• « En attendant la montée des eaux » de Maryse CONDÉ

    Titre : « En attendant la montée des eaux »
    Auteure : Maryse CONDÉ
    Genre : Roman
    Éditions : Pocket
    Année : 2015
    Nombre de pages : 315

    Résumé :

    Par une nuit d’orage, Babakar le médecin se voit appelé au chevet d’une mourante. La femme est haïtienne, réfugiée en Guadeloupe pour donner naissance à sa fille. Une nouveau-née, orpheline et apatride, que Babakar prend aussitôt sous son aile. Lui qui était seul, sauvage et déraciné, vit désormais pour deux. Il décide alors d’un voyage à Haïti à la recherche de la famille de l’enfant et de l’histoire de sa mère. Là-bas, se pressent tous les bannis d’Afrique, les exilés, les sacrifiés du pouvoir…

    Mes impressions :

    Le roman débute en Guadeloupe. Un soir d'orage, Babakar se rend au chevet d'une jeune femme Haïtienne, prénommée Reinette, entrain d'accoucher et laquelle s'est malheureusement éteinte en donnant naissance à une petite fille. Babakar prend en charge le bébé, qu'il décide d'appeler Anaïs. Movar l'ami de Reinette accepte difficilement cette situation.
    Les pages suivantes nous racontent comment il y a quarante ans, le père de Babakar, directeur d'école primaire, accueille Minerve métisse, nouvelle institutrice et belle femme à la couleur de peau noire et aux yeux bleus. Cette anomalie sera considérée par certains comme une marque de sorcellerie et d'autres y verront la main de Dieu. Tous les deux tombent amoureux ; de leur union naîtra un enfant Babakar. Puis Minerve mourra jeune, aujourd'hui elle continue de hanter presque chaque nuit les songes de son fils chéri.
    Aujourd'hui, la petite Anaïs est pour Babakar, une raison d'être en vie. Seulement cet enfant, entraînera de l'ostracisme de la part des locaux. La clientèle de Babakar se fait de plus en plus rare.
    C'est alors que Movar retrouve Babakar afin d'honorer la mémoire de Reinette. Il avait fait une promesse à cette dernière avant qu'elle ne meure ; celle d'amener Anaïs à la rencontre de son pays d'origine. Movar tente alors d'encourager et de motiver Babakar à le faire. Ils prennent la décision alors de faire la route ensemble. Tous les deux rencontreront Fouad.
    Leur premier point commun à tous les trois est qu'ils sont déracinés et donc blessés et humiliés, rejetés par leur communauté d'origine. Le second point commun est que chacun ne parvient pas à faire le deuil de leurs proches disparus.
    Fouad le Palestinien, Movar l'Haïtien, aident Babakar le Guadeloupéen à comprendre ce pays, à supporter son côté sombre.

    J'ai trouvé que la construction de ce récit au début est un peu confuse mais au fil des pages on comprend le raisonnement de l'auteur, elle maîtrise le côté historique de la vie de Babakar et de sa famille et de celle des personnes qui l'accompagnent durant son périple
    Ce roman m'a permis de me replonger dans l'ambiance d'un pays en guerre que j'ai connu et qui m'a également bouleversée. Il m'a conforté dans l'idée que malgré tout, ce pays a des belles ressources humaines et naturelles comme sa végétation, sa culture, etc. mais que la main des hommes vient tout dénaturer.
    Ils défigurent les paysages, les arbres sont coupés sont brûlés et deviennent des charbons.
    L'ancienne capitale Port au Prince, était un beau quartier avant les guerres civiles. Puis l'essence des hommes prend le dessus avec leur quête continuelle du pouvoir.
    L'auteur nous confronte à un pays dangereux, avec ses rues cabossées, sa population affamée, ses événements historiques parfois dramatiques, et les conséquences qu'ils entraînent dans un pays, non favorisé par son climat tropical humide. Les cyclones et les pluies diluviennes sont monnaie courante.
    Au travers du récit des trois amis d'origines différentes, l'auteure nous parle aussi de l'aberration des guerres civiles, de l'esclavage, du racisme et de la haine.
    Elle nous fait part de la vie du pays et de ses exclus, des gens qui vivent dans la misère, qui sont en proie à la dictature, l'anarchie, la drogue, la corruption pour la quête continuelle du pouvoir.
    Elle évoque les conflits entre musulmans et chrétiens mais également les régimes politiques et les diplomaties occidentales.
    À travers ces personnages, Fouad, Babakar et Movar ces trois amis qui ont connu dans leurs pays respectifs, la guerre, la peur, la misère et l'exil, l'auteure nous confie la souffrance que vivent les personnes déracinées, à la recherche de leur identité.
    J'ai une tendre pensée et de la reconnaissance envers Babakar, qui est un homme finalement chaleureux, qui tente de rendre une vie meilleure à ceux qui subissent la leur. 

    Ce roman est un parcours initiatique à travers Haïti. Trois amis, aux origines diverses se soutiennent et s'entraident. Au fil des pages et de leur parcours, l'amitié naissante, se renforce.
    Ce roman est aussi une belle leçon de vie, de courage et d'amitié.


  • Commentaires

    1
    Jeudi 14 Juin 2018 à 20:19

    Je ne connais ni l'auteur ni le titre. A te lire, je pense que ce livre pourrait me plaire, mais pour l'instant, ma PAL est assez haute comme ça ! 

    Bonne fin de semaine. 

      • Vendredi 15 Juin 2018 à 17:50

        Bonsoir Philippe, effectivement comme toi ma PAL est haute, j'ai fait le plein chez le "vide-grenier" happy.
        Bon week-end et bonne lecture ! 

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    2
    Vendredi 15 Juin 2018 à 14:36
    Alex-Mot-à-Mots

    Je m'apperçois que j'ai peu lu sur Haïti. Merci pour ce conseil de lecture.

      • Vendredi 15 Juin 2018 à 17:51

        Merci à toi Alex pour ce commentaire.
        Bises

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