• « Moi, Charlemagne, empereur des Chrétiens » de Max GALLO

    Moi Charlemagne, empereur Chrétien

    Titre : « Moi, Charlemagne, empereur des Chrétiens »
    Auteur : Max GALLO
    Genre : Biographie, histoire
    Éditions : XO éditions
    Année : 2016
    Nombre de pages : 185

    Quatrième de couverture :

    « Dieu a voulu que je sois celui qui décide. J’étais l’empereur, romain et chrétien. »

    Au moment de remettre son âme entre les mains du seigneur, Charlemagne n’éprouve ni peur, ni doute, ni anxiété. Tout au long de ses quarante-six années de règne, le roi des Francs, couronné empereur à Rome le 25 décembre 800, a été le fervent défenseur de la Sainte Église. Il a converti à la foi tous les peuples qu’il a vaincus.

    C’est avec soin qu’il prépare sa comparution devant Dieu, confiant les principaux actes de sa vie à un jeune et talentueux lettré, Éginhard.

    À travers ce dialogue, Max Gallo révèle l’extraordinaire caractère, fait d’autorité et d’intelligence délicate, de celui qui construira à la fois l’Empire chrétien et les fondements de l’Europe. Il dresse le portrait d’un conquérant implacable mais aussi d’un fin réformateur, amoureux des arts, des lettres et des femmes, qui deviendra, pour tous les français, une figure incontournable de leur histoire.

    Un récit saisissant qui plonge aux racines mêmes de la civilisation chrétienne. 

    Mes impressions :

    À la veille de sa mort, plusieurs mois avant que sa santé se dégrade vraiment, Charlemagne ressent le moment de parler de sa vie et de ses motivations. Il sait qu'il va devoir comparaître devant Dieu. Aujourd'hui il a 72 ans et il sent que sa fin est proche, il est fatigué. Avant de rejoindre son créateur, il souhaite raconter son parcours et ses 46 ans de règne, son existence dévouée à l'Église.
    Le roi des Francs et des Lombards, couronné empereur à Rome, se raconte devant Dieu sous la plume d'Éginhard, jeune clerc lettré qui a recueilli ses confessions.

    Charlemagne est né en 742, fils de Bertrade et de pépin le Bref. Son grand-père est Charles Martel, on disait de ce dernier qu'il était le roi des Européens. Charlemagne souhaite faire et continuer l’œuvre de ses ascendants.
    Alors qu'ils sont encore jeunes, son frère Carloman et lui sont différents, il y a des rivalités, ils n'ont pas les mêmes centres d’intérêt, par contre il nous décrit une relation fusionnelle avec sa mère.
    Il nous raconte la mort de son père Pépin III le bref en 768, il a alors 26 ans. Il a eu une enfance heureuse, sa mère l'aimait et son père l'a initié à la chasse dès son plus jeune âge. Il rêve de lui succéder à la tête du grand peuple franc. Il souhaite être le roi des Francs, le libérateur et le défenseur et serviteur de la sainte église romaine.
    Sa vie durant, son but sera de convertir à la foi en Jésus-Christ, les peuples qu'il a vaincus. Il souhaite être le roi d'un seul peuple, uni par les mêmes croyances.
    Plus tard, il appréciera la compagnie des femmes et ne le cache pas. Il impose le choix de ses mariages qu'il fait par amour ou par intérêt. Il aura d'ailleurs plusieurs femmes, de nombreuses concubines et de nombreux enfants...Au moins 10 filles et 10 garçons.

    Le 5 juin 774, il devient roi des Francs et des Lombards.
    Il sait que pour en arriver là, pour rassembler les peuples sous la bannière de la sainte Église, il a dû faire la guerre et tuer, il est conscient de cela mais clame qu'il agit selon la volonté de Dieu, que c'est le grand créateur qui a décidé. D'ailleurs ces paroles reviennent souvent dans son discours de mégalomanie. Il semble à la fois lucide et naïf.
    Les années passent, il va s'interroger sur ses actes de bravoure. Il envisage même que les morts
    prématurées de ses enfants, et sœur sont peut-être un châtiment pour avoir mené toutes ces guerres.

    À la fin de sa vie, il va se repentir à demi, distribuer ses richesses aux plus pauvres, il mourra le 28 janvier 814.
    Avant de mourir, il sait qu'il doit penser à l'avenir, et partagera donc ses États à ses trois fils dans le dessein qu'ils continuent son œuvre.
    Le règne de ses héritiers, leur jalousie vis-à-vis des uns des autres n'apportera que débauches, vices, corruptions, traîtrises, affrontements et guerres. L'empire de Charlemagne est ébranlé.

    Une fois le livre refermé je m’interroge.
    Charlemagne n'était-il pas un faible obnubilé par l'église, la chrétienté, les guerres, le pouvoir. Par besoin de reconnaissance n'a t-il pas détourné la fonction religieuse ?
    Ce livre est loin de l'image que l'on se fait de Charlemagne. Ses confessions sont essentielles, sans doute pour comprendre l'histoire de notre civilisation. Il n'est pas seulement l'homme à la barbe fleurie et fondateur de l'école. Il est aussi l'homme qui a voulu faire de l'Église sa force et son combat.
    Je reste réservée quant aux intentions véritables de Charlemagne. Je le découvre sous l'apparence d'un être qui voulait surtout asseoir son pouvoir. Souvent il donne une interprétation très personnelle de ses actes et des signes de Dieu. Personnellement je suis mitigée sur l’authenticité et la sincérité des intentions de Charlemagne.
    Beaucoup encense cet homme qui semble être un homme croyant, bon, courageux, un genre de Sauveur mais je ne vois pas du tout cet homme ainsi après avoir lu le livre de Max Gallo pourtant ce dernier dit de lui « En réalité, il faut juger Charlemagne avec mesure. Ne rien dissimuler, ne pas en faire un saint, mais pleinement prendre en compte son apport dans la construction de l’Empire chrétien. Je reste personnellement fasciné par cet homme qui crée de nouvelles façons de considérer les peuples qu’il a sous sa gouverne. Tout cela doit être lu avec la distance que l’écoulement du temps exige… »

    Le texte est à la première personne. L'auteur le dit lui même, « il souhaitait ainsi respecter la vérité historique, ne pas la dissimuler, ne pas la détourner, ne pas l’amplifier, mais considérer que cette vérité historique ne peut être appréhendée comme on appréhende tel ou tel événement d’aujourd’hui. Il est juste, à mon avis, d’utiliser une forme nouvelle pour essayer de comprendre le fonctionnement nouveau d’une société. »

    Je trouve quand même que cet homme est très orgueilleux, prêt à combattre, à faire des guerres de religion pour convertir au Christianisme ceux et celles qu'il combat.
    Il sera adulé, acclamé, sera perçu comme le sauveur des hommes par l'église.
    Il abolit la peine de mort, il crée des écoles, il fait des lois pour que les hauts dignitaires de l’Église soient exemplaires, soient des êtres irréprochables. Mais je me pose quand même beaucoup de questions.
    Le dernier chapitre, décrit Charlemagne vu par Éginhard;  il dit ce qu'il pense de lui, sa crainte au début d'être en face d'un homme respecté et froid, violent guerrier, avant d'apprendre à le connaître et recueillir ses confessions.

    Ce livre est un condensé d'histoire. La vie de Charlemagne est résumée. Je perçois ce livre comme une biographie écrite par Monsieur Max Gallo.
    Il s’agit de la confession d'un homme qui a quand même sacrifié des vies sous couvert de la religion et de la parole de Dieu.
    Mais peut-on tuer au nom de la foi, ou d'un Dieu ?
    Adulé, admiré, vénéré ou critiqué il reste un personnage historique déterminant.


    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    1
    Lundi 22 Février 2016 à 21:27

    Tu sais, on en a fait des atrocités au nom de la religion ! 

    La plupart des rois et empereurs ne vivaient que pour leur pouvoir, leur ambition était de régner sur un empire de plus en plus grand. Je suppose que Charlemagne ne faisait pas exception à la règle.

    De Gallo, j'ai lu le premier tome de Napoléon. Celui-là était né pour la guerre. Je n'ai pas continué la série ! 

      • Mardi 23 Février 2016 à 05:43

        Philippe, ton message me réconforte car je craignais des représailles... mais je suis de ton avis, malheureusement la religion est trop souvent détournée....
        Je ne me souviens pas avoir lu de livre de Max Gallo autre que ce dernier. Il fait partie de l'académie française donc c'est un grand écrivain mais comme tu le sais, l'histoire n'est pas mon genre favori.

        Bonne semaine

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :