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    Titre : « L'armoire des robes oubliées »
    Auteur : Riikka PULKKINEN
    Genre : Roman
    Éditions : Le livre de poche
    Année : 2013
    Nombres de pages : 423

    Quatrième de couverture :

    Elsa, la grand-mère d’Anna, est atteinte d’un cancer foudroyant. Entourée de ses proches, elle compte bien profiter de chaque instant, de chaque plaisir, jusqu’au bout : les rayons du soleil, les bains de mer, ou le corps de Martti, son mari depuis plus de cinquante ans, contre le sien. Mais Anna découvre que derrière ce mariage heureux se cache un drame qui a marqué à jamais tous les membres de sa famille. C’est une vieille robe oubliée dans une armoire, trouvée par hasard, qui va réveiller le passé...

    Mes impressions :

    Prix des lecteurs 2013.

    Elsa et son mari Martii artiste peintre devront faire face avec la fatalité : Elsa va mourir d'un cancer, elle a 72 ans et cette annonce dramatique va réveiller le passé et les souvenirs de toute une famille.
    Eleonoora leur fille est médecin, elle est mariée à Eero. Ils ont deux filles Anna et Marta.
    Elsa psychologue est une femme courageuse, forte mais lucide.
    Dès les premières lignes on entre dans le vif du sujet. Martii apprend à contenir son chagrin, celui de savoir sa femme malade à qui il reste très peu de temps à vivre.
    La découverte d'une robe oubliée dans une armoire va réveiller un passé douloureux. Anna, devra-t-elle en parler pour en savoir plus, quelles conséquences ont les non-dits et les secrets de famille dans une famille pourtant unie ?
    Le seconde partie nous plonge au cœur du souvenir. Nous nous trouvons en 1964 en Finlande, dans la famille d'Elsa et Martii. Ils embauchent une employée Eeva , une nounou qui devra s'occuper de leur fille de 2 ans.
    Nous passons d'une époque à une autre avec des chapitres bien distincts. Le passé narré se situe entre 1964 et 1968, avec tout ce que cette époque a de révoltée.
    Ce qui a été un peu perturbant ce sont les allers-retours entre le passé, le présent, les narrateurs qui changent, cela a gêné la fluidité de ma lecture car je n'arrivais pas à me concentrer.
    C'est Anna qui évoque en majorité les années qui précèdent les événements de mai 68. Elle nous dévoile les découvertes qu'elle fait sur ses grands-parents, ses craintes, ses espoirs, ses sentiments et évoque les prémices avant-gardistes de cette époque-là. On s'approche de mai 68, où l'on va rencontrer le paroxysme de cette évolution avec les changements des codes vestimentaires, sociaux, et la libération sexuelle.
    Nous comprendrons alors la présence de cette robe trouvée par hasard. Cette robe appartenait à Eeva. Aucun membre jusqu'alors n'avait parlé de cette nourrice qui pourtant aurait beaucoup compté pour Martii. Elle était devenue plus qu'une simple employée.
    Les va-et-vient entre l'époque révolutionnaire et celle de nos jours donnent parfois une impression brouillonne ; les faits et gestes du passé sont survolés ce qui donne une impression de superficialité. Les émotions sont certes profondes. Finalement je pense que ce style évite aux lecteurs d'être confrontés au pathos.
    Ce roman parle de relations passées, présentes et futures dans une famille qui semble être unie. Trois générations de femmes s'y retrouvent. Un secret de famille aura des répercussions sur le présent et sur l'ensemble de la famille.
    J'attendais trop de ce roman, je pensais que le thème serait plus axé sur la lutte contre la maladie et une histoire de soutien familial. Du coup le contenu me laisse sur ma fin. En relisant la quatrième de couverture, finalement je me dis que c'est moi qui ai mal interprété les quelques lignes. Cependant, je trouve que le thème de ce roman est profond, il parle de l'amour filial inconditionnel … mais il met en cause la communication dans une famille. Il est décrit avec finesse, tendresse, justesse. Ce roman aborde les relations, l'amour, l'amitié et le secret sous une plume stylée.
    J'ai été touchée par Elsa, on la sent meurtrie forte et fragile à la fois. Elle subit l'histoire la sienne et celle de son entourage à un moment donné de sa vie passée et récemment avec l'épreuve de la maladie, elle aura beaucoup souffert. On le devine, et on le ressent dans son attitude.
    J'ai été bouleversée par la fin qui nous plonge dans la tristesse sans être pathétique.
    L'expérience et les réflexions philosophiques, les sentiments à peine suggérés parfois avec tendresse font de ce roman une belle histoire.
    Mais en même temps l’existence de la maladie fait poser un regard neuf sur la vie et sur le temps qui passe et des possibles regrets....


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    Titre : « Les lisières »
    Auteur : Olivier ADAM
    Genre : Roman
    Éditions : J'ai lu
    Année : 2012
    Nombre de pages : 506

    Quatrième de couverture :

    Tout semble pousser Paul Steiner aux lisières de sa propre existence : sa femme l'a quitté, ses enfants lui manquent, son frère l'envoie s'occuper de ses parents, son père ouvrier s'apprête à voter FN et le tsunami ravage le Japon, son pays de cœur. De retour dans la banlieue de son enfance, il n'aura d'autre choix que se tourner vers son passé pour comprendre le mal-être qui le ronge. Comment devient-on un inconnu aux yeux de ses proches ? Comment trouver sa place clans un monde devenu étranger ?

    Mes impressions :

    Manon et Clément sont les deux enfants de Sarah et de Paul, divorcés il y a peu ; Paul a du mal à se convaincre que leur vie commune ne pourra plus reprendre. Ils partagent la garde des enfants.
    Il est écrivain et Sarah travaille en milieu hospitalier auprès d'enfants.
    Elle a demandé le divorce parce que Paul était taciturne, se réfugiait dans la solitude, ne partageait pas souvent la vie familiale et il avait tendance à boire trop d'alcool.
    À 10 ans, il a même fait une tentative de suicide.
    Elle voit depuis peu un autre homme.
    Après avoir lu les premières pages, j'ai ressenti ce livre comme une ébauche du sens de la vie et des relations et plus j'avançais, plus je me disais que ce livre est beaucoup plus profond que cela.
    L'auteur au début raconte comment il perçoit son existence et la vie en général, il l'a décrit glauque. La volonté de l'auteur est-elle de faire partager ses constats et planter le décor de son roman qui se veut un ensemble sociologique, politique ?, où étudie-t-il les relations humaines, familiales, amicales etc ?....
    Je considère ce roman comme un début de thérapie pour l'auteur, comme un besoin de s'exprimer sur sa vie intime et sur la vie sociétale pour mieux les appréhender. Où en est-il ? Où en sommes-nous ?
    Paul est en difficulté, il traîne son mal de vivre partout !, est-ce que ses douleurs existentielles et/ou la relation à ses parents en sont la cause ? Il va tenter de comprendre. De faire un retour sur sa vie.
    Il subit la vie tel un fardeau, un éternel recommencement, un passage obligé rempli d'embûches.
    Il est au bord de sa vie, aucun horizon ne se dessine si ce n'est l'espoir d'un retour chez lui avec sa femme et ses enfants.
    Paul est tourmenté, il regarde autour de lui et nous raconte ce qu'il voit.
    Sincèrement au début je l'ai trouvé attachant car moi-même me suis posée la question du sens de la vie comme beaucoup d'entre nous, je suppose. Paul parvient à mettre des mots sur son mal-être diffus sans en connaître les causes. Il parle de sa dépression, une Maladie avec un M majuscule qui l'amène à des dépendances nocives.
    J'avoue partager la plupart des sentiments de l'auteur, le côté négatif de la vie prend son sens à un moment ou un autre de notre existence.
    J'ai trouvé qu'il se pose souvent en victime, jusqu'à ce que sa mère lui fasse une révélation qui va tout changer de son questionnement.
    La difficulté de vivre qu'il traîne est intense, le retour dans sa ville celle où il a grandi va l'aider à mettre des mots sur ses maux. Il va seconder et soutenir son père, sa mère a été opérée et elle est à l'hôpital ; le temps de sa présence (10 jours) il s'occupe de son père sur le point de voter FN, rend visite à sa mère et retrouve quelques connaissances. Beaucoup de ses souvenirs de son enfance lui reviennent.
    Son père est froid avec lui, il l'a toujours été, même quand lui et François son frère étaient enfants.
    Il a des idées bien arrêtées, il est plutôt raciste et a des façons bien à lui de penser le travail, la carrière. Sa mère semble être moins directe dans ses analyses et ses positions. En ressortent tout de même quelques clichés sur cette génération-là.
    Paul semble désœuvré, quitté par la motivation.
    Il pose un regard d'abord intime puis généralisé sur le monde dans lequel on vit.
    Il est amoureux du Japon et le drame de Fukushima qui vient d'avoir lieu l'influence dans sa manière de penser et son empathie.
    Il vit au présent mais son esprit se promène dans le passé. Il se replonge dans le passé, à la recherche de réponses, dans le but de comprendre le présent, il vit dans l'espoir d'une délivrance. D'où vient son mal de vivre ?. Il raconte ses errances dans sa ville et les retrouvailles avec des membres de sa famille, des collègues de collège, de lycée, ses premières amours et amitiés.
    On le sent désabusé, meurtri, incertain : « Et si j'avais été différent, les choses auraient-elles aussi différentes ?»
    Il revient sur la relation à son père , passée présente et future. Reste une incompréhension face au choix politique entre autres de celui qui l'a élevé.
    Il décrypte également l'affaire Fukushima, ce drame nucléaire qui a fait de nombreux morts au Japon et qui promet un futur plus que difficile à une partie de la population.
    Mais également il s'interroge sur le rôle de la presse, des médias , dans la vie des écrivains...Quels buts devraient-ils avoir ? Celui de faire découvrir l'auteur à des lecteurs ou bien influencer ces lecteurs sur l'auteur lui-même et sur sa vie ?
    Il n'est pas soutenu : ses parents, ses proches dénigrent son métier. Il n'y a aucune reconnaissance. Ils n'en saisissent pas l'intention en général ni le contenu des livres de Paul en particulier, ni ses états-d'âmes qu'ils trouvent trop personnels, trop intimes pour les dévoiler sur du papier ; mais au fond on sent que le manque de communication et les non-dits sont la clé de voûte qui fait qu'ils ne se comprennent pas ! La relation à ses parents a toujours été toute en retenue, aucune tendresse, aucune affection , aucune démonstration .

    Ce roman j'ai envie de dire autobiographique est intimiste. L'auteur introduit des sujets graves (catastrophe humaine) des sujets politiques, socio-économiques et faits sociétaux.
    En parlant sur les lieux de vie comme les banlieues résidentielles ou celles plus modestes, sur le vote extrémiste, sur les conflits de pensées intergénérationnelles, l'auteur fusionne le singulier au général.
    La société a ses codes en fonction des origines de chacun.
    Certaines de ses réflexions sur la dépression font écho en moi, les malades se reconnaîtront dans l’identification des symptômes. Il est lucide et pourtant incompétent à s'en sortir seul.
    Il est rongé de l'intérieur, il a recours aux artifices pour tenir le coup ; sa dépendance à l'alcool est souvent sa seule béquille. Ses proches lui font payer ses éloignements kilométrique et relationnel.
    Et puis il y a la solitude, la sienne mais pas seulement, celle de ceux qu'ils croisent. Et celle de sa mère qui peu à peu on le devine est atteinte de la maladie d’Alzheimer ; mais que dans la famille on tait pour ne pas s'effrayer, pour fuir la réalité et reculer le temps qui passe.
    Toutes ces confrontations vont aider Paul à se reconstruire, ou du moins a entrevoir des interstices, en se posant les principales bonnes questions.
    Certaines de ses réflexions font écho en moi, elles sonnent juste. Et le fait de les compléter par des faits divers, des pensées précises ou plus générales lui permettent de dresser un peu le bilan santé du monde, de la société, ici ou ailleurs, pour en arriver à se demander si c'est lui qui va mal ou bien le monde .
    Le titre en lui-même parle : Les lisières ici sont celles des choix professionnels, du milieu social dans lequel on naît et qui peut limiter nos propres agissements, ou choix politique. Voici pour les thèmes généraux. Puis il y a les lisières intimes de Paul qui sont ses amitiés, sa famille, les rapports qu'il entretient avec les siens et les anciens amis retrouvés dans la région de son enfance. Et son histoire d'amour avec Sarah et ses enfants.
    Il a une fragilité mentale qui le rend dépressif, et puis il y a le temps qui passe avec les choix qu'il a fait qu'ils soient familiaux ou professionnels ou amoureux. Il organise sa vie comme il peut et non comme il veut Les mots choisis par l'auteur montrent sa finesse d'analyse. Il fait état des lieux et des relations intergénérationnelles, familiales etc....
    Tout au long du roman l'auteur ressent la vie, le monde, il décrit, s'interroge, constate ; le passé se mêle au présent. Et l'ensemble est vraiment réaliste, ses idées sont pertinentes. Le regard qu'il pose sur les choses de la vie est stupéfiant mais cela est rassurant quant à sa Maladie, parce qu'il n'est pas à l'origine de tout mais la société est aussi en partie responsables des difficultés, des siennes et de celles des gens plus ou moins fragiles.
    Tout le monde peut faiblir à tout moment, la vie est une lutte, une continuelle remise en question.
    Olivier Adam approfondit l'existence ; il explore et analyse les sentiments, les émotions vraies, le monde qu'il décrit presque toujours sans demi-mesure, il prend l'espoir à contre-pied.
    Un roman fort , intense et d'un réalisme complètement assumé. L'intime ici n'est pas pathétique.
    Beaucoup de lecteurs pourront trouver échos dans les constats de l'auteur et poser un regard crédible authentique sur la société et le monde.

    Autre roman d'Adam sur ce blog : À l'abri de rien

    Sur les lectures de Mélusine, aller sur cette page

     


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    Titre : « Longtemps, j'ai rêvé d'elle »
    Auteur : Thierry COHEN
    Genre : Roman
    Éditions : J'ai lu
    Année : 2013
    Nombre de pages : 507

    Quatrième de couverture :

    Jonas est un ancien écrivain devenu libraire. Lior est infirmière. Les deux sont seuls. Lui, parce qu'il attend la femme de sa vie. Elle, parce que, trop souvent déçue par les hommes, elle ne croit plus en l'amour. Ils se rencontrent dans la librairie où travaille Jonas. Mais, cachant leur vérité,parviendront-ils à tomber amoureux? Quels rôles joueront l'original M. Edimberg, libraire et marieur, et l'étrange Serena, malade en fin de vie ? Parfois, l'amour est à trouver au-delà
    des logiques de notre monde.

    Mes impressions :

    Hillel Edimburg, libraire considère sa librairie comme une agence matrimoniale entre les livres et ses lecteurs mais pas seulement. Personnellement je le pense être Cupidon ☺.
    Ce roman est à la fois un roman d'amour entre deux êtres humains précédemment déçus et malmenés et un roman sur les amoureux des livres.
    L'introduction est originale....le libraire nous met l'eau à la bouche il nous décrit brièvement pourquoi et dans quel but ce livre a été écrit ; alors qu'il ne l'aurait jamais été si certains personnages n'avaient pas incité l'auteur à l'écrire.
    Dans ce roman on trouve de l'amour, de l'espérance, de la vie, de la mort, de l'amitié...et des livres.
    Tour à tour Jonas et Lior nous racontent leur histoire d'amour, chacun nous parle de son ressenti sur comment il vit cette relation.
    Ce roman nous ouvre des portes aux questionnements :
    Avant de trouver l'âme sœur aime-t-on une personne pour ce qu'elle est ou seulement pour l'idée de l'amour qu'elle véhicule ?.
    Jonas est romantique, il pense qu'une femme quelque part est faite pour lui, il ne demande qu'à la rencontrer. C'est son destin, pense-t-il...Sa destinée se trouve dans son cœur, sa tête, sa vie.
    Josh et Chloé sont ses deux meilleurs amis, tous les trois se comprennent, s'expliquent souvent, se soutiennent tout au long du roman.
    Les parents de Jonas sont décédés dans un accident de voiture.
    Lior n'a pratiquement pas connu son père qui a quitté le domicile conjugal quand elle avait 2 ans. Elle n'a aucun souvenir de lui mais la souffrance de sa mère à la suite de cette séparation l'a marquée.
    Est-ce pour cela qu'elle ne croit pas à l'amour ? Elle est aussi trop romantique, trop naïve mais désormais elle a fait le choix de ne plus s'attacher pour ne plus souffrir.
    Parce qu'elle est infirmière à Paris, qu'elle est passionnée par son travail, dévouée et en même temps fatiguée de travailler dans une grande structure où les malades sont nombreux, également fatiguée par la dure réalité de la vie, de sa réalité, mais aussi du monde qui l'entoure et qu'elle commence à ne plus supporter les souffrances des autres parce qu'elle est trop sensible, elle se voit accepter une étrange proposition : elle est contactée par un vieil homme riche qui souhaite une infirmière auprès de sa fille Sérena atteinte d'une maladie dégénérative, elle est paralysée. Lior va devenir son infirmière particulière, elle sera dévouée, entière, et se liera d'amitié avec cette jeune fille qui reste agréable malgré ces difficultés.
    Elsa est la meilleure amie de Lior. Elles partagent le même appartement et elles ont deux caractères très différents, Elsa avance sans garde-fou en toute quiétude, elle prend la vie comme elle vient, elle est excentrique mais sensée. Alors que Lior est plus prudente et subit sa vie plutôt que de la vivre.
    Quant à Jonas, il a écrit un premier roman pour parler de l'amour....son livre sera salué par la critique et les lecteurs. Un véritable succès qu'il ne parviendra pas à égaler avec l'écriture de son second roman.
    Désormais il ne veut plus écrire pour satisfaire son éditeur ; écrire pour lui n'est pas un acte sur commande.
    Il refuse de se plier une troisième fois à cet exercice car dit-il, il n'a plus rien à dire.
    Bientôt sans travail, ce seront Chloé et Josh qui vont l'aider à faire face à ses dépenses.
    Sans compter qu'un mystérieux donateur l'aide financièrement, paye ses dettes à son insu. Il se révolte contre cela, le suspense est déroutant et nous lecteur on tente de découvrir qui est cet homme si généreux ?
    En voulant remédier à son oisiveté il découvre par hasard la librairie de M. Hillel, le vieux propriétaire cherche un employé, Jonas sera embauché. Entre les deux hommes une amitié particulière, belle et lumineuse va s'amorcer.
    Mr Hillel est un amoureux des livres et il leur attribue une fonction. Il pense que chacun d'entre nous a un « livre lumière », c'est-à-dire un livre qui le bouleversera et le fera grandir. Jonas est sensible à ses discours et sa capacité à expliquer les choses de la vie.

    Extrait : « La lecture n'est pas un acte de consommation, comme pourrait le laisser croire cette satanée grande surface qui a juré ma mort. C'est plus que cela. Le rapport entre le lecteur et les livre appartient à une logique mystique ; Écoute bien ce que je vais te dire, Jonas : chacun d'entre nous est destiné à rencontrer un livre, son livre. Un seul et unique livre qui l'attend quelque part, dans les rayons d'une librairie. Un livre qui donnera un sens à son existence, éclairera sa route, fera écho à ses douleurs, à ses espoirs, lui indiquera le chemin à emprunter, les valeurs à préserver et l'accompagnera alors jusqu'à la mort. C'est cela un livre lumière ».
    « Avait-on tous comme il le disait, un roman qui nous était destiné ? Un roman capable de nous apaiser mais également nous révéler une part de vérité essentielle sur nous -mêmes, de donner un sens à notre vie ».[Jonas]

    Tout le livre sera construit sur cette thématique, les personnages principaux sont touchants parfois un peu trop romantiques mais ils sauront nous émouvoir malgré tout.
    Quant aux personnages secondaires, ils sont remplis de sensibilité, de douceur, de vérités, ils sont formidables.
    Toutes ces personnalités s'attirent, se repoussent mais elles font ce qu'est la vie. Elles tissent les relations humaines.
    Ce livre est riche, basé sur les rapports humains où les personnalités se complètement parfois : ici tous vont finir par se retrouver autour d'un livre.
    Leurs différentes idées et perception de l'amour, leur conception de la vie tantôt les rapprochent, tantôt les éloignent mais toujours avec force et arguments.
    Chaque page nous propose des pensées philosophiques qui enrichissent notre façon de penser la vie et les rencontres.
    Ce qui m'a profondément attirée dans ce roman est l'amour des livres de personnages principaux et des réflexions de M.Hillel que j’approuve mais aussi le rôle et la force des livres, je pense exactement comme M.Hillel et Jonas, ils disent avec des mots ce que je ressens en lisant un livre mais que je ne parvenais pas à exprimer.
    Puis il y aura la rencontre en Lior et Jonas, elle sera émouvante, pleine de retenues. Ces deux-là sont compliqués parce que leurs vies respectives l'ont été, on peut s'identifier à eux.
    En même temps pour se protéger de la souffrance chacun des deux ment à l'autre par omission ou par pudeur et nous verrons que ces non-dits peuvent avoir des conséquences contraires à ce qu'ils attendent de la vie et de l'amour.
    Serena jeune fille malade saura nous émouvoir et nous interroger sur le sens de la vie et de la littérature. Elle nous donne de jolies leçons de vie et de courage.
    Au final Lior et Jonas à travers ce roman on écrit leur histoire avec les personnages qui ont joué un rôle de loin ou de près dans leur rencontre. Leurs deux parcours les ont conduits à se chercher et à se trouver et se raconter.
    Ce livre est écrit par deux narrateurs (Lior et Jonas) ; le troisième M. Hillel aura un rôle limité dans cette écriture ; il écrit le prologue et l'épilogue. Il est à la librairie ce que l'être humain est au monde. Il le remplit de force et de pensées secrètes et mystiques.
    Au final ce livre parle d'histoires d'amour entre humains, d'amitié mais aussi il est une histoire d'amour des livres et de la littérature.
    Il est le troisième roman de Jonas, dicté par l'amour qu'il éprouve pour Lior. Il a finalement écrit ce livre poussé par ses amis, pour raconter leur rencontre. C'est aussi un hommage à Serena.
    Ce livre est rempli de philosophie, de belles paroles, également et élégamment profondes, de poésies ; parfois un tantinet trop gentillet mais on se laisse porter par le jeu des acteurs !
    Il est riche des leçons de vie qu'il donne. Le style parfois guindé va de pair avec l'ambiance et l'aisance de certains personnages qui ont du savoir vivre et du respect envers les autres.

    Un très beau livre qui me réconcilie avec les histoires d'amour et qui complète mes profondes espérances du rôle des livres !

    Du même auteur :
    COHEN Thierry, Je le ferai pour toi
    COHEN Thierry, Si un jour la vie t'arrache à moi
    COHEN Thierry, Si tu existes ailleurs


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  •  « Demain, j'arrête ! » de Gilles LEGARDINIER

     

     

     

     

     

     

    Titre : « Demain, j'arrête ! »
    Auteur : Gilles LEGARDINIER
    Genre : Roman
    Éditions : Poche
    Année : 2013
    Nombre de pages :404

    Quatrième de couverture :

    Comme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides. Elle pourrait raconter la fois où elle a enfilé un pull en dévalant des escaliers, celle où elle a tenté de réparer une prise électrique en tenant les fils entre ses dents, ou encore son obsession pour le nouveau voisin qu'elle n'a pourtant jamais vu, obsession qui lui a valu de se coincer la main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier...
    Mais tout cela n'est rien, absolument rien, à côté des choses insensées qu'elle va tenter pour approcher cet homme dont elle veut désormais percer le secret. Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement : pour qui avons- nous fait le truc le plus idiot de notre vie ?

    Mes impressions :

    Le roman commence avec la fête que Jérôme organise pour son 3ème divorce. D'emblée la situation incongrue annonce l'humour décalé du roman.
    Julie y rencontre Kevin qui lui demande ce qu'elle a fait de plus idiot dans sa vie, ce sera le thème accrocheur de ce roman, car elle va tenter d'y répondre en mettant le lecteur dans la confidence...elle nous raconte l'anecdote, son histoire qui a changé sa vie.
    L'auteur se met donc dans la peau de Julie, 28 ans. Son nouveau voisin Ric est un beau jeune homme qu'elle repère très vite. Et elle fera tout pour attirer son attention ! Mais c'est une jeune fille gaffeuse ! Marrante altruiste, empathique, enjouée, spontanée naturelle même si elle est fort maladroite et se met dans des situations parfois rocambolesques mais toujours singulières !
    L'auteur malgré qui soit un homme décrit fort bien le sentiment amoureux de Julie, l'attente, l’espérance les bouleversements, les conséquences, la nostalgie. On se sent poche de Julie, les lectrices pourront s’identifier.
    L'auteur a également le sens du détail et des maximes.
    Les personnages sont attachants : Xavier la copain d'enfance de Julie est vrai, sincère
    Puis il y a Sophie sa meilleure amie qui est fidèle , Géraldine l'employée de la banque où travaille Julie et encore Me Bergereau la boulangère attentionnée, Mohamed l'épicier chaleureux, Me Roubaud la voisine qui va apprendre qu'elle est gravement malade. J'ai été touchée par celle-ci et par la relation qu'elle et Julie ont tissée. Il y a de la douceur et de la tendresse entre elles deux.
    On se prend facilement à la narration car les situations cocasses nous font rire ! Nous dépaysent !
    Il y a beaucoup d'humour dans ce roman, des répliques acerbes, des jeux de mots, l'imagination de l'auteur est débordante à travers les agissements de Julie créant des situations cocasses et rend la narration implacable.
    Julie est pétillante, sensible mais elle est aussi une jeune fille tourmentée qui se pose (trop) de question, elle réfléchit beaucoup analyse comme la plupart des femmes, ses réflexions sont parfois tirées par les cheveux mais c'est ce qui rend ce roman irrésistible, attrayant. Les relations entre les différents personnages sont parfois émouvantes.
    Ric est un mystérieux personnage, trop attentionnée pour être sincère ? Julie parfois doute ! Qui est-il vraiment et pourquoi s'est-il installé dans son bâtiment ? Il est plutôt réservé, a des agissements mystérieux et parle très peu de lui. Que veut-il dissimuler ?. Julie va tenter de percer ses secrets afin de comprendre de qui elle est en train de tomber amoureuse.
    Roman entièrement consacré au doute. L'auteur qui est la narratrice se confie aux lecteurs, elle les prend à témoin elle lui raconte sa rencontre avec Ric et son histoire d'amour passionnée.
    Pour Julie la question de savoir le truc qu'elle a fait de plus idiot dans sa vie revient à se poser des questions sur Ric au point de l'amener à tenter des choses délicates voire même dangereuses et répréhensible.
    Le début et la fin du roman raconte la fête de Jérôme, la parenthèse constitue tout le reste du roman, Julie décrit, tout ce qui s'est passé avant cette fête.
    J'ai aimé l'approche de l'amour par l'auteur. De peu épanouie dans la vie et dans son métier, Julie en se découvrant une passion pour son voisin va modifier bien des éléments de son existence et va bouleverser son quotidien. Elle va se révéler, s'accomplir. L'amour même incertain peut faire déplacer des montagnes et amener, joie, bonheur.
    Peu à peu elle va retrouver la joie de vivre celle qui lui faisait défaut.
    Un roman que j'ai beaucoup aimé. Et que je recommande pour cet été.

    L'auteur a un site internet : Gilles Legardinier.  

     


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    « L'amour en minuscules » de Francesc MIRALLES

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Titre : « L'amour en minuscules »
    Auteur : Francesc MIRALLES
    Genre : Roman
    Éditions : Le grand livre du mois
    Année : 2011
    Nombre de pages : 342

    Quatrième de couverture :

    Samuel de Juan est un professeur d’Allemand solitaire qui aime se réfugier dans la littérature et la musique classique. De sa bulle, il ne s’échappe que pour donner ses cours à l’université. Mais au lendemain d’un réveillon du nouvel an, la visite inattendue d’un chat vient bouleverser ses habitudes. En rapportant le félin à son voisin, Samuel fait la connaissance de Titus, un vieux rédacteur bourru. Le premier domino vient de basculer entraînant dans sa chute un second...Car cette première rencontre est annonciatrice de bien d’autres tout aussi surprenantes. Bientôt Samuel croise le chemin d’un savant lunatique et celui d’une belle femme mystérieuse. Sa petite vie paisible se mue alors en une véritable aventure initiatique.

    Mes impressions

    Samuel est solitaire, il passe son temps a enseigner, corriger des copies, lire, écouter de la musique ; il est lucide sur son « oisiveté » relationnelle mais aussi sur le temps qui passe et sur sa solitude. Il ne se rebelle pas ou plus contre elle.
    C'est alors que le premier janvier un chat arrive dans sa vie. D'abord réfractaire à sa vue et à l'idée qu'il puisse l'adopter, il va finalement s'y attacher.
    Il le nomme Mishima (écrivain japonnais qui s'est suicidé) ; il s'échappera un jour pour aller à l'étage au dessus et en essayant de le rattraper, Samuel se retrouve dans un appartement où vit un homme âgé prénommé Titus, un scientifique et rédacteur, mais somme toute fascinant. Cette rencontre étonnante lui permettra de sortir un peu de sa coquille ; tous les deux deviendront même proches.
    Quelques jours après, Titus passionné de rail et de petits trains lui demande de lui rendre un service et d'aller dans un magasin de modélisme pour trouver un rail neuf pour remplacer le sien défaillant ; C'est alors que pendant le trajet il reconnaît une femme qui jadis lui plaisait alors qu'ils étaient encore enfants. Cette rencontre fortuite et inespérée n'aurait sans doute jamais eu lieu s'il n'avait pas connu Titus et donc Mishima.
    Il s'aperçoit que son chat est le point de départ d'une longue série d’événements qui lui permettent de sortir de chez lui et d'être confronté aux autres. Ainsi Le chat qui a élu domicile chez lui pose sa patte (sa touche) dans sa vie.
    Il lui permet aussi de rencontrer une charmante vétérinaire avec laquelle il aura quelques moments de partage et d'amitié.
    À la suite de problème de santé Titus est hospitalisé. Il va demander à Samuel de lui venir en aide encore une fois et de finir d'écrire son livre en cours « Petit cours de magie quotidienne » afin qu'il soit remis en temps à son éditeur et ainsi honorer la commande. Samuel accepte mais sans gaité de cœur...
    Il fait aussi la connaissance dans un café de Valdémar, personnage bien étrange attiré par « La face cachée de la lune »....néanmoins il apportera beaucoup à Samuel sur un plan spirituel, philosophique et humain.
    Ce roman est donc à mi chemin entre un conte philosophique, un roman initiatique et une histoire d'amour. Un scénario simple en apparence mais néanmoins enrichissant qui décrit la vie de tous les jours en donnant aussi des leçons de littérature, de sciences et de musique. Les nombreuses références littéraires et musicales viennent appuyer agréablement ce récit qui approfondissent le récit, qui devient alors complexe, mais en restant toujours très accessible ...La face cachée de l'histoire se manifeste peu à peu.
    Le titre déjà est un aperçu du contenu, l'auteur en donne même une définition  « c'est faire une bonne action de rien du tout et cela déclenche une cascade d'évènements qui nous rendent notre amour au centuple. Et à la fin, même si l'on veut revenir au point de départ, ce n'est plus possible. Parce que l'amour en minuscules a effacé tout chemin de retour vers ce que l'on était auparavant »
    Titus à travers ses raisonnements nous livre des messages ; par exemple il dit « Lorsque nous parlons de briques, de pierres ou d'atomes, ce qui compte c'est qui les agence et à quel usage nous les destinons. Pour le dire autrement ce n'est pas ce que nous sommes, mais ce que nous faisons de ce que nous sommes, qui importe …/.... les heures ne servent à rien si nous ne savons pas quoi faire d'elles ».
    Cet homme est un sage, il explique le monde à Samuel « Nous vivons dans un monde de sensations et de sentiments ...ne méprise jamais tes sensations et tes sentiments, car tu ne possèdes rien d'autres »
    Et finalement je trouve cette phrase réelle ; les agissements des hommes sont le fruit de leurs émotions et de leurs sensations. Elles sont le reflet de ce qui se passe à l'intérieur de nous. Sans les autres nous ne sommes rien :
    « Jung disait que tous les êtres sont liés par des fils invisibles. Tu tires sur l'un de ces fils et c'est tout l'ensemble qui bouge. C'est pourquoi chaque petit acte affecte tout et nous affecte tous. Il n'est pas besoin de Dieu pour ça ».
    Samuel progresse dans ses réflexions de même dans la perception de ce qui lui arrive « Peut-être ce que nous appelons « Intuition » n'est -il rien d'autre que la pointe d'un iceberg, la partie visible de quelque chose qui a pris corps à un niveau plus profond. Cette idée est pour le moins inquiétante, parce qu'elle suppose qu'un autre nous même, œuvrant dans l'ombre, précède nos actes et décide par avance du chemin à suivre »
    « On peut allumer des milliers de bougies à partir d’une seule, et la vie de la bougie ne s’en trouve pas abrégée. Le bonheur ne diminue jamais pour avoir été partagé ».

    Ce livre est profondément touchant comme l'est le personnage principal auquel je me suis attachée. Il retrace le parcours d'un homme qui va vers la vie et vers l'amour, qui aime en secret et dont la vie lui offre des instants qu'il espérait sans le savoir vraiment. Je trouve que sa timidité le dessert ou lui fait interpréter les événements négativement...mais il finit par se révéler, aidé par toutes les rencontres humaines et autre rencontre féline qu'il fait.
    J'ai apprécié de lire son parcours jusqu'au dénouement qui sera en fait le début d'une autre vie.
    Vraiment c'est un roman qui se laisse lire , qui nous embarque tant le style est agréable et chaleureux.
    Je vous le recommande. Vous passerez sans doute un bon moment avec des personnages singuliers, parfois un peu déjantés mais qui nous parlent de la vie, de ses petites imperfections, de ses grandes révélations ; mais également de nos attentes, de nos déceptions et de nos joies.
    Les chapitres bien découpés, composent cinq parties qui apportent toutes un pierre à l'édifice.
    A chaque début de chapitre le chat est représenté avec un trait fin et délicat dans différentes postures, ce qui apporte une touche de douceur à l'ensemble....
    La boucle est bouclée et je referme le livre un sourire aux lèvres. Je souhaite plein de bonheur à Samuel.


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    Titre : « À pas de chat »
    Auteur : Helen BROWN
    Genre : Roman
    Éditions : Jean Claude Gawsewitch
    Année : 2013
    Nombres de pages : 471

    Quatrième de couverture :

    Helen est une femme meurtrie depuis la mort de son petit garçon de neuf ans renversé par une voiture. Alors qu’elle semble avoir trouvé un certain équilibre grâce à son remariage avec Philip et à l’annonce des noces prochaines de son second fils, Rob, c’est sa fille qui l’inquiète. Lydia qui, de toute sa vie, n’a jamais dit je t’aime à sa mère ni prononcé le mot Maman veut entamer une retraite spirituelle au Sri Lanka, un pays en proie à la guerre civile. Helen est consternée et l’incompréhension entre sa fille et elle semble vouée à s’éterniser. C’est alors que l’on trouve un cancer du sein à Helen. Sa famille va-t-elle la soutenir comme il se doit ? Alors que Lydia décide de partir malgré les circonstances, la sœur d’Helen débarque avec un chaton siamois : Jonah. C’est une forte tête qui n’aura de cesse d’aider Helen à surmonter sa maladie et le reste...

    Mes impressions :

    Dans « Cléo et Sam » Helen Brown nous racontait l'histoire personnelle de sa famille touchée par le deuil du fils aîné survenu alors qu'il avait 9 ans...Ici elle récidive toujours avec pudeur et humour mais c'est avec le cancer qu'elle se bât puis ce sera avec sa fille pour laquelle elle tente de comprendre le parcours initiatique.
    Si « À pas de chat... » est en quelque sorte la suite de « Cléo et Sam », chacun peut être lu indépendamment, puisque l'auteur revient brièvement sur le thème de son premier livre....La mort de Sam en 1983.
    Dans celui-ci elle a divorcé de Steven et s'est remariée avec Philip.
    Elle a eu trois enfants avec Steven, Sam, Rob, Lydia et une fille avec Philip, Katharine.
    Lydia est active, elle s'occupe d'intégrer des handicapés dans la société mais n'a jamais dit « maman ».
    Naître dans une famille en deuil a-t-il des répercussions sur un enfant ? C'est la question qu'Helen se pose lorsque Lydia lui apprend qu'elle va partir au Sri Lanka pour une retraite religieuse auprès d'un moine bouddhiste....
    Au moment du départ prévu de sa fille, Helen apprend qu'elle est atteinte d'un cancer du sein et devra subir une double mastectomie avec reconstruction.
    Mais Lydia confirme malgré tout son départ....sa mère est en proie au désespoir et à la déception, à la fois par crainte que sa fille ne parte dans un pays en guerre et à la fois parce qu'elle doit se battre pour sa santé.
    Cependant à force de questionnement elle apprend à relativiser ; elle sera une mère permissive, compréhensive, qui écoute ses enfants, qui leur permet d'être eux-mêmes.
    Elle les encourage à garder les yeux ouverts sur le monde et les autres....
    Dans ce roman où Helen raconte sa vie on se sent proche des personnages car ils nous ressemblent parfois.
    Helen ici se heurte à l'éducation quand elle se confronte aux idées et autres aspirations de sa fille ; elles ont des divergences de points de vue. Helen sait qu'elle ne peut pas échapper aux de conflits générationnels et de communications...
    Quand Lydia lui annonce qu'elle veut devenir nonne bouddhiste, dans un premier temps Helen ne comprend pas. Lydia n'a jamais eu un caractère facile mais de là à envisager d'oublier ses études et perdre sa bourse il y a un fossé.
    Contrairement à « Cléo et Sam » l'histoire n'est pas introduite par la présence d'un chat mais celle-ci vient bien après.
    Au début Helen parle surtout des difficultés émotionnelles, familiales, éducatives auxquelles se heurte la famille.
    Il faut attendre la page 150 pour voir apparaître la possibilité que cette famille adopte un chat, non pour remplacer Cléo mais pour tenter de supporter une nouvelle épreuve : le cancer d'Hélen
    L'intervention chirurgicale d'Helen et les suites opératoires sont précises mais décrites avec pudeur. Elle nous donne des leçons de vie comme celle d'apprendre à vivre en sachant que la vie n'est pas facile, ni parfaite, mais néanmoins merveilleuse.
    Elle décide alors de vivre intensément chaque journée, Jonah petit chat remuant arrive tard dans le foyer.

    Quelques belles maximes viennent agrémenter ses dires comme par exemple : « La vie est belle, profitons de ce qu'elle nous donne chaque jour, contentons-nous de petits bonheurs car elle peut s'arrêter d'un instant à l'autre ; de même je partage un précepte de la doctrine bouddhiste qui dit que la plupart des souffrances humaines trouvent leur racine dans l'attachement » personnellement même si je suis athée je partage cette idée ;présence également de paroles remplies de sagesse : « il ne faut jamais rien considérer comme acquis », « Je savourais le miracle d'être un corps qui vivait, qui respirait ». « Rob dit toujours que les mauvais moments nous aident à apprécier les bons », il y a un avant et un après cancer, c'est évident.
    « Être parent c'est cela : à un moment donné il faut les laisser partir. Et se réjouir pour nos enfants s'ils trouvent l'amour, sous quelque formes que ce soit, en dehors du cercle familial  »

    Jonah est différent de Cléo, c'est un mâle autoritaire, affectueux et drôle mais aussi « timbré ». Mais il va aider les membres de la famille à réfléchir, à rendre plus facile les décisions à prendre....
    Cependant dans ce livre l'auteur est moins explicite quant à la gent féline. Elle évoque le lien entre une mère et sa fille, puis sa maladie en priorité. Jonah apparaît dans les écrits de temps en temps quand il aide Helen et le reste de la famille à relativiser. Il reste néanmoins une présence indispensable.
    Ce roman est avant tout une histoire d'amour entre une mère et sa fille mais aussi de tous les membres envers Jonah.
    Tous les amoureux des chats seront sensibles aux descriptions d'Helen.

    Dans ce roman on s'initie avec la pratique de la religion bouddhiste mais sans rentrer dans les détails. Helen apprend à connaître sa fille à travers la religion qu'elle pratique et nous amènera même en Inde pour mieux saisir ses conditions de vie.
    En rendant visite à Lydia au monastère, elle comprend quelques-unes des motivations à l'engagement, de sa fille et des autres pratiquants.

    Une fois fini, je me dis que ce roman est plus axé sur les relations et la communication quelles qu'elle soit.
    Helen est une maman qui a compris que chaque enfant est différent même s'il est issu du même ventre maternel et de la même famille. Il ne s'agit pas d'imposer, mais suggérer pour la meilleure éducation possible. Elle a compris aussi que la présence d'animaux peut adoucir le quotidien lorsqu'il est douloureux.
    Notez que la bouille de ce matou sur la photo est irrésistible.
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    Titre :« Cléo et Sam »
    Auteur : Helen BROWN
    Genre : Roman (témoignage romancé)
    Éditions : Pocket
    Année : 2010
    Nombre de pages : 382

    Quatrième de couverture :

    Sam 10 ans, passionné par les animaux, aimerait adopter l'un des chatons de Lena, sa voisine. Mais sa mère, Helen, refuse catégoriquement.
    Quelques mois plus tard, Sam est renversé par une voiture devant les yeux de son petit frère Rob 6 ans. Quand Lena apporte une petite chatte dans cette famille touchée par le deuil, celle-ci l'accueille avec réserve. Pourtant, en témoignant à Cléo l'affection qu'ils avaient pour Sam, la famille Brown réapprend à vivre.....

    Mes impressions :

    Ce livre est un témoignage romancé plutôt qu'une autobiographie. Il est écrit comme un roman alors je le range définitivement dans la catégorie « Romans » qui me semble la plus appropriée.
    Sam 10 ans et Rob sont deux enfants chahuteurs et affectueux. Quand l’aîné meurt sous les yeux de son frère, la vie de la famille va être complètement bouleversée.
    Le début de cette histoire remonte à 1982. La famille habite à Wellington ils entretiennent avec leurs voisins des liens plus ou moins resserrés.
    Helen travaille à domicile, elle est une journaliste et écrit des chroniques.
    Steve son mari passe une semaine sur deux en mer, il est officier radio...
    La mort de Sam va venir chambouler cette famille qui n'était pas comme le dit Helen une famille à chat. Mais grâce à Cléo (Cléopâtre), petite chatte adoptée, le quotidien meurtri sera adouci.
    Ce drame, la perte d'un enfant est pour moi le pire qu'une famille puisse subir : Sam ne grandira plus, ne sera jamais amoureux, n'aura pas d'enfants....
    L'auteur décrit l'horreur de l'absence, les « hallucinations » de la maman qui lui font voir son fils à chaque coin de rue ou entendre sa voix dans la maison ou encore l'aperçoit derrière un rideau qui bouge, une ombre sur un mur....Une litanie de sentiments, d'émotions, de douleur qui ajoutées les unes aux autres ne font que désespoir...
    Quand chaque membre de la famille prend conscience que Sam ne reviendra plus, il devra se reconstruire avec l'absence du fils aîné....continuer la vie malgré tout.
    La description du manque est au plus juste des émotions. Il y a surtout celle de la culpabilité , celle d'être une mauvaise mère, de mauvais parents.
    Quelques semaines avant le drame la famille était sur le point d'adopter un chaton. Sam avait été emballé lorsqu'il avait vu la portée de la chatte adulte chez la voisine et avait souhaité convaincre sa mère d'adopter le chaton celui avec la robe entièrement de couleur noire.
    Quand Léna apporte à la date convenue de la fin du sevrage la petite chatte, Helen hésite : maintenant que Sam n'est plus là est-ce toujours une bonne idée ?.  Ce chaton risque sans cesse de lui rappeler le manque de Sam...Mais en voyant les yeux de Rob s'illuminer quand Léna lui tend la chatte, Helen accepte de la recueillir. Contre toute attente cette chatte va aider la famille à faire face au deuil.
    Ils l’appellerons Cléo (en référence à Cléopâtre) elle est vivifiante, dynamique et fait diversion au chagrin de la famille.
    L'auteur nous parle des bienfaits prouvés et avérés d'une présence féline au sein d'une famille. Ceux qui pensent que les chats sont indépendants, se trompent. L'origine culturelle des félins, les précisions sur le culte antique, qui donnent au chat ses pouvoirs magiques sont expliqués par Helen et ébranlent les clichés.
    La famille grâce à cette présence se reconstruit peu à peu mais le couple ne résistera pas au temps qui passe, malgré la naissance de Lydia leur troisième enfant...Ce sera certes un grand bonheur, mais cela n'effacera pas leur grand chagrin. Helen et Philip se rencontrent.
    La famille déménagera vers Auckland, Helen a trouvé un nouveau travail dans un journal afin de tenter de sauver les apparences
    Au fils de pages Helen décrit le quotidien, les grandes lignes sur les activités des membres de la famille mais surtout elle nous dresse un tableau de la vie de Cléo, de sa place, ses comportements au sein de la famille.
    Ce livre est émouvant, à la fois pour le thème de la mort d'un enfant si jeune et puis parce que le destin va mettre sur la route de cette famille, Cléo...
    La plupart des clichés véhiculés sur les chats, sont démentis par les agissements de Cléo mais les personnes qui n'aiment pas les chats verront peut-être ici une mauvaise interprétation du comportement de Cléo.
    L'auteur tente de façon déterminée à prouver qu'il ne faut pas généraliser les idées reçues souvent péjoratives à tous les chats.
    L'auteur décrit également les perceptions de Cléo ; cette petite chatte sent les tristesses de la famille et tente de les atténuer; elle possède même un sixième sens : lorsque Helen est enceinte de Katharine (fille de Helen et philip), Cléo viendra se coucher au creux du ventre rebondi quand celle-ci se repose sur le canapé. Elle signalera aussi la proche arrivée d'un membre de la famille en grimpant sur le rebord de la fenêtre quelques minutes avant que les pneus ne grincent sur le gravier de la cour....
    Elle évoque également les quelques sentiments et ressemblances communs des chats et des humains, comme l'attitude et la vieillesse)
    Cette histoire est touchante et émouvante : Cléo va tout au long de sa vie traverser les épreuves, les joies, les peines de cette famille. La vie de celle-ci sera jalonnée de difficultés. Mais Cléo l'aidera a supporter tout ça grâce à sa gentillesse, son attitude qui est plus loquace que des mots.
    Cléo vivra 24 ans, un record dans la catégorie féline !
    Un roman est dédié à tous les amoureux des chats et ce qui ne les connaissent pas vraiment.

    Extrait: «Mais la beauté de toutes choses s'était comme densifiée maintenant que je savais la brièveté, parfois de la vie. Peut-être la clé de la guérison de l'âme ne se trouve t-elle ni dans les livres, ni dans les larmes, ni dans la religion mais dans l'attention aux petites choses. Une fleur, ou l'odeur de l’herbe mouillée. L'amour de Cléo m'aidais à me rabibocher avec le monde »

    «À pas de chat »...est "la suite" de l'histoire de cette famille touchée par la grâce féline.


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    « La mélodie des jours » de Lorraine FOUCHET 

     

     

     

     

     


    « La mélodie des jours » de Lorraine FOUCHET

    Titre : « La mélodie des jours »
    Auteur : Lorraine FOUCHET
    Genre : Roman
    Éditions : J'ai lu
    Année : 2011
    Nombre de pages : 383

    Quatrième de couverture :

    Aujourd'hui, on guérit du cancer du sein s'il est pris à temps. C'est ce qu'on dit à Lucie, et c'est vrai. Sauf que... Si on est maman célibataire d'une fillette de onze ans qu'on tient à protéger, et si on se retrouve seule dans une nouvelle ville où on ne connaît personne, où trouve-t-on le soutien pour traverser vaillante l'espace incertain qui sépare le diagnostic de la fin du traitement ? Pour dépasser la peur, pour supporter la radiothérapie, pour remonter en piste en étant à la fois plus forte et plus fragile qu'avant ? Grâce au Site des Voisins, un site Internet de proximité, Lucie va découvrir, au fil de son traitement, de vraies amitiés qui, virtuelles au départ, vont devenir réelles, reconstruire autour d'elle une famille comme elle n'osait plus en rêver. Et puis il y a ces lettres d'amour qu'elle reçoit chaque jour, sous forme de chansons, comme pour mieux redonner au mot « espoir »  les couleurs et la force de vie que la maladie menaçait de lui voler.

    Mes impressions :

    Il y a des livres qui nous émeuvent, nous transportent et nous savons déjà dès les premières pages que nous ne pourrons plus les oublier.

    Ce roman fait partie de mes coups de cœur !

    Dès les premières pages, la sensibilité qu'il s'y dégage, m'a touchée. Il n'est pas un roman triste, au contraire, il montre la combativité et le positivisme dans une situation difficile, une épreuve d'une jeune maman qui n'en sortira pas indemne mais plus forte. Beaucoup de gens de nos jours vivent le drame de la maladie et du cancer, loin d'être pessimiste ce livre se finit bien et donc nous fait du bien.
    Déjà au premier abord la musicalité du titre m'a interpellée et je n'ai pas été déçue par la suite.

    Lorraine Fouchet a eu l'idée originale et généreuse de donner aux personnages l'autorisation de créer un site les répertoriant. Vous pouvez les retrouver ici.
    Nous pouvons même leur écrire personnellement !
    Ce site crée une certaine complicité entre l'auteur, les lecteurs et les protagonistes de cette aventure.
    Il apporte une certaine promiscuité, une harmonie et même une continuité. On se dit qu'une fois le livre refermé on peut toujours retrouver les personnages en dehors du récit.
    Quant au site des voisins du livre, il est le point de ralliement entre eux : des liens se créent. Il est un réseau d'entraide et de services gratuits entre voisins.
    On apprend la vie des uns et des autres au cours de chaque chapitre nominatif.
    Le roman est réaliste. L'auteur se sert des moyens de communications actuels (internet et forum) pour créer une bien jolie histoire.
    Lucie a bientôt la trentaine et possède une fromagerie.
    Elle s'adresse à sa fille Léa. Le reste de la narration se fait à la troisième personne.
    Léa 11 ans est une jeune adolescente, douée pour les études. Son père elle ne l'a jamais connu.
    Lorsque le couperet tombe et que Lucie apprend qu'elle a un cancer, elle ne s'apitoie pas sur elle même mais souhaite se battre pour sa fille « ....mais tu as besoin de moi, tu auras encore besoin de moi longtemps, je ne peux pas te faire le coup de manquer l'appel, je t'ai juré d'être là, toujours . Et j'ai toujours tenu mes promesses ».
    Lucie est confrontée à la mort mais aussi à l'absence de compagnon et encore à celle de son père qui a quitté sa famille alors que Diane sa soeur et elle même étaient encore jeunes...Quant à sa mère elle vit dans son monde. Diane bientôt mariée à Bertrand est anorexique et toute sa vie n'a été que douleur.
    La crainte de laisser seule sa fille si jeune est envahissante. Mais Lucie décide de taire sa maladie à ses proches et de protéger Léa quoiqu'il arrive. Elle est courageuse. Elle parle cependant de ses peurs et de ses rendez-vous médicaux aux voisins du site. Elle se croyait seule face à la maladie et finalement elle trouvera en eux des oreilles plus ou moins attentives.
    Alberte 80 ans arrive de Corse, ancienne enseignante, elle a un caractère bien trempée, elle est naturelle, attachante et a un chien nommé Pinzutu.
    Elle nous fait voyager avec ses descriptions de la Corse.
    Malo ouvre un bar à chocolat près de la fromagerie de Lucie. Il a des rapports conflictuels avec son père.
    Sa mère vient de mourir et son père lui reproche de n'avoir pas été présent à son enterrement parce qu'il était en voyage. De plus Il ne souhaite pas reprendre l'affaire familiale, ce qui génère des tensions entre les deux hommes.
    Erwan 60 ans, l'ami d'enfance de son père le prend sous son aile et « l'adopte », il est mateloteur, il fabrique des cordages et des filins pour les bâteaux.
    Le premier contact entre Lucie et Malo, se passe mal : Lucie est sur la défensive depuis qu'ils ont eu une dispute à propos de la place de livraisons devant leur commerce respectif.
    Charlie du site des voisins aide dans un premier temps Lucie, « Pourtant, en prenant ma peur au sérieux ce Charlie en absorbe une partie et me libère un peu ».
    Mais il est attiré par elle alors qu'elle le fuit et ne semble pas intéressée.
    Cela n'empêchera pas à Charlie quelques semaines après d'entrer dans l'intimité de Lucie en toute simplicité et chaque jour que durera ses séances de radiothérapie il lui donnera le titre et l'interprète d'une musique différente afin qu'elle les écoute avant ses séances. Ceci va l'aider à surmonter ses angoisses et apaiser son esprit. Peu de mots de Charlie mais des actes bienfaiteurs et efficaces.
    Les musiques choisies spécialement pour le jour qui va venir sont libératrices. (La liste complète est en fin de volume)
    Charlie est un philosophe qui apprend à Lucie à être en paix avec le passé pour aller vers l'avenir. Mais aussi il lui fait comprendre que « Vivre c'est prendre le risque de mourir, souffrir et d'aimer ».
    Arobase (Seb) , un garçon adopté venant des États Unis a des parents chercheurs scientifiques qui ne s'occupent pas de lui, ils sont souvent«absents», lui est livré à lui même. Cloué au lit par un rhume de hanche, il s'est inscrit sur le site pour passer le temps, bientôt il fera la connaissance de Léa qui l'aidera a améliorer son français et à insérer leur collège.
    Darius, infirmier est amateur de féta. Il doit repasser les examens pour être chirugien. Ceux qu'il a obtenus dans son pays l'Algérie ne sont pas valables en France.

    Je me suis sentie proche de Lucie et préoccupée par sa maladie comme je l'ai été de ma sœur atteinte d'une maladie incurable. J'ai retrouvé en elle les sensations et les émotions, les peurs qui se dégageait de ma sœur, elle avait le même âge que Lucie au moment de la découverte de son cancer et je me suis naturellement attachée à Lucie. Cette jeune femme est jeune et pourtant elle devra lutter pour son avenir incertain.
    Le problème du diagnostic m'a fait hurler. En effet, des médecins peu scupuleux parfois passent à côté de la réalité de la maladie.
    Le style de l'auteur, souvent métaphorique, permet pourtant d'adoucir la dure réalité : « Je tente de m’échapper mentalement, de fuir cette pièce et tout ce qu'impliquent les paroles qu'on y prononce. Mon esprit affolé s'accroche à des mots au hasard, tumeurs, mastectomie, je suis une mouette entrée par erreur dans une maison et je me tape contre les murs, je m'écorche les ailes en cherchant la sortie ».
    Ce qui prévaut dans ce livre c'est l'aide humaine, la compassion, l'amitié, la solidarité, et bien sûr les limites des relations virtuelles. Cependant le virtuel délie les langues, on arrive à se confier plus profondément à des inconnus car nous avons moins de retenue que face aux membres de notre famille
    Les personnages sauf Raoul sont très émouvants.
    Ils possèdent tous une personnalité différente, qui se marie et s'harmonise avec celle des autres.
    Les liens se tissent, d'abord basés sur les écrits puis se poursuivront par les rencontres réelles.

    Ce livre est une bouffée d'oxygène qui nous propose de savourer les petits bonheur du jour.
    Mais tout n'est pas seulement à l'eau de rose car la réalité rattrape le cours des choses : pour certains la vie se termine, pour d'autres c'est un retour vers la vie qui a lieu. Elle n'est pas égale pour tout le monde.
    Mais jamais ce livre n'est larmoyant. Il reste un livre d'espoir.
    Ce roman est magnifique ; il rappelle que la vie est précieuse et que chaque jour suffit sa peine, il est important de s'arrêter sur les petits bonheurs du quotidien car la clé d'une vie réussie est ici et maintenant. Non dans le passé ni dans le futur mais dans le présent.
    L'auteur nous met dans la confidence, les lecteurs sont témoins et spectateurs d'une information que Lucie ignore ce qui donne une saveur supplémentaire à l’histoire.

    Un superbe livre sur l'amitié, l'amour, la solidarité et l'entraide dans lequel les relations humaines tiennent une place de choix.

    À découvrir ABSOLUMENT !

    Nous n'avons pas changé

     


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  • « La menace » de Yann QUEFFÉLEC

     

     

     

    Titre : « La menace »
    Auteur : Yann QUEFFÉLEC
    Genre : Roman
    Éditions : France Loisirs
    Année : 1993
    Nombre de pages : 64

    Quatrième de couverture :

    Charlie est un enfant noir de 10 ans placé par l’État chez un couple de retraités qui bénéficient d’une allocation. Ceux-ci l’élèvent à la dure et leur fils Erik, un skinhead «  casseur de bougnoules », lui réserve un mauvais sort. Jusqu’au jour où, à la suite d’une expédition qui a mal tourné, Erik provoque la mort d’un homme. Charlie a les moyens de se venger. La menace change de camp. Pas pour longtemps….

    Mes impressions :

    Un enfant noir est confié à une famille d'adoption pour des raisons de survie. Ses parents ne sont pas compréhensifs et le maltraitent psychologiquement, ils lui font sentir que c’est un « menteur de la pire espèce », ils le menacent sans cesse de le ramener dans le foyer d’où il vient …Derrière ces mots difficiles, se cache le besoin de protéger un fils légitime Erik, un garçon raciste qui avec ses copains de banlieue agresse verbalement et physiquement Charlie en particuliers et tous ceux qui ne sont pas blancs.
    Le quartier baigne dans la violence et l’humiliation.
    Une histoire dure qui raconte de façon brutale, l’univers d’un enfant qui toute sa vie va souffrir du regard des autres, sur la couleur de sa peau.
    Les phrases sont courtes, l’écriture et simple, parfois vulgaire à l’image des cités « chaudes »
    Ce livre est un témoignage sur la violence, le racisme, la douleur et les consciences individuelle et collective ; il raconte deux pertes celle de Charlie et celle de cette famille qui vit dans la misère.
    Un roman touchant qui nous fait réfléchir sur la place de chacun d’entre nous vis-à-vis du respect et de l’autre, quelle que soit sa couleur de peau.
    La fin est très triste et presque inattendue.
    Ce livre a heurté ma sensibilité tout en témoignant de la réalité. Constat douloureux.


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  •   « Les tribulations de Tiffany Trott » d'Isabel WOLFF

     

     

     

     

    Titre : « Les tribulations de Tiffany Trott »
    Auteur : Isabel WOLFF
    Genre : Roman comédie
    Éditions : Pocket
    Année : 2000
    Nombre de pages : 475

    Résumé :

    Si la vie professionnelle de Tiffanny Trott est une indéniable réussite, sa vie sentimentale, en revanche, est un véritable fiasco : à trente-sept ans, elle est toujours célibataire et court invariablement d'échec en échec. Mais, comme elle rêve de mariage et d'enfants, elle décide de ne s'épargner aucune peine pour trouver son homme idéal : petites annonces, agences de rencontres, soirées pour célibataires, vacances sont autant de sources d'espoir... et de désillusion. Ses ex, Dédé Bauché et Alex ? Des incapables. Piers, Paul, Eric, et tous les autres ? Des catastrophes. Certes, il y a bien Super-Battant, classé dans la catégorie des "pas-mal-limite-acceptables"... Et si, comme le pense son amie Lizzie, la raison de tous ces échecs sentimentaux était tout simplement la peur de s'engager et de renoncer à la liberté ? Ce roman vif et pétillant, plein d'humour et d'émotion, nous transporte dans la jungle contemporaine des relations sentimentales ; nul doute que plus d'une lectrice s'identifiera à l'héroïne ; quant aux lecteurs, peut-être seront-ils curieux de partager un point de vue féminin sur la construction parfois ardue du couple:

    Quatrième de couverture :

    Nom : Trott
    Prénom : Tiffany
    âge : 37 ans
    Situation : Célibataire
    Caractère : Gaie, active, pétillante
    Allure : séduisante
    Objectif : cherche désespérément partenaire idéal, catégorie mari parfait, tendance fusion absolue.
    Motivation : totale
    Quel est celui qui pourra faire son bonheur ?

    Mes impressions :

    Tiffany est entourée de ses amis, qu'elle a invités pour son 37ième anniversaire. Il y a
    Emma, professeur, Kit lequel travaille avec elle dans une agence de pub, Catherine est un garçon manqué, restauratrice de tableaux, Frances est avocate et Sally est trader. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Elle voit grand, trop grand, comme toujours, elle est dans la démesure...puisque seulement quelques invités seront présents.
    Alex son petit ami qu'elle vénérait rompt avec elle le jour de son 37ième anniversaire.
    Les jours qui suivent, sa meilleure amie Lizzie, mariée à Martin et ayant 2 enfants, tient à lui trouver un mari.
    S'ensuit une véritable course à l'homme idéal. Elle multipliera les sorties, les séjours à l'étranger dans un Club méditerranée, elle épluchera les petites annonces et elle en publiera une, histoire de mettre toutes les chances de son côté. Elle fera des rencontres mais aucune ne saura trouver grâce à ses yeux, sauf.... « super battant » mais il y a un gros souci, car il est bel et bien craquant mais définitivement marié...Il désire seulement trouver une maîtresse car avec sa femme, les rapports sont tendus. Tiifany étant très morale, ne cautionne pas du tout ce genre de relation mais elle continue à rêver de lui....
    Tiffany est attachante. Elle ne dit pas toujours ce qu'elle pense à ses amis par diplomatie. Gentille mais naïve; les lecteurs, apprennent à la comprendre. Elle est la bonne copine, toujours prête à rendre service; même si cela lui coûte.
    Tiffany nous fait vraiment rire avec son humour décalé. Elle se veut naturelle mais ne peut s'empêcher de jouer un rôle.
    Ses efforts pour trouver l'âme sœur sauront-ils suffisants, ne sont-ils pas équivoques ?.
    Elle rencontre plusieurs garçons tout au long du roman et on ne peut s'empêcher de se demander quelle place ils auront dans son cœur et lequel saura l'éblouir. Le suspense est total. Va t-elle enfin succomber ?
    Les expressions et les jeux de mots sont nombreux; ils ponctuent le roman et les lecteurs s'amusent vraiment ! Les Surnoms cocasses des prétendants de Tiffany reflètent leur personnalité et donnent une pointe d'humour supplémentaire..
    De mêmes que les répétitions répétitives créent un effet comique indéniable.
    Le comique des situations, souvent inattendues sont vraiment très agréables.
    La fin est à l'image de Tiffany, indécise et singulière.
    L'écriture est limpide, agréable, les lecteurs vivent au côtés de Tiffany et partagent son quotidien pour leur plus grand plaisir. Les lecteurs s'imaginent très bien les scènes, les descriptions vont à l'essentiel.
    Le livre se déroule sur un an et nous savons tout de la vie de notre héroïne. Avec elle nous faisons le bilan de son existence. Celle de ses amis évoluent mais elle, elle reste sur place, ce qui finit par la désoler.
    Un livre pour fille avec beaucoup d'humour et d'émotions, à ne pas rater et si les garçons le lisent ils comprendront un peu mieux les filles !

     


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