• Titre : « Passé imparfait »
    Auteur : Julian FELLOWES
    Genre : Roman
    Éditions : Sonatine
    Année : 2015
    Nombre de pages : 646

    Quatrième de couverture :

    Lorsque commence cette histoire, le narrateur est sans nouvelles de Damien Baxter depuis près de quarante ans. Inséparables durant leurs études à Cambridge, leur indéfectible amitié s’est muée en une haine féroce, suite à de mystérieux événements survenus lors de vacances au Portugal en 1970. Aussi, le jour où notre homme reçoit une invitation de Damien, la surprise est-elle de taille. Après des retrouvailles déconcertantes dans un magnifique manoir de la campagne anglaise où Damien vit seul, entouré de son personnel, ce dernier fait à son invité une révélation inattendue : il est atteint d’une maladie incurable et n’a pas d’héritier à qui léguer son immense fortune. À moins que... Quelques années auparavant, une femme lui a adressé une lettre anonyme dans laquelle elle prétendait qu’il était le père de son enfant. Une femme rencontrée entre 1968 et 1970. Damien propose alors à notre héros de partir à la recherche de ses anciennes conquêtes, cinq jeunes filles de bonne famille que les deux amis ont fréquentées dans le Londres des Swinging Sixties. C’est le début d’un voyage vers un passé plein de fantômes, de secrets et de révélations surprenantes.
    Retraçant l’évolution de la haute société anglaise depuis la fin des années 1960, Julian Fellowes dresse le tableau d’une classe et d’un pays en pleine mutation. Il nous offre surtout un personnage inoubliable qui, au rythme de révélations qui le bouleverseront tout autant que le lecteur, va peu à peu prendre conscience que si les temps ont changé, lui aussi. 

    Mes impressions :

    Le narrateur reçoit une lettre de Damian Baxter, un ancien copain de collège, ils se sont rencontrés en 1968 à Cambridge. Ils ne se sont pas vus depuis 40 ans. Jadis ils ne s'aimaient pas beaucoup. On devine qu'il y a une raison précise qui a abouti à une dispute entre eux à une certaine époque. Et qu'une chose violente a brisé leur relation !
    Dans cette lettre, Damian Baxter demande au narrateur de lui rendre visite, il a quelque chose d'important à lui dire.
    Le narrateur vit dans l'appartement cédé par ses parents à Old Brompton Road.
    Bridget sa compagne, femme d'affaires Irlandaise, est spécialisée dans l'immobilier. Lui est un romancier alors je ne suis pas étonnée de lire comment il décortique sa relation avec Bridget. Il s'exprime avec élégance.
    On discerne une certaine âpreté de la part du narrateur, qui pense être la cause et le responsable de la notoriété de Damian. Mais nous ne savons pas, nous lecteurs, de laquelle il fait allusion, il reste flou et mystérieux.
    Arrivé chez Damian, l'ambiance est digne d'Agatha Christie. La maison est remplie de richesse, il a un chauffeur, des domestiques et tout le protocole qui va avec.
    Damian a créé une société de logiciel informatique et apparemment cela lui a réussi. Il s'est marié mais n'a pas d'enfant.
    Il explique au narrateur qu'il voudrait retrouver son enfant. Il aurait eu cet enfant avec l'une de ses compagnes de l'époque, mais laquelle ? Il a eu cinq petites amies.
    Il veut retrouver cet enfant car il est atteint d'une maladie incurable et souhaite lui léguer sa fortune.
    Au travers de ses réflexions le narrateur nous livre ses convictions en nous dépeignant la société anglaise des années 60. Il pense que cette génération-là, les parents du début des années 60 n'avaient pas la même façon de penser que ceux d'aujourd'hui.
    La différence entre les générations est marquée, l'autorité parentale se traduit différemment.
    Puis le narrateur nous confie ce qu'il pense de sa rencontre avec Damian, quand ils étaient jeunes. Il nous le décrit comme un jeune homme au charisme déroutant.
    En 1960 il était fréquent que des cocktails, des teas party et des soirées soient organisés
    Il nous fait le récit des rencontres qu'ils y faisaient, ils nous parlent notamment de Serena, âgée alors de 20 ans, à la beauté froide. Jeune fille distante mais gracieuse faisant partie d'une caste restreinte. Son père était un comte.
    Georgina Waddilove, vient d'une classe aisée alors sa mère utilise l'argent de son mari pour corriger au travers de sa progéniture les défauts et les déconvenues de sa propre existence.
    Et puis Lucy Dalton jeune fille d'un baronnet, radieuse, jolie et drôle.
    Il y a beaucoup de descriptions dans ce roman. L'auteur se souvient de faits précis et nous les relate.
    Il y a des références historiques sur les coutumes et la société anglaise traditionnelle du XX ème . L'auteur dresse donc un portrait de l'Angleterre aristocratique des années soixante qui n'échappent pas aux traditions des bals de débutantes, et autres coutumes telles que les mariages arrangés, les fortunes, les titres héréditaires. Tour cela parfois avec ironie.
    L'auteur sait capter l'attention des lecteurs avec deux principaux mystères. Que s'est-il passé au Portugal il y a quarante ans, pourquoi les liens de cette bande d'amis se sont rompus ? Qui est la mère de l'enfant caché de Damian ?
    L'auteur est tantôt nostalgique, tantôt mélancolique et plutôt amer quand il nous parle de ses relations avec Damian.
    Il construit son roman pour que les lecteurs dès le début sachent à quoi ils s'attendent.
    Un événement en 1970 a brisé irrémédiablement l'amitié entre Damian et le narrateur mais lequel ? Le second suspense est celui de l'identité de la mère de l'enfant de Damian. Ce dernier a toujours eu des aventures éphémères et a rencontré de nombreuses femmes.
    Le narrateur va donc rencontrer les femmes susceptibles d'être cette mère énigmatique. Il va devoir rencontrer Serena, Candida,Terry, Candida, Joanna, Dagmar.
    L'auteur leur rend visite, une par une et ce sera l'occasion de dresser leurs portraits. Des femmes différentes, chacune avec leur charme et leurs drames personnels comme l’effondrement de leur monde, leur ruine financière et celle de leur famille.
    L'auteur semble accepter le cheminement de cette société, il est objectif quand il parle de ces aristocrates malgré tout sympathique mais hypocrites, suffisants dédaigneux et méprisants.
    L'ambiance de cette époque révolue est bien restituée.
    L'auteur nous embarque pour nous faire découvrir les aberrations, les mutations de cette époque et nous révèle que le temps passe et que nous ne pouvons y échapper !
    Il compose son roman avec des allers-retours entre passé et présent.
    Le suspense reste entier jusqu’au bout !
    Dans sa narration il nous livre ses pensées, ses envies, ses désirs, passés et présents. Il prend des décisions, les commente parfois avec humour. Au travers de ce retour en arrière, ce sont ses propres sentiments qui vont lui être révélés.
    Le style est appréciable puisqu'en concordance directe avec la société anglaise de cette époque.
    Un roman intéressant, instructif et d'un certain côté chaleureux.


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