• « La dernière chance » de Max DUFOUR

    la dernière chance de Max Dufour

    Titre : « La dernière chance »
    Auteur : Max DUFOUR
    Genre : Policier/thriller
    Éditions : Numerik polar (Ebook)
    Année : 2013
    Nombre de pages : 377

    Résumé :

    Famille aisée. Parents absents. Enfant turbulent. Michel n’est pas un enfant sage. Mais cela ne tire pas à conséquence, jusqu'au jour où... il finit par mordre la main qui le bat... Il a alors treize ans, il fugue et doit survivre. Dans la rue, c’est la loi du plus fort qui s’instaure. Donc il faut être le plus fort et il va s’y employer... Mais il fera un mauvais choix en optant pour la facilité. Quelques années plus tard, il a aimé, il a trahi, il a souffert, il a tué, mais il a compris bien des choses de la vie. Celle-ci ne semble malgré tout pas lui en vouloir et lui offre une ultime échappatoire. Michel a gravi pas mal d’échelons sur l’échelle du crime, lui sera-t-il vraiment possible d’avoir une dernière chance ?

    Mes impressions :

    Ce roman est un genre de roman autobiographique dans lequel le narrateur explique comment il est arrivé le numéro 1 du banditisme. L'histoire commence en 1973 ; le père est médecin. Une profession qui ne prédestinait en rien le destin du fils, ni ne lui garantissait une sécurité éducative ; ce qui confirme ce que je pense depuis toujours : c'est-à-dire que tout n'est pas affaire d'éducation mais de rencontres ; celles que l'on fait et qui vont conditionner ce que nous ferons et ce que nous serons plus tard. Il y a les bonnes rencontres au bon moment et les mauvaises au mauvais moment.

    L'auteur nous raconte donc son histoire sous forme de récit.
    Sa motivation, il le dit, est de parler de l'escalade de sa violence et les motifs qui l'ont amené jusqu’à cette vie. Mais aussi pour lever le voile sur les conséquences que tout cela a sur ses parents ; ces derniers ainsi que son frère seront traités par les médias et autres instances judiciaires, comme s'ils étaient également coupables et comme faisant partie intégrante des agissements du fils alors que le choix de vie de ce dernier l'incombe à lui seul.Il n'a aucunement été influencé par qui que ce soit en dehors de lui-même.
    Il souhaite donc témoigner en quelque sorte de cela, puisque la police ne fait pas la différence entre le délinquant et sa famille ; pour elle tous deux sont autant responsables. Or chacun de nous sait que cela n'est pas le cas.
    Il commence par expliquer d'où il vient, du milieu aisé dans lequel il a grandi, puis par ses premières rébellions et son premier larcin qui va en entraîner d'autres plus conséquents ....Son père, parce qu'il se sent dépassé par le manque de respect et le comportement difficile de son fils pré-adolescent, l'envoie passer des vacances chez son grand-père, un homme froid, hautain qui veut le dompter mais ce sera là le début de la vraie délinquance. L'effet attendu de l'éducation du grand-père sur le petit-fils ne sera pas celui escompté. Le jeune adolescent va se retrouver dans un univers de labeur, de travail à la ferme difficile dans une famille où la chaleur, l'humanité, l'honnêteté la sincérité ne sont pas la priorité.
    Ce qui m'a gêné au départ, c'est le ton que l'auteur emploie pour raconter les faits. L'orgueil  ; je trouve que cela manque de maturité, car au lieu de raconter simplement son adolescence, puis de se repentir de ses premiers braquages, il prend plaisir à expliquer tout cela avec bravoure..
    Il explique quand même au début qu'il a fait un choix de vie mais qu'il ne tue pas volontairement...
    Quelles sont ses motivations ? L'auteur parle alors de reconnaissance, de manipulation. Ses rencontres, pour la plupart sont mauvaises, comme lors de sa première fugue ; alors sont-elles la cause principale, unique du départ de sa vie délinquante ?
    Si le texte est clair et bien écrit, il me laisse un goût amer, car je trouve que l'auteur prend plaisir à se raconter sur un ton que je trouve suffisant, prétentieux. Fier de faire la une des journaux.
    Mais le côté qui me réconcilie avec la narration et donc avec l'auteur c'est qu'au final il va expliquer que tous avons le choix de ce que nous voulons devenir. La liberté de choisir, le libre arbitre. La vie n'est certes pas facile, mais a t-on le droit de devenir un voyou et de tuer un être humain même involontairement ?
    Plus tard après bien des déboires, il explique qu'il finit par subir la vie plus qu'il ne la vit. Il va perdre des êtres qu'il aime, il va changer d'optique, il va faire alors état d'une autre façon de voir l'existence et modifier sa façon d'appréhender les choses, et alors il devient plus appréciable, moins détestable à mes yeux en tout cas.
    Mais ce temps-là va être de courte durée car son côté voyou, va reprendre le dessus rapidement après un passage de déprime.
    Il dit ne pas être attiré par l'argent, sauf que s'il avait eu des projets d'achats de maison, l'argent de ses braquages l'auraient bien aidé. Mais ce n'est pas le cas alors qu'est ce qui le pousse à agir ? La soif de reconnaissance ????, il nie. Il n'est pas non plus avide de pouvoir ! Mais alors où est sa véritable motivation ?
    Il ressent quand même le manque d'amour, il se sent seul après la mort de celle qu'il a profondément aimé et le reniement de celle qu'il aurait pu aimer pleinement si elle n'avait pas découvert ses agissements : notamment le deal de la drogue dure. Lui-même n'en consomme pas, mais il la revend et là tout à coup il ne m’apparaît plus du tout sympathique !
    Il aura quand même au fil du temps qui passe des retours de conscience qui lui donnent envie d'avoir la vie de tout le monde, métro-boulot-dodo, mais il reste écœuré de sa vie passée et présente.
    Dans les armes il ne voit que le moyen d'obtenir ce qu’il veut rapidement son but n'est pas de tuer, à partir de là il nous apparaît de nouveau presque comme un personnage agréable. Mais qu'en est-il réellement ? Où se cache la vérité ?
    Sa rencontre avec un journaliste, qui va même devenir un ami va l'aider à y voir plus clair.
    Pris de remords il décide alors de faire un retour sur lui-même et sur sa vie passée et après l'excitation, la peur, le dégoût, il va passer par la dépression.
    Le style va alors changer, il devient littéraire, plus poétique, plus romancé, il ne s'agit plus d'un simple témoignage.
    Je trouve trop longue la dernière partie, celle dans laquelle il explique son obsession de prendre un haut fonctionnaire et sa famille en otage après son passage dépressif, dans le but de démonter les grands de ce monde, les autorités, en ridiculisant par ses propos puis par ses actes la police, le GIGN et l’État.
    Il y a trop de descriptions, cela m'a paru interminable.
    La fin est surprenante parce que nous nous attendons à un épilogue plus mouvementé, moins conventionnel mais il reste très crédible. Malgré quelques interrogations.
    Michel sera alors épaulé par Dominique, cet ami journaliste qui tente désespérément de lui faire retrouver le droit chemin.
    Au final un livre qui ne m'a pas vraiment captivée, qui reste un témoignage orgueilleux d'un homme qui se sent supérieur ; même si tout au long de son parcours, il reste lucide sur ses préoccupations ; je pense qu'il est en demande de reconnaissance et de pouvoir, quoiqu'il en dise. Mais qu'apparemment aussi, il en veut à sa famille qu'il rend en partie responsable. Mais n'a t-on pas le choix ? Nous avons pourtant la liberté de penser et de choisir entre le bien et le mal, l'acceptable de l'inacceptable. À nous de voir, et/ou de choisir notre chemin de vie dans la mesure de la possibilité.


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  • Commentaires

    1
    Mardi 5 Août 2014 à 15:15
    Laeti

    Un braqueur qui raconte son passé avec fierté, je pense que ça aurait le don de m'énerver aussi!

    2
    Mardi 5 Août 2014 à 20:16

    Je ne connais pas mais je ne crois pas que ce livre soit fait pour moi. Je passe donc...

    3
    Mercredi 6 Août 2014 à 07:46

    @Laeti, oui en gros c'est l'impression que j'ai eu mais me connaissant c'est peut-être aussi parce que je suis sensible à ce sujet et que cela m'insupporte.

    @Philippe, je ne pense pas non plus

    4
    Jeudi 7 Août 2014 à 10:57
    Alex-Mot-à-Mots

    Un témoignage plein d'orgueil ? Bof.

    5
    Jeudi 7 Août 2014 à 11:15

    Parfois oui il raconte avec orgueil ses "performances" et ça m'a gênée....

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