• Titre : « Long week-end »
    Auteur : Joyce MAYNARD
    Genre : Roman étranger
    Éditions : 10/18
    Année : 2009
    Nombre de pages : 251

    Quatrième de couverture :

    Une chaleur caniculaire règne sur la côte est. Henry, treize ans, et sa mère Adèle doivent faire les dernières courses pour la rentrée des classes. Une rencontre fortuite au supermarché va venir tout bouleverser : Franck, un taulard en cavale, leur demande de l'héberger. Le temps d'un long week- end, le trio va vivre en huis clos une expérience qui bouleversera leur vie à jamais…


    Mes impressions :

    Lorsque le père d'Henry quitte le foyer conjugal, ce dernier se retrouve seul avec sa mère dépressive. Adèle ne sort plus de chez elle et est de plus en plus craintive.
    Le père est parti vivre avec Marjorie, sa nouvelle compagne qui a elle-même un fils de 15 ans.
    Ensemble ils ont eu Chloé... Les relations sont difficiles entre eux tous. Henry les voit peu. De temps en temps ils partagent un repas au restaurant avant de retourner auprès de sa mère.
    Henry a du mal à se faire à l'idée d'une famille recomposée et préfère veiller sur sa mère qu'il aime énormément.

    Dans ce roman, Henry raconte la monotonie de leur existence dans laquelle rien ne se passe. Il ne sait pas encore que cette journée de veille du week-end de Labor Day sera particulière et qu'il s'en souviendra toute sa vie. Le matin l'aventure vint à eux. Franck, un évadé de prison, blessé et récemment opéré, les prend en otage discrètement dans un magasin et se fait héberger. Il leur demande alors leur discrétion et même si au début il se montre menaçant, la tournure des événements va être plutôt douce. Adèle et Henry, d'abord effrayés vont apprendre à vivre avec une personne recherchée par la police.
    Cet homme est loin de la personne que décrivent les nouvelles télévisées. En effet, il n'est pas le meurtrier sanguinaire dépourvu de sentiment. Franck s'avère être un homme attentionné, tendre et doux. Son arrivée va apporter un peu de joie dans la maison. Adèle sourit plus souvent, elle danse, et n'a plus ce visage si triste !
    Franck et Adèle se rapprochent. Tous les deux tissent des liens forts. Au contact de Franck, Adèle redevient la jeune femme passionnée qu'elle était avant.
    Elle reprend peu à peu goût à la vie Elle ne se laisse pas envahir par la peur et accepte de croire Franck sur son passé et les circonstances de son incarcération.
    Quant à Henry, il est à un âge ingrat, il commence à s'intéresser aux filles, mais il n'a pas de référent masculin et voici que Franck va lui transmettre le souffle de la maturité. Il va lui montrer comment cuisiner une tarte par exemple, faire des réparations dans leur maison et même lui apprendre à jouer au base-ball !
    De leur rencontre naîtra une situation étonnante mais très constructive pour tous.


    Au travers des mots de Franck, l'auteur tout au long du livre nous apprend à apprécier la vie comme elle est, à prêter attention aux petites choses du quotidien, aux choses simples et à se nourrir du moment présent.
    J'ai aimé le côté décalé de cet homme en proie à la justice mais qui a énormément de cœur et qui devient pour Henry un père de substitution le temps d'un long week-end.

    Henry est à un âge où il se pose des questions. Il quitte peu à peu le monde de l'adolescence pour entrer dans celui des adultes. Il atteindra la maturité sans doute plus rapidement que les garçons de son âge.
    Les trois personnages sont très attachants.
    La fin du week-end ne sera pas un happy-end ; elle reste en demi-teinte.
    Puis Henry nous résume les années qui passent...

    Vous l'aurez compris, je me suis laissée transporter par ce récit qui nous parle de transmission, de relation humaine, de famille recomposée, de justice, d'amour, d'amitié, d'espoir, et surtout de reconstruction.
    C'est une belle histoire entre trois êtres qui n'auraient jamais dû se rencontrer, trois êtres qui n'ont pas une existence joyeuse mais qui finalement vont apprendre à la vivre au mieux.
    J'ai apprécié la fin parce qu'elle est crédible et sincère comme chaque mot de ce roman que je vous conseille.
    L'écriture est simple. Sous le regard d'Henry, elle est un mélange entre l'insouciance, la naïveté adolescente, le doute, confrontés à l'intelligence affective des personnages.
    Le style est très agréable, il laisse entrevoir les émotions et les sentiments des personnages, tout en bien décrivant la complexité de la situation qu'ils sont en train de vivre.
    Je ne sors pas indemne de ce roman qui m'a énormément plu.

    Voici la bande annonce du film que je n'ai pas encore vu :

     


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  • Titre : « Une autre idée du bonheur »
    Auteur : Marc LEVY
    Genre : Roman
    Éditions : Pocket
    Année : 2014
    Nombre de pages : 345

    Quatrième de couverture :

    Il y a des rêves et des amours qui ne s'éteignent jamais.

    Philadelphie, printemps 2010 : Agatha s'évade de prison. Elle était pourtant tout près du terme de sa peine. Alors pourquoi ? 
    Dans une station-service proche du campus, elle s'invite à bord de la voiture de Milly. 
    C'est le début d'une cavale de cinq jours à travers l'Amérique avec le FBI à leurs trousses. 
    Une course contre la montre pour découvrir un secret qui va changer leurs vies. 

    Mes impressions :

    Qui est réellement Hannah ? Aujourd’hui elle se fait appeler Agatha et elle prend le risque de s'évader de prison 5 ans avant sa libération alors qu'elle y a déjà passé plus de 20 ans, pour, retrouver une preuve qui l'innocentera ….
    Sur sa route, elle croise Milly jeune femme de 31 ans qu'elle prend en otage. Cette jeune fille d'apparence Rock and Roll est en réalité une femme plutôt calme et qui se sent bien dans sa routine.
    Elle a quitté le nouveau Mexique, pour étudier le droit en Pennsylvanie, c'est une étudiante discrète et travailleuse cependant sa bourse ne sera pas renouvelée alors elle accepte le poste de stagiaire collaboratrice au service juridique de l'établissement.

    Seulement elle va croiser la route d'Agatha qui sait ce qu'elle fait et l'oblige Milly à la conduire dans un Road Movie détonant. Si au début Milly ne sait pas encore à quoi s'attendre, elle va rapidement se rentre compte que cette cavale de plusieurs jours va leur permettre d'apprendre à se connaître et à tisser des liens amicaux à la rencontre du passé d'Agatha et sans doute vers sa vérité.
    Dans un premier temps, Milly ne connait pas le but d'Agatha mais au fil des kilomètres elle va apprendre à cerner ses intentions et comprendre le personnage. Elle la trouve fascinante, avec ce petit quelque chose de particulier, et de mystérieux qui la rend attachante à ses yeux.

    Thomas, un ancien flic aujourd'hui marshall est chargé par le juge Clayton de retrouver Agatha dans les 5 jours avant que son évasion ne soit rendue publique mais qu'adviendra-t-il s'il y parvient ?
    Pourquoi ce juge laisse une chance à Agatha ? Quel est l'enjeu ?
    On saisit à ce moment là que Tom et Agatha ont un passé commun mais lequel ? L'auteur nous le laissera découvrir au fil des pages... le puzzle se met en place peu à peu.

    Joe, est l'employé du café d'en face l'université dans lequel se sert Milly... Tous les deux s'entendent très bien. Elle est passionnée de musique ; lui de mots et de poésie. Une amitié très forte naît entre eux et pourtant c'est avec Franck rencontré sur le campus qu'elle choisira d'aménager.

    Les amis qu'Agatha souhaite revoir sont singuliers, ils ont tous un passé particulier ou rocambolesque. Au fil des kilomètres, elle explique à Milly leur histoire commune.
    Agatha se fera conduire en premier chez Max, aujourd'hui avocat et marié à Helen. Dès les premières secondes de leurs retrouvailles, on ressent une amitié solide entre eux,
    Elles traversent le pays en prenant la route 66.
    Elles font une halte chez Lucy, puis chez Raoul et enfin chez Quint, et à chaque nouvelle étape, Agatha raconte à Milly ce qui les lie, elle raconte leurs vécus ainsi que leurs affinités plus ou moins respectives et partagées.
    Et elle retrouvera la maison de son enfance.... mais n'en disons pas plus....

    Le style est très agréable, limpide, ingénieux pour nous rendre dépendant juste ce qu'il faut à l'histoire.
    Dès les premières pages, j'ai su que ce roman allait me plaire car tout était réuni : suspense, émotion, amour, amitié. Les personnages sont hors du commun et pour certains fort émouvants
    J'ai apprécié la description de la période 67/68 par Agatha qu'elle commente et argumente au plus juste des événements. Elle explique à Milly ce passé d'une génération rebelle, et précise le mouvement révolutionnaire américain de cette période.
    Agatha est une femme sincère, entière et profondément touchante.
    La fin est attendue mais elle est dans une logique qui ne pouvait pas être différente.
    C'est peut-être le seul bémol que je trouve à ce roman dans l'ensemble si dépaysant et si chaleureux.

    Elle et lui
    L'horizon à l'envers
    Et si c'était vrai 
    Le premier jour 
    La première nuit
    Le voleur d'ombres 
    L'étrange voyage de Monsieur Daldry
    Sept jours pour une éternité 1ère partie BD 
    Sept jours pour une éternité 2ème Partie BD 
    Si c'était à refaire 
    Un sentiment plus fort que la peur
    La dernière des Stanfield
    C'est arrivé la nuit
    Ghost in love


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  • Titre : « La mer en face »
    Auteur : Vladimir de GMELINE
    Genre : Roman contemporain
    Éditions : du rocher
    Année  : Rentrée septembre 2018
    Nombre de pages : 422

    Résumé de l'éditeur :

    Philippe – scénariste de cinquante ans, dont le couple bat de l'aile – s'apprête à retourner en Allemagne. Adolescent, il a séjourné deux étés chez son oncle, ancien Waffen SS. Ce voyage, maintes fois différé, tient autant du pèlerinage que de l'enquête familiale. Philippe est hanté par la « Shoah par balles », l'extermination des Juifs d'Europe de l'Est. Une image en particulier l'obsède : un groupe de femmes et d'enfants attendant d'être fusillés dans le dos, face à la mer Baltique. Philippe doit-il se confronter aux fautes qu'il n'a pas commises, ou rester prisonnier de ses questionnements ? Des coups de téléphone alarmants l'obligent à interrompre cette quête des origines pour rejoindre son fils Ivan, hockeyeur professionnel au Canada, qui semble en danger. Philippe parviendra-t-il à le protéger et ainsi se libérer des errements familiaux du passé?

    Mes impressions :

    Merci à Laurence Angebault des Éditions du Rocher qui m'a proposé ce livre de la rentrée en service de presse.

    Dans ce roman le narrateur a deux préoccupations majeures : son fils en tant que sportif de haut niveau avec les dérives que cela peut entraîner ainsi que le passé de son oncle en tant que nazi.
    Ancien journaliste, aujourd'hui, il se bât pour rétablir quelques vérités sur ses proches, notamment son fils aux prises avec des soucis de moralité et de santé et celui de nombreux Juifs morts par balle.

    Il nous parle de Claire, sa première et aujourd'hui ex-femme, avec laquelle il a eu Yvan 22 ans et Sacha.
    Il les a quittés pour Léa une femme plus jeune. Ensemble ils ont une fille Charlotte.
    Il décrit ses errances, ses doutes, son passé, son présent, avec ses enfants. Ils évoquent ses relations.
    Il est parfois nostalgique du couple qu'il formait avec Claire. Quand il nous livre ses pensées, on ressent comme un abattement. Il choisit des mots percutants.

    Les questions principales soulevées dans ce roman sont les suivantes : comment peut-on tuer des innocents au nom d'un idéal ? Comment peut-on simplement participer et adhérer à ce genre de massacre ?.
    Quels sont les enjeux, les principes, les règles d'un sportif de haut niveau ? Quel est son rôle, son implication ? Sa moralité ?

    Philippe est inquiet pour son fils, il n'a pas le contrôle de la situation vis-à-vis des épreuves que ce dernier traverse. Ce père prend position courageusement quand il décrit les dérives et les conséquences du dopage quand des entraîneurs complices se voilent la face et qui au nom de l'argent et des performances ferment les yeux ou pire contribuent à la dépendance.
    Les compétitions de haut niveau, comportent des risques. Il y a la face cachée des principes et des règles internes sans oublier le côté flou et dissimulé du dopage. Quels sont les enjeux des entraîneurs, comment mesure-t-on l'implication des joueurs, comment évalue-t-on leur santé ?.

    Ce roman montre également toute la complexité d'un passé historique qui nous échappe et que bien souvent nous voulons comprendre. L'auteur évoque aussi la complexité de l'éducation et du rôle des parents, ainsi que la responsabilité de la société.
    Entre le père et le fils il va y avoir de la tension mais la tendresse est là. Toujours. Le père tente de réparer ses erreurs passées et cela tombe bien car il va prendre position malgré le caractère délicat de la situation. Les confidences d'un fils perdu qui au fond de lui-même a besoin de ce père aimant et responsable, vont leur permettre de se retrouver sentimentalement. Philippe va se mettre en danger pour sauver son fils.

    Dans ce roman, le narrateur s'interroge sur l'éducation, la paternité, il nous confie ses préoccupations, celles d'un père séparé de ses enfants qui ont grandi sans lui. Il doit faire face aussi aux reproches de ces derniers sur sa qualité d'éducateur.
    Il décrit parfaitement la culpabilité d'un père qui a quitté femme et enfants pour une femme plus jeune, c'est à dire de l'attrait du jeune et du beau au détriment des liens familiaux vrais et sincères.
    Il s'interroge également sur le côté le plus sombre de l'histoire du nazisme, le rôle des nazis.

    Ce livre est intéressant et relève des problèmes majeurs mais je trouve dommage que l'auteur dans les cinquante dernières pages accélère les événements pour terminer son roman un peu trop précipitamment. J'aurais aimé plus de détails sur l'après.
    Je trouve l'épilogue succinct. J'ai ressenti comme un sentiment d'inachevé, surtout sur les recherches non abouties concernant le passé de l'oncle du narrateur.
    Mais le travail de mémoire est fait, on ne peut pas et on ne doit pas oublier cette période de la guerre pendant laquelle ont eu lieu de nombreuses exécutions. Il est important d'en parler aux enfants qui eux-même en parleront aux leurs. De même en qualité de père le narrateur va avec des actes se rapprocher des siens.
    Au niveau du style les phrases sont courtes. Le récit est composé d'un mélange entre ses souvenirs quand il était marié avec Claire, son passé d'enfant quand il partait pour les vacances en Allemagne chez son oncle nazi et le présent, ce qui se passe aujourd'hui avec son fils....
    J'ai trouvé un peu déstabilisant, la façon dont le narrateur exprime ses pensées dans les dialogues parfois en discours indirect libre

    Ce livre est bien, sans plus.
    Il est par contre très intéressant pour aborder avec nos adolescents les thématiques principales de ce roman.


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