• « L'écrivain de famille » de Grégoire DELACOURT

     

    Titre : « L'écrivain de famille »
    Auteur : Grégoire DELACOURT
    Genre : Roman
    Éditions : Livre de poche
    Année : 2012
    Nombre de pages : 235

    Site de l'auteur :http://www.gregoiredelacourt.com/ 

    Quatrième de couverture :

    À sept ans, Édouard écrit son premier poème. Trois rimes pauvres qui vont le porter aux nues et faire de lui l écrivain de la famille. Mais à neuf, il découvre le sens de « déchéance ». Les mots ne lui viennent plus.
    Les années passent. Il assiste à la lente décomposition de sa famille et court toujours derrière l amour que son poème, autrefois, suscita. Il écrit, écrit mais le destin que les autres vous choisissent n est jamais tout à fait le bon. Édouard n a pas de talent. Sauf dans la publicité où les mots futiles valent de l or. Pas pour ce grand roman qu il s est juré d écrire.
    N ayant pas su trouver les mots qu on attendait de lui, Édouard, l écrivain de la famille, vit dans l échec et le dégoût de soi. Alors quand la beauté de sa mère se fane, quand son frère-oiseau meurt tragiquement, quand le cœur de sa sœur devient pierre et que son père disparaît dans ses silences, il prend la plume pour écrire l histoire de ceux qu il aime.
    Mais surtout pour en changer la fin.

    Mes impressions :

    Ceci est le tout premier roman de Grégoire DELACOURT contrairement à ce que je croyais, à savoir que « La liste de mes envies » était le premier opus.

    Ici nous sommes en 1970, la famille comporte le père, la mère et les 3 enfants, Édouard, Claire, Hadrien
    Édouard 10 ans, est le personnage central du roman. Ses parents l'envoient en pension parce qu'il a quelques difficultés de comportement. Il est même envoyé chez un psy, il perd l'envie de vivre.
    Il a l'âme d'un poète et écrit ses premiers vers. Ses parents lui donnent le titre « d'écrivain de la famille ». Un statut, une appellation un peu poussive.
    Claire la fille vivra une relation amoureuse délicate ;
    Hadrien quant à lui perdra peu à peu la raison.
    En 235 pages il va nous raconter les événements qui peu à peu le font accepter ou pas le rôle qu'on lui a donné, assujetti. Et le rôle que jouera sa famille dans la vie.
    Le couple que forment le père et la mère n'est pas ancré dans le bonheur.
    Après être revenu d'Algérie le père profondément marqué est envoyé dans une maison psychiatrique, la mère mène alors une vie frivole, sort avec d'autres hommes, fait la fête, fume....quelque temps plus tard le couple se sépare.
    Les enfants sont un peu déboussolés et malgré tout Édouard continue d'écrire, car « écrire guérit ».
    Noircir des pages d'un cahier le soulage.
    J'ai moi même souvent eu ce sentiment que l'écriture apaise, on arrive à mieux affronter nos émotions quand elles sont couchées sur papier.
    Il écrit sur sa vie, sa famille, son métier, ses rencontres, il écrit pour sortir la souffrance de voir ses parents désunis, son père malade, sa mère trop souvent absente, écrire lui permet de libérer son corps et son esprit.
    Édouard peu à peu quitte l'enfance et rejoint le monde des adultes souvent froid et douloureux, il passe à la maturité de façon pénible.
    Et puis il rencontrera des femmes puis la future mère de ses enfants Monique. Mathilde leur premier enfant, naît, il écrit alors cette superbe phrase « Quand on est tout petit, la longueur des bras permet juste d'atteindre le cœur de ceux qui nous embrassent. Quand on est grand, de les maintenir à distance ».
    Sa sœur Claire, devient une jeune mère célibataire et son frère Hadrien est aussi perturbé et quittera la maison pour être on le devine interné.
    Il nous confie les grandes lignes de sa vie : Mariage, désamour, les naissances de ses enfants, une vie résumée en un livre ; ce roman serait-il autobiographique, une fiction « auto-biographiée », une autobiographie semi-romancée ? L'auteur nous fait douter.
    Il nous glisse des vérités, celles qu'il ressent, celles qui font soit le bonheur, soit le malheur des uns et des autres.
    Parlons-en des autres, des proches qui bien souvent nous poussent à faire, à être ce que l'on ne veut pas, ce que l'on n'est pas …
    On le dit écrivain, lui ne se considère pas ainsi, il écrit point ! il deviendra publiciste, un très bon publiciste.
    Même s'il ne se sent pas vraiment l'âme d'un écrivain, une appellation inadéquate pense-t-il, son don est encore à démontrer, il excelle malgré tout dans ses slogans qui font mouche. Alors il tentera d'écrire des romans. Celui-que je vous présente en est un.
    Sans trop s’appesantir sur le douloureux, il se raconte. Parfois avec humour. Cela donne un sentiment de légèreté au roman, tout en suggérant le poids des événements et de ce qu'il ne contrôle pas.

    Les chapitres sont courts, les anecdotes rapidement narrées, l'ensemble donne l'impression de volupté.
    L'auteur nous émeut : mal dans sa vie, mal dans sa peau ; n'est-il qu'une pâle copie de ce qu'il est en réalité ? Ou de ce qu'il souhaiterait être ?
    Les phrases sont courtes et parfois mêmes elles sont de simples mots , les uns à la suite des autres.
    Il donne aussi des qualificatifs pour nommer les gens : « L'amante, la malheureuse, l'Anglais, Dumbo » ...
    La fin est très belle ; il s'agit de la rencontre entre son père placé par sa deuxième femme dans un établissement et sa mère qui lui rend visite, elle est tendre et émouvante. Lui perd la mémoire.
    Ainsi le constat est là : il y a des vies qui s'achèvent d'autres qui commencent et la promesse d'un avenir plus serein.
    Globalement, c'est un roman qui se lit facilement et rapidement. Il est touchant. Il pousse à se questionner sur notre propre existence. Sur nos souhaits, nos choix de vie et de notre comportement vis à vis de ceux et celles qui disent nous aimer.

    La femme qui ne vieillissait pas


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  • Commentaires

    1
    Mardi 5 Novembre 2013 à 10:34
    Alex-Mot-à-Mots

    Un livre qui ne me tentait pas plus que cela, masi finalement, après avoir lu ton billet, je me dis pourquoi pas.

    2
    Mardi 5 Novembre 2013 à 18:13

    Pourquoi pas...c'est une histoire simple mais elle nous parle....

    3
    Lundi 18 Novembre 2013 à 13:22
    laeti (hist. de livr

    Je le note. J'ai bien envie de découvrir ce premier roman avant de lire les derniers "Une pimprenelle" et "la première chose qu'on regarde"

    4
    Lundi 18 Novembre 2013 à 17:14

    Je ne connaissais pas les titres dont tu parles, je vais aller fouiller sur le net

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