• « Le continent » de Raphaëlle RIOL

    Titre : « Le continent »
    Auteure : Raphaëlle RIOL
    Genre : Roman
    Éditions : La brune au rouergue
    Année : Mars 2021
    Nombre de pages : 236 

    Résumé :

    Lorsqu’Inès arrive dans l’île, elle est en plein naufrage. Sur le continent, elle a crevé les pneus de la voiture de son chef. Un passage à l’acte dont elle ne se serait jamais crue capable. Son médecin l’a mise en arrêt maladie, sortie du monde du travail. Mais elle a beau être hors du ring, loin du centre culturel dont elle s’occupait de la bibliothèque jusqu’à la restructuration brutale du lieu, il lui reste une rage de vaincue dont elle ne parvient pas à se débarrasser. Dans l’île, cependant, espace des rêves de la lointaine enfance, va se jouer une nouvelle partie. Et Inès, parfois aussi fauve qu’une panthère, comme un animal rescapé d’un grand incendie, va se découvrir capable de renaître.
    Romancière de la révolte s’il en est, Raphaëlle Riol campe dans ce brûlant et saisissant récit le portrait d’une femme qui, lectrice de Nietzsche, sait qu’il faut « l’Art pour ne point mourir de la vérité ».

    Mes impressions :

    Je remercie Anna Puyrenier des éditions la Brune – Rouergue pour l’envoi de ce livre. 

    Ce roman est le second que je lis de Raphaëlle RIOL. Dans « Amazones » elle racontait le destin des femmes. Ses héroïnes m’avaient beaucoup plu.
    Dans ce roman, sur fond de culture, elle parle d’une femme en colère, blessée, révoltée et fatiguée qui après un burn-out, va se reconstruire et prendre un nouveau départ. Elle ne sera d’ailleurs pas la seule à sortir de l’enfermement dans lequel elle se trouvait….
    Un roman que j’ai dévoré ! Très vite lu, il m’a transporté dans l’île que je souhaite un jour visiter….sans jamais la nommer, nous devinons de laquelle il s’agit….

    Inès, donc trentenaire travaillait dans un centre culturel sur Paris. Elle œuvrait dans le domaine des livres. À la bibliothèque, elle prenait plaisir à faire découvrir le monde des romans en invitant les auteurs aux portes du centre, elle programmait des ateliers d’écriture. Le cinéma, avec ses projections diverses et variées attirait beaucoup de monde. Puis la direction a changé et la culture a été bafouée au profit du rendement financier…. Le directeur est un homme froid, humiliant, méprisant. Il a été embauché pour faire des économies, et réinventer la culture, c’est alors qu’elle est dénaturée, désacralisée. À force d’être incomprise et freinée dans ses aspirations Inès est victime d’un burn-out.
    Après un geste de vandalisme contre la voiture de son directeur, elle craque et on lui demande de prendre des vacances. Son médecin lui prescrit du repos et des médicaments psychotropes. Si elle accepte le repos, elle refuse les seconds. Elle préfère se mettre au vert sur L’île où ses parents ont une maison de village.
    Quand elle arrive, elle est dans un état grave de dépression, elle n’arrive plus à respirer à trouver des raisons de survivre et pourtant elle va laisser passer la vague de désespoir en se reconnectant à la nature et … aux chats qui peuplent le village….
    Elle retrouve Lili son amie du temps de leur adolescence quand elle passait ses vacances l’été avec ses parents sur l’île…
    Lili n’a pas quitté son île, elle s’est mariée à Jean-Do et ils ont deux enfants ensemble Achille et Olympe.

    Dans la première partie du roman qui en compte cinq, Raphaëlle RIOL décrit fort bien ses sentiments, ses émotions son mal être, sa descente vers l’enfer avec, en contre-partie sa rencontre avec la nature, la mer, sa solitude qu’elle apprécie.
    Elle vit le présent simplement, elle est comme dans un rêve, elle en profite car elle sait qu’un jour elle devra revenir à la réalité.
    Elle vit en suspend, avec un sentiment de vide, entre « la honte et le possible » elle tente de se reconstruire loin du centre culturel….Elle évoque Julie, sa collègue préférée et Pablo le collègue avec lequel elle a eu une aventure juste avant de s’exiler.
    Dans la seconde partie, le narrateur change, c’est alors Jean-do qui s’exprime, qui parle de sa vie avec Lili mais surtout de sa rencontre avec Inès.
    Ce changement de narrateur crée la surprise.
    Dans la troisième partie, de nouveau Inès prend la parole et nous fait découvrir une Inès qui commence à sortir la tête hors de l’eau, qui souhaite changer d’horizon et nous parle de son projet une fois de retour sur le continent… un projet qui lui ressemblera, qui lui permettra de se réparer et de devenir celle qu’elle souhaite être désormais en accord avec ses passions. Malgré elle, son enthousiasme et sa motivation vont entraîner son amie Lili qui étouffe dans sa vie de femme mariée, alors que Jean-do perd, de vue la réalité des choses et commet un acte qui va l’éloigner de sa famille.
    Dans cette partie nous faisons la connaissance des anciens, la famille de Lili, oncle, tante, cousins, et leur histoire, y compris les secrets de famille. Les voisins et anciens du village nous sont brièvement « présentés »
    Dans la quatrième partie, Jean-Do dans son nouvel environnement, écrit à Inès, il lui parle de ses sentiments, et de ses attentes….
    Dans la cinquième partie, il est alors question du retour sur le continent avec un projet pensé mis en œuvre et organisé par les deux amies….

    Ce roman a plusieurs thématiques, il parle de burn-out mais aussi de résilience et de culture bafouée.
    L’auteur rend hommage à la culture, aux livres que nous lisons, ceux que nous écrivons et aux mots que choisissons pour décrire nos émotions, nos doutes, nos peurs, nos espoirs.
    Et ceux que nous préférons pour décrire la vie, celle que nous avons, celle que nous aimerions avoir celle que nous fantasmons et celle des autres….
    La description minutieuse est au plus près de ses sensations montre que l’auteure connaît bien le sujet du burn-out, une maladie sournoise qui enlève toute envie et toute énergie.
    Le portait envoûtant que fait l’auteure de l’île et de ses recoins, nous plonge dans une ambiance mêlant le bien-être et l’inconfort.
    C’est un roman complet qui évoque aussi les ravages de l’alcoolisme, les relations souvent tendues entre les familles, les conflits de mémoire, les rivalités, les rancœurs passées, l’omerta, les règlements de comptes des anciens.
    Le récit offre une écriture épurée, aérienne, poétique, avec des références littéraires.
    J’ai vraiment aimé ce roman qui nous décrit des horizons possibles malgré et après une épreuve douloureuse. Il est un roman d’espoir.

     Amazones


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  • Commentaires

    1
    Dimanche 28 Février 2021 à 20:30

    Je n'ai jamais entendu parler de ce livre. Pour la couverture, franchement, ils auraient pu faire mieux, elle n'attire pas du tout le regard ! 

    Le livre t'a plu, c'est le principal. 

    Bonne semaine. 

      • Lundi 1er Mars 2021 à 10:04
        Je suis d'accord avec toi pour la couverture. Quant au contenu du livre, en effet j'ai beaucoup aimé. C'est normal que tu ne l'aies pas encore croisé sur la blogosphère puisqu'il ne va paraître que le 3 mars....Bonne semaine.
    2
    Lundi 1er Mars 2021 à 15:02
    Alex-Mot-à-Mots

    Un sujet que l'on rencontre de plus en plus en littérature, et c'est tant mieux.

      • Mardi 2 Mars 2021 à 02:04
        Oui Alex, c'est important d'en parler.
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