionnelle, un cousin Jerry au QI de 140 avec qui elle se chamaille tout le temps....
    Elle vit à Paris et est plutôt heureuse. Mais un jour elle se rend compte que le temps passe et que sa jeunesse commence à être loin. Pourtant elle n'a que 36 ans mais elle nie cette réalité angoissante avec humour et tendresse.
    Anouchka est une grande adolescente, mais elle reste originale et plutôt gaie.

    Le thème de l'approche de la quarantaine est toujours un sujet d'actualité mais ici il est traité avec humour et relativité. Au lieu de voir le côté sombre des choses, il est pensé comme le passage vers une certaine maturité,
    Ce livre fait sourire et on ne s'ennuie pas. La plume d'Agnès Abecassis est fraîche, sans prise de tête, légère, divertissante. Les réparties sont cinglantes, jamais méchantes.. Elle utilise des jeux de mots, des métaphores, place ses personnages dans des situations cocasses.
    Elle est de son temps, s'exprime comme les jeunes, parle de ses émotions, nous livre ses idées intimes avec souplesse !

    Anouchka a une façon bien à elle de voir la vie, avec légèreté. Elle nous transmet sa bonne humeur et c'est ce que j'apprécie dans ce genre de roman.
    L'histoire que la narratrice nous raconte va lui permettre de prendre du recul, de reconnaître ses priorités et se recentrer sur le cours de sa vie inéluctable.
    En résumé j'ai aimé le style ironique mais pas méchant, malgré les clichés, je me suis bien amusée !

    J'ai retrouvé quelques situations comiques de la vraie vie qui m'ont fait bien sourire. Et j'ai vraiment adoré le long passage où Anouchka raconte leur péripétie, lorsqu'ils se perdent avec Jerry, Basil, Clothilde dans la nature et passe la nuit dehors.
    Un roman chick lit qui détend !


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