• Un appartement à Paris

    Titre : « Un appartement à Paris »
    Auteur : Guillaume MUSSO
    Genre : roman thriller
    Éditions : XO éditions
    Année : mars 2017
    Nombre de pages : 471

    Quatrième de couverture :

    " L'art est un mensonge qui dit la vérité... "

    Paris, un atelier d'artiste caché au fond d'une allée verdoyante.
    Madeline l'a loué pour s'y reposer et s'isoler.
    À la suite d'une méprise, cette jeune flic londonienne y voit débarquer Gaspard, un écrivain misanthrope venu des États-Unis pour écrire dans la solitude. Ces deux écorchés vifs sont contraints de cohabiter quelques jours.
    L'atelier a appartenu au célèbre peintre Sean Lorenz et respire encore sa passion des couleurs et de la lumière. Terrassé par l'assassinat de son petit garçon, Lorenz est mort un an auparavant, laissant derrière lui trois tableaux, aujourd'hui disparus. Fascinés par son génie, intrigués par son destin funeste, Madeline et Gaspard décident d'unir leurs forces afin de retrouver ces toiles réputées extraordinaires.
    Mais, pour percer le véritable secret de Sean Lorenz, ils vont devoir affronter leurs propres démons dans une enquête tragique qui les changera à jamais.

    Mes impressions :

    Une fois de plus, je remercie Mélanie de XO Éditions pour l'envoi de cet ouvrage dédicacé.

    Le roman commence sur une parenthèse reflétant un événement douloureux dans la vie de Madeline.
    Madeline aperçoit par hasard un ex-compagnon en présence de son fils.
    Le narrateur s'adresse à cette femme et j'ai apprécié les touches de complicité et de douceur dans cette digression narrative.
    Il nous raconte l'histoire de cœur, vieille de cinq ans, entre Madeline et un homme marié.
    Toute la douleur ressurgit quand elle croise cet homme avec un petit garçon. Cette vision ravive le passé et les démons ressurgissent. Fin de la parenthèse.
    Nous faisons ensuite la connaissance de Gaspard, un dramaturge isolé, venu sur Paris le temps d'écrire sa pièce de théâtre annuelle, réclamée par son agent qui lui loue une maison pour l'occasion afin qu'il soit au calme. Il déteste Paris.
    Madeline quant à elle arrive de Londres par L’Eurostar mais voilà qu'un fâcheux concours de circonstances les rend colocataires malgré eux de l'atelier du peintre Sean Lorenz, à ce jour décédé. Chacun des deux, insiste pour que l'autre quitte les lieux au plus vite afin de profiter de la beauté de cet espace. Cet appartement dégage un sentiment de plénitude, de beauté, une certaine luminosité accueillante.
    Au fil des pages l'auteur nous en dévoile un peu plus de la vie de Madeline. Ancienne policière, reconvertie en fleuriste puis consultante au sein de la police new-yorkaise dans le service des affaires classées, elle a quitté finalement ce milieu et elle est retournée en Angleterre.
    Gaspard et Madeline sont de caractère diamétralement opposé mais ni l'un ni l'autre ne souhaitent quitter l'appartement pour le laisser à l'autre.
    Gaspard n'est pas un homme moderne, il n'aime pas les nouvelles technologies, il n'a pas de téléphone portable, ni d'ordinateur. Il fuit la foule mais apprécie la nature, vers laquelle il se tourne pour se ressourcer.
    Peu à peu l'un et l'autre chacun de son côté souhaite en savoir plus sur l'atelier de Sean Lorenz : une maison et un atelier à l'image de son propriétaire ! Lumineux et grandiose.
    On va donc apprendre la vie de cet artiste au travers des histoires racontées par Pauline sa voisine du temps où il était vivant et de son galeriste et ami Benedick.
    Le drame de sa vie fut la perte de son enfant, alors que ce dernier n'avait que 3 ans.

    Ce roman dresse le tableau d'un artiste et de sa vie chaotique.
    C'est un roman sur des toiles disparues qui devraient être retrouvées pour sauver l'honneur de Sean, et lui rendre une reconnaissance qu'il mérite. Il avait cessé de peindre après la mort de son petit garçon. Trois mois avant la sienne il s'était remis à fréquenter son atelier. Les trois dernières toiles qu'il y a peintes n'ont jamais été trouvées !
    Ce roman est riche culturellement, on y apprend beaucoup de choses notamment sur les couleurs et les différentes techniques de pigmentations.
    Madeline et Gaspard, sont deux personnages profondément humains, deux écorchés vifs qui essaient de fuir un passé trop lourd. Ils vont devoir faire face à leurs démons, à leurs blessures respectives. Ils devront affronter leurs souvenirs pour croire et espérer en l'avenir.
    Ce livre est également une approche envoûtante du monde mystérieux de l'art et de la peinture. Il y a du suspense dans l'intrigue mais aussi sur les vies singulières de Gaspard et de Madeline.
    L'auteur évoque également l'EMI (expérience de mort imminente).
    Monsieur Musso nous fait un clin d’œil en introduisant un personnage d'un de ses anciens romans.
    L'enquête sur l'existence des tableaux disparus s'intensifie, se densifie et ouvre la brèche sur d'autres énigmes.
    L'auteur surprend tout au long du livre car au moment où le lecteur pense avoir deviné le dénouement, Musso le confronte à un mystère supplémentaire. Il y a plusieurs scénarios possibles, plusieurs enquêtes qui s'imbriquent prodigieusement.
    Au plus on avance dans la lecture, au plus l'obscurité s’épaissit autour de la vie de Sean, de l'enlèvement de son fils et de son assassinat mais le suspense s'enrichit aussi autour de Madeline et de Gaspard, d'un point de vue intime et personnel.
    La particularité narrative se situe dans le changement de personnage. De même quand l'auteur nous dévoile tour à tour les découvertes de Madeline et Gaspard chacun de leur côté ; cela apporte un petit côté singulier appréciable au roman.
    La dernière partie du livre est prenante. Tout s’accélère, les personnages sont poignants, en proie à leurs propres difficultés.
    Gaspard est bouleversant. Je me suis attachée à ce personnage.
    J'aurais aimé pourtant que Madeline s'exprime dans un épilogue comme le fait Gaspard. Ses sentiments personnels et sa vision du futur sur cette histoire de famille me manquent.
    Pour finir, je voudrais rajouter que j'aime beaucoup cette couverture, sobre sophistiquée et délicate à la fois .
    J'aime toujours autant les références littéraires, artistiques ou musicales qu'ajoute Guillaume MUSSO en début de chapitre et dans le contenu de son roman. Certaines nous invitent à méditer.
    Elles éveillent la curiosité des lecteurs et leur donnent envie d'aller chercher sur internet les noms des œuvres citées.
    Le style de Guillaume Musso est toujours aussi limpide et agréable.
    Un très bon roman que je recommande !

    EXTRAIT :
    « Avoir un enfant estompe toue la noirceur que tu as dû endurer auparavant. L'absurdité du monde, sa laideur, la bêtise abyssale d'une bonne moitié de l'humanité et la lâcheté de tous ceux qui chassent en meute. Lorsque tu as un enfant, d'un seul coup, tes étoiles s'alignent dans le ciel. Toutes tes erreurs, toutes tes errances, toutes tes fautes sont rachetées par la simple grâce de la lumière dans un regard ».

    MUSSO Guillaume, Central Park
    MUSSO Guillaume, L'instant présent M
    MUSSO Guillaume, La fille de Brooklyn
    MUSSO Guillaume, La fille de papier
    MUSSO Guillaume, L'appel de l'ange
    MUSSO Guillaume, 7 ans après
    MUSSO Guillaume, Demain


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