• « Rose-thé et Gris-souris » de Marie-Catherine DANIEL

    Titre : « Rose-thé et Gris-souris »
    Auteur : Marie-Catherine DANIEL
    Genre : Roman
    Éditions : Milady Littérature (Ebook)
    Année : 2014
    Nombre de pages : 123

    Résumé :

    Elle, c’est Gertrude, une comptable.
    À peine débarquée à la Réunion, elle traîne derrière elle un bagage un peu trop lourd à porter et aimerait se fondre dans le paysage. Elle a décidé que le rose-thé et le gris-souris étaient les bonnes couleurs pour se faire accepter dans le supermarché où elle travaille.
    Un supermarché dont le patron, François, est autant du genre à exiger des heures sup le samedi matin... qu’à lui offrir Le Grand Livre d’Or de la Poésie Réunionnaise.
    Lui, c’est Dégage. Un chien errant.
    Il vient de perdre toute sa famille. Mais il n’est pas désespéré : il va fonder un nouveau clan ! Il a justement repéré une humaine fort sympathique, qui ne « l’appelle » pas quand il se met à la suivre.
    Gertrude a peur des chiens, elle n’apprécie pas du tout qu’un clébard squelettique et galeux s’attache à chacun de ses pas.
    Pourtant, c’est grâce à lui qu’elle apprendra peu à peu à redonner une chance aux autres et à la vie..

    Mes impressions :

    Un livre rafraîchissant, qui parle de deux solitudes. Celle de Gertrude 27 ans, comptable dans une grande surface à la Réunion depuis trois semaines et celle d'un chien errant, qui se nomme Dégage.
    Rose-thé et gris-souris est donc l'histoire de cette jeune femme blessée par la vie qui s'attache peu à peu à un chien errant, lui même en quête d'amour, de tendresse, et qui espère trouver un foyer chaleureux.
    Cependant Gertrude voit bien que le chien la colle mais elle a peur des « clébards » depuis la maternelle alors elle décide de le confier à la SPA.
    Pourtant lui est tenace et déterminé à conquérir le cœur de la jeune femme ; il mettra beaucoup d'ardeur à se faire accepter et ne lui tiendra même pas rigueur quand elle l'amènera à la SPA. Cela va lui permettre d'ailleurs de rencontrer une petite chatte, avec laquelle il se lie d'amitié.

    Le narrateur est alternativement Gertrude et Dégage. Ils racontent tour à tour leurs ressentis sur leur rencontre mais pas seulement, car ils nous livrent leur quotidien qui n'est pas toujours très rose.
    En ce qui concerne leur rencontre, elle est perçue différemment. Lui interprète positivement les actes de la femme qu'il espère être sa future maîtresse, pourtant Gertrude ne veut pas adopter de chien. Elle a tendance à rejeter Dégage, et à passer à côté de lui sans s'attarder. Elle l'évite, elle le fuit même et lui s'accroche, et imagine que ce n'est pas totalement perdu.
    Un dialogue silencieux se crée entre eux.
    Gertrude, tente de s'intégrer dans son nouvel emploi mais elle se sent différente dans ses vêtements peu coûteux, choisis, dans les tons gris-souris et rose-thé afin de ne pas trop se faire remarquer et se fondre dans la masse.
    Dégage est si pelé et si eczémateux qu'on devine à peine qu'il est censé être noir et blanc....
    Et puis il y a leur entourage, Gertrude, non sans appréhension se lie d'amitié avec ses collègues, et puis le patron assez timide va lui parler et même l'inviter à sortir avec lui....mais qu'adviendra-t-il ?

    Tout est léger ou presque dans ce roman sans prise.
    Malgré le fait qu'un chien se retrouve seul après l’éradication de ses camarades et malgré l'évocation des absents, comme, Tao, un ami de Gertrude à qui elle pense souvent avec nostalgie et affection, le passé pesant de Gertrude n'alourdit pas l'ambiance de ce roman touchant et bouleversant.
    L'humour particulier de Gertrude, sa façon de concevoir les événements avec naïveté, sans ornement nous la rende attachante. Elle est naturelle et modeste.
    Dégage est marrant, on s'imagine très bien ce petit chien à l'allure convaincante.
    Au final, Dégage, va redonner la force à Gertrude de s'ouvrir aux autres, accepter de faire des rencontres, et avancer dans la vie.

    Ce roman dégage sans jeu de mots, de l'humour de la tendresse et de la générosité, ainsi que de l'humilité.
    Il est empli de tendresse, de sensibilité. Les situations et les personnages ne laissent pas indifférents parce qu'ils sont singuliers, vrais, loyaux et sincères.
    Le dénouement laisse entrevoir un futur, plutôt rose pour les personnages et cette note d'espoir fait du bien.

    A lire en cette fin d'année maussade....


    4 commentaires
  • Titre : « La salamandre et les deux cavalières »
    Auteur : Émile TURBET
    Genre : Roman
    Éditions : Librinova (ebook)
    Année : 2016
    Nombre de pages : 132

    Résumé :

    La douce Haremburgis et sa dame de compagnie Dame Lambert écument les routes à la recherche du bel Enguerrand, enlevé par des brigands. Au fil de leur périple, elles rencontrent une vieille femme, un aveugle, un noble, une petite fille et bien d’autres personnages. Chacun narre une fable, une histoire, ou un conte, qui sème des indices afin de retrouver Enguerrand.

    Haremburgis et Dame Lambert parviendront-elles à le rattraper ? Ont-elles eu raison de se lancer dans cette quête ?

    Mes impressions :

    Je tiens à remercier Mathieu MAZZA des éditions Librinova pour cet envoi gracieux.

    Le titre donne un indice quant au contenu de ce court livre rempli de sagesse et de philosophie.
    La salamandre possède la capacité de régénérer certaines parties de son corps après amputation. Ce livre fait référence à une quête, celle d'une femme qui part à la recherche de son amoureux avec sa dame de compagnie, et en reviendra transformée, bonifiée.

    Les deux cavalières partent sur les routes à la recherche du bien aimé de Haremburgis, enlevé par des brigands. Elles croiseront des personnages singuliers qui rapporteront ne pas avoir vu l'amoureux. En s'apercevant de la déception d'Haremburgis, ils narrent chacun une légende.

    Le premier personnage qu'elles rencontrent est une vieille femme au fagot, elle leur parle de la politesse et du respect et retrace la vie de la « Dame au baudet ».
    Elles vont croiser la route d'un mendiant, aveugle qui leur raconte « La légende de la lune descendante », il évoque alors les peurs de chacun et pourquoi la maîtrise de nos craintes est essentielle.
    Ensuite, au détour d'un chemin, elles se retrouvent face à un homme crapaud assis sur un rocher, qui leur livre la « Légende de la salamandre ». L'attitude de la salamandre, a comme seul but de se maintenir en vie ; sa seule distraction est l’accouplement sans plaisir. Sa conduite a t-elle un sens ?
    En traversant, un village déserté, elle y croise un prisonnier, il va leur présenter « La légende de la Saint Nicaise l'inondé » qui fait référence aux caprices de la nature face auxquelles nous sommes tous égaux.
    Et puis il va leur signifier que la mort est un passage obligé pour tous, elle n'est pas aléatoire.
    Un chevalier masqué, leur expose « La légende du chevalier sans âme ». Cet homme se laisse guider et attirer par une voix mi fée, mi sorcière, et se perdra dans les bois.
    Un châtelain solitaire, leur conte « La légende de l'aigle pêcheur » qui rappelle le devoir de respecter les différentes personnalités des enfants dans l'éducation....
    Par la suite les deux cavalières vont être poursuivies par des loups, elles s'arrêtent près d'une chaumière dans laquelle vit le Baron Foulque, il leur révèle alors « La légende de l'enfance de la terre », et par là même, la création des hommes par la déesse Mère Oniro, il aborde l'injustice et la jalousie.
    Une veuve qui souffre de l'absence de son époux retrace « La légende du pont du salut », cette fable cite l'importance de la valeur des choses et celle de l'aide que l'on peut apporter à des tiers dans le besoin.
    Un moine leur confie « La légende du Mont Maudit ».
    Au détour d'un chemin, un voleur attaché à un arbre se montre implorant et c'est alors la Dame Lambert qui explique « La légende de Mange-Fer le forgeron ».
    Puis un troubadour, leur enseigne « La légende d'Adelaïde » qui aborde la simplicité de la vie et savoir être reconnaissant de ce qu'elle apporte à chacun d'entre nous.
    Ce troubadour les amène dans une foire, où une femme et sa fille vont leur narrer « La légende des 12 filles du fleuve ».
    Pour finir, un sage ermite va révéler à Haremburgis la juste réalité de sa quête....
    Toutes ces légendes ont un point en commun mais lequel ?

    Dans ce roman singulier où l'auteur situe l'intrigue dans une période médiévale, il nous emmène également à réfléchir sur le sens caché des événements.
    Je le perçois avant tout comme un roman philosophique qui parle de quête personnelle, sur fond d'enseignement et de moralité.
    Au fil des pages, l'auteur de façon extrêmement judicieuse, amène le lecteur à s’interroger sur le sens de la vie et sur le partage des valeurs morales.
    Il y a de nombreuses métaphores couplées de dialectiques. Pour parvenir à cet exercice de style, l'auteur intègre des messages d'éthiques universels et contemporains. Qui se vérifient à chaque époque.

    L'histoire se passe, au moyen âge, en 1100 mais nombreux passages s'étendent à la société actuelle.
    L'ancien et le contemporain se mêlent pour notre plus grand plaisir.

    L'auteur évoque la société, la disparité des populations (riches et pauvres), la jalousie, l'avarice, la convoitise, la curiosité, la luxure, la richesse, l'orgueil.....

    Le style est issu des manières courtoises et chevaleresques de s'exprimer. Il est donc soutenu, en moyen et ancien Français.
    Les histoires restent intemporelles, car elles sont remplies de métaphores qui s'appliquent encore aujourd'hui. Elles intègrent des personnages connus de légendes.
    Ces allégories sont universelles et donnent à réfléchir.

    La fin est assez lisse et je le regrette mais avec le recul ne dit-on pas que ce qui compte c'est le chemin et non l'issue ?
    Le monde nous apparaît parfois complexe et injuste, a t-il un sens ? à nous de découvrir lequel.
    Un livre à découvrir pour son originalité, la justesse et la profondeur des messages qu'il transmet.


    4 commentaires
  • U4. Yannis

    Titre : « U4 .Yannis »
    Auteur : Florence HINCKEL
    Genre : Science Fiction / jeunesse
    Éditions : Syros Nathan
    Année : 2015
    Nombre de pages : 437

    Résumé :

    Je m’appelle Yannis, mes parents et ma sœur sont morts sous mes yeux. Depuis leurs fantômes m'accompagnent partout. Il faut que je quitte Marseille avec mon chien, sinon je vais devenir fou. Je n'ai plus qu'un espoir : arriver à temps au rendez-vous, à Paris.

    Mes impressions :

    L'histoire vous la connaissez si vous avez lu mes chroniques précédentes U4 .Jules et U4 . Koridwen

    Le sujet n'a rien d'original et serait même très à la mode en ce moment. La particularité de ces récits vient de sa conception puisqu'il est présenté par 4 auteurs prenant en charge chacun le point de vue d'un personnage, d'une même et seule histoire. Chacun des quatre va présenter sa façon de se débrouiller. Yannis est l'un d'eux. Il nous raconte sa perception des événements qui se sont déroulés à Marseille, à Lyon, puis dans la capitale. Les autres personnages s'insèrent dans ce récit, au rythme de leur (mes)aventures et des rebondissements.
    Quatre personnages, deux filles, deux garçons, et quatre écrivains, deux filles et deux garçons ! Parité parfaite. Les auteures écrivent l'histoire des garçons et les auteurs, celles des filles. Très palpitant.

    L'intrigue est la suivante : un virus mortel a ravagé le monde. Seule une partie des adolescents semblent résister au virus.

    Je poursuis la lecture de cette série et en troisième position j'ai choisi l'histoire de Yannis.

    Yannis (Adrial dans WOT, jeu multi-joueurs en ligne) reste prostré dans sa chambre, de la fenêtre il voit dans le port les corps sans vie qui remontent à la surface. Il est en proie à des visions de ses proches, tous décédés. Camilia, sa sœur avait tout juste 9 ans, Ils vivaient tous à Marseille.
    Le premier novembre lors d'une des dernières connexions possibles à internet, le maître du jeu Khronos, écrit un message aux experts, afin de leur donner rendez-vous le 24 au soir, sur une place celle de l'horloge Parisienne dans le but de remonter le temps et de sauver le monde de ce virus mortel qui décime le monde entier.
    Le but : remonter le temps pour éviter la catastrophe et réécrire le passé...

    Yannis est accompagné tout au long de ce roman par Happy, chien fidèle et intelligent qui va lui rendre service tout en lui communiquant force et affection.
    L'esprit de Yannis est empli par les images de ses proches, il aperçoit leurs fantômes, ils peuplent ses nuits. Les « voir » régulièrement va l'aider à supporter l'épouvantable monde menaçant.
    Pendant ses moments de faiblesse, il fait appel à Adrial, son avatar dans le jeu WOT. Ce héros lui redonne courage, ardeur et assurance. Quand Adrial perd de son humanité, Yannis, lui rappelle que sans civilité, valeur et tendresse le monde serait encore plus fou.
    Avec Yannis, il y a amalgame entre le réel et le jeu. Les personnages se confondent. Mais ils s'entraident et se complètement.
    Mue par ce fol espoir de remonter le temps, il va s'accrocher à cette idée de retrouver les experts à Paris.
    Mais avant, il décide de retrouver RV son ami du lycée. Il traverse Marseille et il y fait alors de mauvaises rencontres, des gangs « casquette rouge » qui règnent sur cette ville changée en ruine humaine.
    Confronté à des difficultés vitales, il apprend vite à s'approvisionner du nécessaire il va devenir de plus en plus débrouillard. Il improvise au fils de son périple, il devient même prévoyant, il trouve des solutions pour vivre au quotidien.
    Il vole un scooter et décide de se rendre à Lyon, pour y retrouver une autre experte du jeu Lady Rottweiller dont il se souvient.
    Il emprunte les clés de voiture trouvées dans des maisons abandonnées, il traverse des villes, il rencontre tout au long de son itinéraire, des adolescents survoltés et d'autres dangers de toutes sortes.

    Au fil de son périple, il rencontre, François, Marco et Stéphane, contrairement à ce que l'on pourrait croire, Stéphane est une fille.
    Ces quatre jeunes seront traqués, par l'armée, une clé USB retrouvée sur un militaire atteste que plusieurs adolescents dont ils font partie sont recherchés, il existe un dossier sur chacun d'entre eux. Pourquoi ?
    Ils s'arrêtent dans une maison retirée en campagne et y font la connaissance d'Elissa, femme de 50 ans qui vit recluse dans sa maison. Elle cultive son jardin et se débrouille pour survivre. Elle est une miraculée.
    Dans ce chaos, Yannis ressent en Elissa une certaine bienveillance. Cette femme forte, reste digne malgré tout.

    Dans ce troisième opus, il y a de l'action, et de nombreuses rencontres humaines. Mais également beaucoup de mystères sur les agissements de l'armée et sur les adolescents recherchés. Tous ceux qui sont recherchés ont cette particularité d'être des anciens joueurs en ligne de WOT.
    Nous apprenons que le père de Stéphane, est un médecin réputé, qui aurait un remède au virus. Il serait celui qui organise le retour à la vie normale, mais est-ce vraiment le cas ?.
    Pour Yannis sa relation amicale avec Stéphane, est un source de bonheur ; il éprouve des sentiments amoureux, s'ils les niaient au début, il s'aperçoit que ces derniers se dessinent de plus en plus et prennent de plus en plus de place dans son mental et dans son cœur. Un peu de tendresse dans ce monde dévasté est appréciable.
    Yannis, veut convaincre Stéphane de se rallier à sa cause, sauver le monde et aller au rendez-vous de Khronos.
    Nous retrouvons Jules et Koridwen qui occupent ici une place particulière dans l'intrigue.
    Ils vont faire la connaissance en chemin de Jules, Maïa, Vincent, Jérôme, et les autres... ceux que nous avons rencontrés dans les autres tomes précédemment cités.

    L'une des difficultés de cette série était de faire coïncider la rencontre entre les principaux personnages dans les 4 romans, et j'avoue que ma curiosité est attisée à chaque fois que le passage de la rencontre entre eux se passe. Ils sont d'ailleurs très bien synchronisés, intégrés dans l'histoire, avec fluidité.
    Dans ce titre-là, nous sommes en connaissance des ambitions de Yannis, sur le monde qu'il aimerait construire et habiter. Lui, envisage un moyen plus pacifique de sauver ce monde, il refuse la violence alors que Vincent veut se servir des experts et du rendez vous pour rallier les experts et les convaincre de rejoindre leur communauté afin d'être plus nombreux, plus forts mais l'armée sera présente..

    J'ai beaucoup aimé cet opus, différent des autres dans le style et la consistance. Il y a dans celui ci beaucoup d'émotions, de candeur mais également de suspense et d'action. Ces quatre adolescents, quittent le monde de l'enfance et grandissent au fil des épreuves.
    Les 4 auteurs ont leur propre style et c'est vraiment intéressant de lire leur façon d'amener le périple de ces jeunes de façon différente mais tout aussi captivante.

    U4 Koridwen
    U4 Jules
    U4 Stéphane


    2 commentaires
  • 8 jours ou je ne vous oublierez jamais

    Titre : « 8 jours ou je ne vous oublierai jamais »
    Auteur : Rob SILBERSTEIN
    Genre : Roman (E book)
    Éditions : Librinova
    Année : octobre 2016
    Nombre de pages : 223

    Résumé :

    À quatre-vingt-cinq ans, Rachel est une femme coquette et soucieuse de ses sept enfants.
    Victime d’une attaque cérébrale, elle se réveille à l’hôpital, en partie paralysée.
    Affaiblie, elle est submergée par son passé, qui lui revient par bribes : celui d’une jeune femme juive au début des années 40 dans la France occupée, luttant pour survivre dans un monde hostile.
    Pendant ce temps, Vic, un de ses fils, qui effectue un voyage d’affaires en Chine, reçoit un appel de sa sœur Léa : sa mère, dont la santé décline de jour en jour, le réclame avec insistance à son chevet…
    Vic et ses sœurs vont être entraînés dans un périple initiatique, navigant au gré des méandres d’un univers inexploré que sont ces territoires qui précèdent le grand voyage.
    Tout en jetant une lumière intime sur les heures noires de l’Histoire de France, ce roman-témoignage nous pousse à nous interroger sur une étape essentielle qui nous concerne tous : la fin de vie. Comment l’appréhender ? Peut-on s’affranchir des faux-semblants, briser les tabous, surmonter nos blocages, vaincre nos préjugés, dépasser nos peurs ?
    Personne ne sort indemne de cette expérience, et certainement pas le lecteur…

    Mes impressions : 

    Je tiens à remercier Mathieu MAZZA des éditions Librinova pour cet envoi gracieux.

    Ce roman est d'une richesse déconcertante.
    En moins de 200 pages l'auteur a su allier l'histoire et les liens familiaux avec le récit d'une famille aux origines juives tout en nous interrogeant sur des questions existentielles, telles la fin de la vie, la vie après la mort et le passage vers un autre monde.

    L'histoire est la suivante : les enfants de Rachel, une femme de 85 ans en fin de vie, se retrouvent à son chevet dans un hôpital, au service des soins palliatifs.
    Rachel et son mari David, fils d'un administrateur ont eu 7 enfants, Anouk l'aînée secrétaire de direction, Nathan médecin, Charles président du directoire d'une multinationale, Julie, Léa, puis Vic et Paul le rebelle.

    Malgré les années, Rachel reste une femme coquette, passionnée de mode, elle aime prendre soin d'elle et se préoccupe du regard des autres. Il existe alors une sensation de superficialité mais très vite nous comprenons la profondeur du vécu de cette femme à travers son histoire personnelle que l'auteur va nous raconter, dans des vas et vient entre le passé et le présent.
    Cette mère cependant est attentive, aimante et protectrice envers ses enfants, elle prend son rôle à cœur. Puis elle est victime d'un accident vasculaire cérébral qui la laisse paralysée.

    Les enfants soupçonnent alors qu'elle vit ses derniers jours mais éprouvent beaucoup de difficulté à accepter l'inévitable et à en parler entre eux. Le médecin va les aider à trouver la force de surmonter leur mutisme.
    Les non-dits, les doutes, les peurs, la pudeur font que cette famille se heurte à des difficultés de communication. Pour les membres de cette parenté, dire les choses simplement est douloureux et ceci se ressent également dans le style de l'auteur. Il se concentre sur les détails, les descriptions minutieuses et donne l'impression d'oublier l'essentiel qui est les rapports humains et familiaux mais justement, il s'agit seulement d'une impression car derrière les faux-semblants, les blocages se cachent une famille aimante, où les membres sont très proches les uns des autres, pour lesquels la tendresse et l'amour sont la force.

    Les mots sont choisis, l'auteur est perfectionniste, le style littéraire donne une impression de pesanteur, qui évoque et reflète la lourdeur et la douleur de la mort d'un proche.
    Il y a quelques longueurs à cause des descriptions, mais c'est paradoxal car on ressent alors bien mieux les émotions et les sentiments des personnages. Leur façon de nier le passé, d'occulter le présent se ressent dans la description par l'auteur d'un geste appuyé d'un personnage.

    Ce roman est également un roman à tendance historique, car il rappelle non sans douleur comment, un peuple Juif, et ici une famille issue de ce peuple, a dû survivre durant la triste période de la Seconde Guerre mondiale. Comment des familles entières ont vécu dans la terreur et le rejet. Rachel et son mari David étaient de ceux-là. Lesquels pour sauver leur vie et celle de leurs enfants n'ont eu de cesse de changer de ville et de vie souvent pour échapper à la discrimination et la mort certaines !
    Ce livre est rempli d'émotion, l'auteur a écrit un très beau devoir de mémoire.
    Derrière l'histoire de cette famille on découvre la double évolution des mentalités, celle intrafamiliale, puis au sein de la société.
    Avant 1940, il y a en France, les mariages arrangés, l'autorité des pères sur leurs filles auxquelles ils choisissaient eux même un époux de bonne famille et aisé, ainsi il assurait un avenir prometteur à leur descendance mais également marque leur rang de personnes nanties aux yeux des autres.

    Le lecteur navigue du présent au passé et vice-versa. Ce qui est un peu déroutant au début puis on s'y habitue très vite car il s'agit de la propre construction intelligente de ce roman. Il semblerait que l'auteur ait souhaité nous faire découvrir la vie de Rachel et surtout les événements de son passé qui se répercutent sur la femme qu'elle est aujourd'hui.
    Il nous montre par là-même que le passé peut avoir une emprise, et une influence sur le présent et le futur. Nous changeons, nous évoluons. C'est souvent l'histoire qui nous façonne à sa guise, qui nous crée un caractère et une personnalité.
    Au début du récit,  l'auteur aborde certaines traditions au sein des générations passées : l'auteur évoque l'évolution des mentalités, l'avancée du statut de la femme, de la mère et de son rôle dans la famille.
    Les nombreuses notes en fin de volume, permettent aux lecteurs qui n'ont pas ou très peu de connaissances sur la religion et les traditions juives ou qui sont trop jeunes pour saisir le minimum requis pour imaginer les enjeux de la résistance et la discrimination dans la Seconde Guerre mondiale, trouveront de quoi comprendre et se représenter toute l'ampleur de cette monstruosité et aberration qu'est l'antisémitisme.
    L'auteur ne s'arrête pas là, il mentionne de nombreux autres thèmes comme l'expérience de mort imminente, la réincarnation, l'approche de la mort dans le judaïsme et bien sûr, la dépendance et la dignité, la pulsion de survie au travers des souvenirs,

    Avec recul l'auteur nous parle de la vie, de la mort, du passage entre les deux, le temps qui passe, les épreuves de la vie, les relations familiales, filiales, et fraternelles, des rapports mère-enfants.
    Ce roman est pour moi un très beau moment de lecture !

     


    4 commentaires
  • U4 Koridwen

    Titre : « U4 .Koridwen »
    Auteur : Yves GREVET
    Genre : Science Fiction / jeunesse
    Éditions : Syros Nathan
    Année : 2015
    Nombre de pages : 413

    Résumé :

    Koridwen, Jules, Stéphane et Yannis, ont entre 15 et 18 ans. Ils ont survécu au virus U4, qui a décimé 94% de la population mondiale.
    Ils ne se connaissent pas, mais ils se rendent pourtant au même rendez-vous.

    « Je m’appelle Koridwen. Je suis la dernière survivante du hameau de MESNESGUEN. J'ai décidé de me rendre à Paris. 541 kilomètres en tracteur, c'est de la folie, mais tout seule ici je suis trop vulnérable. Ma grand-mère m'a toujours dit que j'aurais un destin exceptionnel. C'est le moment de vérifier ».

    Mes impressions :

    L'histoire vous la connaissez si vous avez lu ma chronique précédente U4 .Jules

    Le sujet n'a rien d'original et serait même très à la mode en ce moment. La particularité de ce récit vient de sa conception puisqu'il est présenté par 4 auteurs prenant en charge chacun le point de vue d'un personnage, d'une même et seule histoire. Chacun des quatre va présenter sa façon de se débrouiller. Koridwen est l'une d'eux. Elle nous raconte sa perception des événements qui se sont déroulés d'abord en Bretagne, puis dans la capitale. Les autres personnages s'insèrent dans ce récit, au rythme de leur (mes)aventures et des rebondissements.
    Quatre personnages, deux filles, deux garçons, et quatre écrivains, deux filles et deux garçons ! Parité parfaite. Les auteures écrivent l'histoire des garçons et les auteurs, celles des filles. Très intéressant.

    L'intrigue est la suivante : un virus mortel a ravagé le monde. Seule une partie des adolescents semblent résister au virus.

    Je poursuis ma lecture avec le second livre j'ai choisi l'histoire de Koridwen.

    Cette jeune fille, fille d'agriculteurs, est seule dans sa ferme, un hameau isolé en Bretagne. Elle continue d'élever ses animaux, et à les nourrir mais elle sait qu'elle ne devra pas rester longtemps si elle veut avoir une chance de survivre. Elle est partagée entre se laisser mourir ou vivre.
    Elle choisit d'écouter ce que lui disait sa grand-mère Mamm-Gozh, « On ne supprime pas une vie sans nécessité absolue ».
    Elle trouve le coffre de guérisseuse que sa grand-mère lui a légué et elle trouve une lettre qu'elle lui a écrite de son vivant. Elle y découvre ce dont elle se doutait, sa grand-mère était une femme particulière, une guérisseuse Celte, ce qui lui a valu une réputation de sorcière.
    Koridwen est d'ailleurs un prénom choisi par sa grand-mère, il signifie, magicienne.
    Cette jeune fille jouait à WOT (Warriors Of Time) jeu en réseau qui rassemblait des joueurs qui pouvaient voyager à travers les époques d'un monde fictif, nommé, Ukraün, dans le but de changer le cours des événements et ainsi accomplir leur quête. Khronos maître du jeu conseillait les joueurs.
    Le premier novembre, l'avant-dernier jour du fonctionnement du réseau internet mondial, WOT compte 550 experts encore en vie sur le territoire Français.
    Khronos leur demande dans un message posté sur le forum des joueurs de le rejoindre pour réécrire le passé et ainsi éviter la catastrophe et lutter contre le virus...
    Pour cela il leur donne rendez-vous le 24 décembre sous l'horloge de Paris.
    Koridwen s'accroche à cet espoir de pouvoir modifier le passé et sauver le monde. Elle aimerait tant avoir cette capacité de voyager dans les mondes parallèles et de modifier le cours de l'histoire. Remonter le temps et nettoyer le monde du virus U4.
    Dans cet entourage hostile, Koridwen garde en mémoire Spider Snake, joueur du jeu, qu'elle trouvait réglo, instinctif et extrêmement rapide.
    Elle décide d'aller sur Paris avec Max, son cousin handicapé, pour la réunion des experts de WOT.
    Max et elle partent en tracteur avec tout le nécessaire. Koridwen est prévoyante. Tous les deux traversent d'abord le pays, des hameaux déserts, des villes fantômes.
    En route ils rencontrent Anna, qui leur explique que des soldats de l'armée forcent les adolescents à se regrouper dans des camps gardés. Koridwen, devra se séparer d'Anna car cette dernière n'accepte pas la condition majeure de Koridwen...
    Puis ils rencontrent Marek, un garçon charmant, il lui parle des rassemblements des ados et des R.points, dirigés par l'armée fantôme qui se contente de larguer de la nourriture.
    Ils savent que s'ils rallient les R.points, ils perdront leur liberté, le contrôle sur leur vie.
    L'armée veut limiter le nombre de gens qu'ils ne peuvent pas surveiller. Ils les encouragent d'ailleurs à s’éliminer entre eux.
    Sur la route ils croiseront Sarah et Zoé, des filles sympathiques à qui Koridwen viendra en aide.
    Sur Paris, Koridwen se liera d'amitié avec Ibra et Youss et Kadi leur sœur, qui sont des amis de Marek.
    Tous vont devoir lutter ensemble pour un avenir meilleur.

    Koridwen n'a peur de rien, elle devient peu à peu une machine à tuer.
    Elle a un caractère fort, indépendant, sa grand-mère lui envoie des signes, l’entraîne sur les chemins de ses croyances, parfois cela l'effraie mais elle veut y faire confiance parce que sa grand-mère pensait qu'elle était en partie la solution au problème du monde.
    Koridwen, est courageuse, elle sait se débrouiller seule, mais elle a des moments de doute et fait souvent appel aux souvenirs de sa grand-mère. .
    Max son cousin handicapé, la retarde dans son trajet jusqu'à Paris, mais elle est tellement attachée à lui qu'elle va aller au bout de ses ambitions avec lui. Quand elle rencontre Jules, Katia, Maïa, Jérôme et les autres elles s'attachent à eux.
    Elle choisit ses amis, elle a su s'entourer des personnes qu'il faut pour mener à bien son projet.
    Sa quête, est guidée par la comptine Celte que lui a appris sa grand-mère, elle lui donne une dimension surnaturelle, mystique.

    Dans ce tome-là on en apprend un peu plus sur les desseins de l'armée, sur le but des agissements des militaires. Ils prennent en charge des formations destinées aux adolescents pour une occupation ou un métier utile et ainsi pouvoir rebâtir des exploitations et envisager une reconstruction du monde.
    Le dénouement est astucieux. Un rebondissement relance l'histoire et donne l'espoir d'une suite.

    J'ai beaucoup aimé la comptine Bretonne d'Ar Rannoù : « Les séries ou le druide et l'enfant ».
    Elle jalonne l'intrigue de bout en bout et elle est le moteur des agissements de Koridwen.
    Le récit est rythmé, prenant. L'écriture est fluide, les chapitres sont assez courts. Chacun correspond à une nuit ou une journée de la vie de Koridwen.
    Ce livre est comme le premier que j'ai lu « Jules », intéressant. Ces adolescents sont tous originaux, avec des caractères entiers. Parfois intègres, parfois illusionnés, ou peu fréquentables mais ils sont mus par l’instinct vital, l'instinct de survie.
    Ce livre fait partie de la série de quatre livres « U4 », mais peut se lire seul. J'ai beaucoup aimé l'histoire de Koridwen, empreinte de magie, avec une fin ouverte, toutefois j'ai bien envie de lire le point de vue des autres personnages de cette histoire.

    U4 Jules
    U4 Yannis
    U4 Stéphane


    6 commentaires
  • Jules u4 

    Titre : « U4 .Jules »
    Auteur : Carole TREBOR
    Genre : Science Fiction / jeunesse
    Éditions : Syros Nathan
    Année : 2015
    Nombre de pages : 432

    Résumé :

    Koridwen, Jules, Stéphane et Yannis, ont entre 15 et 18 ans. Ils ont survécu au virus U4, qui a décimé 94% de la population mondiale.
    Ils ne se connaissent pas, mais ils se rendent pourtant au même rendez-vous.

    Jules vit reclus dans son appartement du boulevard Saint-Michel, à Paris. Il n'a pas de nouvelles de ses parents, en voyage à Hong Kong lorsque l'épidémie a commencé de se propager. Le spectacle qu'il devine par la fenêtre est effroyable, la rue jonchée de cadavres. Mais il sait qu'il ne pourra pas tenir longtemps en autarcie. Pour affronter l'extérieur, Jules redevient le guerrier impavide qu'il était dans le jeu. Il va alors retrouver son frère aîné, qui se drogue et dont il ne peut rien attendre, puis secourir une petite fille qui a mystérieusement échappé au virus et qu'il décide de prendre sous son aile.
    Son seul espoir : le rendez-vous fixé par Warriors of Times.

    Mes impressions :

    Le sujet n'a rien d'original et serait même très à la mode en ce moment. La particularité de ce récit vient de sa conception puisqu'il est présenté par 4 auteurs prenant en charge chacun le point de vue d'un personnage, d'une même et seule histoire. Chacun des quatre va présenter sa façon de se débrouiller. Jules est l'un d'eux. Il nous raconte sa perception des événements qui se sont déroulés dans la capitale. Les autres personnages s'insèrent dans ce récit, au rythme de leur (mes)aventures et des rebondissements.
    Quatre personnages, deux filles, deux garçons, et quatre écrivains, deux filles et deux garçons ! Parité parfaite. Les auteures écrivent l'histoire des garçons et les auteurs, celles des filles. Très intéressant.

    L'intrigue est la suivante : un virus mortel a ravagé le monde. Seule une partie des adolescents semblent résister au virus.

    Je commence cette série apocalyptique en lisant l'histoire de Jules, adolescent parisien, mal dans sa peau, rondouillard, timide, manquant d'assurance, apeuré par les événements. Dans ce chaos il tente de surmonter les difficultés du quotidien dans une ville à l'abandon.
    Il va pourtant devoir affronter ses peurs, s'imposer, et défendre ses valeurs, parmi d'autres adolescents. En s'opposant à certaines directives du chef de sa bande il espère sauver le peu d'humanité qu'il leur reste.
    Sa loyauté, son intégrité, sa serviabilité, et sa fragilité me l'ont rendu attachant.

    Jules est passionné de jeux vidéo. Avant la pandémie, il jouait en ligne à WOT (Warriors Of Time) jeu multi-joueurs, son avatar est Spider Snake. WOT rassemblait des joueurs qui pouvaient voyager à travers les époques d'un monde fictif, nommé, Ukraün, dans le but de changer le cours des événements et ainsi accomplir leur quête. Khronos maître du jeu conseillait les joueurs.

    Aujourd'hui, dans ce contexte, est-ce que la fiction a rejoint la réalité ?

    Le premier novembre, l'avant-dernier jour du fonctionnement du réseau internet mondial, WOT compte 550 experts encore en vie sur le territoire Français.
    Khronos leur demande dans un message posté sur le forum des joueurs de le rejoindre pour réécrire le passé et ainsi éviter la catastrophe et lutter contre le virus...
    Pour cela il leur donne rendez-vous le 24 décembre sous l'horloge de Paris.
    Jules, Koridwen, Stéphane et Yannis font partie des experts. U4 est leur histoire.

    Au début de ce tome, Jules est seul parmi les morts, ses grands-parents sont décédés, ses parents ont disparu et son frère drogué l'a oublié. Complètement accro, ce dernier a l'espoir d'intégrer un gang prêt à tout pour s'en sortir, comme voler son prochain, tuer pour rallier des territoires et s'imposer comme le leader de ce nouveau monde.
    En parcourant la ville à la recherche de quoi se nourrir, Jules aperçoit une fillette de 5 ans, Alicia, fan de Dora l'exploratrice. Elle se tient auprès de son grand-père pédiatre, mort, allongé dans une salle d'auscultation.
    Il la prend sous sa protection, tant il est touché par cette enfant qui semble hors du commun et miraculeusement épargnée par le virus. Il la surnomme « la minuscule »...
    Il s'attache à elle et elle lui rend bien.
    Puis dans un magasin désaffecté ils rencontrent Katia, qui lui dit faire partie d'une bande avec Jérôme, Vincent et Maïa.
    Dans ce groupuscule, chacun a un rôle bien défini.
    Katia "la planteuse" est chargée du jardinage, Vincent "le soldat" est préposé aux armes, de leur entretien et à l'approvisionnement de munitions, il est surnommé le soldat.
    Maïa, gère les médicaments, elle est surnommée " L'apothicaire", Isa est "la bibliothécaire", et puis il y a Jérôme le chef, ils s'organisent tous pour défendre leur QG et ainsi former une équipe forte et soudée face à l'adversité.
    Jules sera surnommé "le plaqueur" après avoir su maîtriser des Pitbulls lors d'une attaque.
    Tous sont en conflit avec le gang du 16ème, Pierre l'a-t-il intégré ? Ce gang veut annexer le Sud de Paris à son territoire.
    Et puis ils entrent en lutte également avec les militaires survivants, qui veulent créer des points de ralliement R.Point , dans lesquels ils distribuent, des médicaments, de la nourriture etc, ils demandent à tous les adolescents de rejoindre ces points de ralliement sous peine d'être reconnus comme terroristes.
    De mêmes ils proposent aux volontaires de leur insérer des puces électroniques, afin de comptabiliser les survivants pour voir l'évolution du virus, mais est-ce bien le seul but ? Leur seule motivation ? Que cache leur implication ?
    Au fil des jours, il faut faire des choix, intégrer le R point ou pas ? Tenter une reconstruction collective, donc perdre sa liberté, ou rester en dehors de l'organisation proposée par l'armée pour et accepter d'être des hors la loi ?.
    Cette minorité devra apprendre à survivre, et s'imposer face aux militaires, et déjouer le rôle du gouvernement.

    Cette thématique a déjà été traitée bien souvent mais ici sa particularité, est la forme de cette série...
    4 auteurs, 4 personnages, 2 éditeurs.
    J'ai aimé l'amitié, l'humanité de tous les personnages... ceux en placent et ceux qui au fil des pages viennent s'ajouter à leur groupe, comme Yannis, Koridwen et Stéphane.
    L'intrigue est très bien menée, bien gérée ça tient la route même si elle est un peu simpliste et que l'auteur ne décrit pas en profondeur les antécédents de cet événement. Les tenants et les aboutissants, sont peu développés.
    Il y a de l'amitié, de la solidarité, les personnages meurtris veulent tous vaincre la mort et honorer leurs familles mortes....
    Je regrette cependant que l'auteur n'ait pas davantage approfondi la raison de l'effondrement de la société des adultes.
    De même l'auteur ne s'est pas assez étendu sur le Nouveau Monde que veulent créer Jules et ses amis.
    Ce que j'ai beaucoup apprécié est justement ce que je regrette aussi... c'est paradoxal !
    L'auteur ne s'est pas concentré sur la pandémie mais sur les relations et sur le personnage de Jules, garçon sympathique qui nous fait nous questionner sur le sens de devoir, sur les valeurs qu'il défend dans ce monde chaotique.
    Jules a un rôle à jouer dans ces événements perçus par 4 adolescents différents.
    L'auteur s'est attardé sur les conflits terrifiants et redoutables qu'ils doivent tous affronter et traverser, qu'ils soient personnels et/ou de groupes.
    Vous l'aurez compris le côté psychologique est bien senti car tous ces adolescents ont un caractère et une personnalité bien différents.
    Chacun fera des choix personnels, parfois inattendus de leurs camarades mais aucun ne les jugent car leur liberté dans ce nouveau monde en devenir est respectable. Chacun a le droit de choisir son destin.
    Les rebondissements fréquents sont bien envisagés et bien raisonnés.

    Personnellement j'espère qu'une suite est prévue car la fin de « Jules » est ouverte à plusieurs possibilités, chacun a un rôle dans la reconstruction du monde. Mais qu'elle en sera la finalité ?
    Par exemple ici, que devient Koridwen ? Elle quitte la bande pour des raisons mystérieuses.... dont seul Jules a une idée, plutôt une sensation car il a eu le temps de parler un peu avec elle de sa grand-mère guérisseuse...et de sa comptine Bretonne Ar Rannoù, « Les séries ou le druide et l'enfant ».
    Serait-elle une sorcière ?

    Les quatre tomes peuvent se lire indépendamment et dans n'importe quel ordre. Chaque histoire singulière est distincte même si les personnes se croisent, s'entraident, parfois se détestent, leur seul lien commun est WOT. Tous jouaient à ce jeu en ligne et faisaient partie des experts.
    Le lien entre ses adolescents est puissant, chacun a une vision différente et personnelle de ses camarades....leur approche de l'inconnu est divergente et c'est ce qui fait que cette série, qui véhicule une certaine tension, est efficace.

    Une idée originale au final qui laisse l'espoir d' une suite..

    U4 Koridwen
    U4 Yannis
    U4 Stéphane

     


    4 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires