• Un maillot de bain une pièce avec des pastèques et des ananas

    Titre : « Un maillot de bain une pièce avec des pastèques et des ananas »
    Auteur : Claire CASTILLON
    Genre : roman Jeunesse
    Éditions : L'école des loisirs
    Année : 2014
    Nombre de pages : 179

    Quatrième de couverture :

    Je m’appelle Nancy Pinsault. Dans ma famille on est cinq, comme les cinq doigts de la main. Pourtant, toutes les mains ne se ressemblent pas. Dans ma famille il y a la belle main de mon père qui dessine des maisons. La main de ma sœur Aline qui tripote l’appareil dentaire. La main de mon frère Igor qui met une gifle. La main du docteur Croc qui glisse dans le dos de maman. La main de maman qui offre un maillot de bain une pièce avec des pastèques et des ananas. Et il y a mon petit doigt, qui me dit de drôles de choses. Mais peut-on croire toutes les histoires que raconte son petit doigt ?

    Mes impressions :

    Nancy la narratrice est une enfant de 11 ans sensible et qui nous raconte sa famille, les tensions, les joies aussi parfois mais elles sont rares. Elle est suivie par me Blin, orthophoniste et psychologue et voit régulièrement son orthodontiste.
    Sa sœur Aline de 17 ans est à l'âge ou elle prend soin d'elle, tente d'être coquette, car elle commence à devenir femme.
    Igor 15 ans est à l'âge bête, rebelle, il est même allé jusqu'à gifler sa mère, ce qui crée une forte tension familiale.
    Et puis Nancy se met dans la tête que sa mère entretient une relation amoureuse avec son orthodontiste Mr Croc.
    Elle tente alors de sauver les apparences, de changer le moral de son papa, en essayant de lui changer les idées ; d'ailleurs elle entretient une relation fusionnelle avec son père, revient-elle au Complexe d’œdipe a 11 ans, elle a du reste, du mal à s'investir dans des relations extérieures au cercle familial. Je vois plutôt le désir de protéger son père, de la douleur qu'il a de voir sa femme se détacher de lui, alors elle prend le rôle de sa femme. Elle aime passer du temps avec lui, et comme c'est tendu à la maison, sa mère l'envoie en week-end avec son père au bord de la mer et elle met dans sa valise le maillot de bain une pièce qu'elles avaient choisi ensemble...mais elle croit au début qu'il s'agit en fait d'une fugue et que son père et elle ne reviendront pas....

    Le style de l'auteur est agréable, un mélange d'amour, d’humour incisif, de poésie. Les phrases sont à la fois délicates, tendres et souvent caustiques quand Nancy se moque de ses frère et sœurs, ou de Me Blin ou de Mr Croc...

    Ce livre reflète les familles d'aujourd'hui avec l'amour, les crises, et il parle des relations familiales, parents/enfants, de l 'adolescence, de la difficulté à passer ce cap.
    Nancy va finir par être soulagée de la suite que donne à leur le couple, ses parents. Elle va saisir alors que dans la vie tout n'est pas tout blanc ou tout noir mais que bien souvent il va falloir passer par des nuances de gris. Elle va peu à peu se détacher des futilités et avoir de moins en moins tremblements. Son moteur qui démarre au creux de l'estomac à chaque angoisse finit par ronronner de moins en moins. Nancy  s'apaise et  comprend que la vie est faite de joies, de peines et de passages obligés. Elle mûrit et grandit.
    Ce livre montre l'apprentissage de la vie d'une fillette qui devient adulte.


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  • Louise croit encore aux contes de fées de Sophie TASMA

     

    Titre : « Louise croit encore aux fées »
    Auteur : Sophie TASMA
    Genre : Roman jeunesse
    Éditions : L'école des Loisirs
    Année : 2004
    Nombre de pages : 126

    Quatrième de couverture :

    Louise a peur de tout et elle a l'impression de n'être aimée de personne. Ni de Nicolas, dont elle est amoureuse en secret. Ni de Nieves, qui était jadis son amie. Ni de son père, qui est toujours sévère, déçu ou en colère parce qu'il aurait nettement préféré avoir un fils, et pour d'autres motifs plus obscurs. Rien de tout cela n'a aucune raison de changer. Sauf si les fées existent. Et quand, comme Louise, on est trop malheureux pour croire encore aux humains, on a le cœur prêt à croire aux fées. Tout arrive grâce à Esther, une clocharde extraordinaire qui vit sur le trottoir en bas de chez Louise. Elle lance des injures à ceux qui lui donnent de l'argent. Louise, elle, croit bien faire en lui prenant pendant son sommeil les trois pièces d'or qu'elle voit briller sous ses guenilles. C'est pour les lui rendre plus tard. Pour que personne d'autre ne les vole. Et bizarrement, Esther prend Louise la voleuse en amitié. De ce genre d'amitié qui fait réfléchir, donne confiance, permet tous les rêves et fait descendre les fées sur terre...

    Mes impressions :

    Un livre qui m'a entraînée à la fois dans un monde réel et imaginaire. L'auteur a favorisé ce voyage puisqu'il manie bien sa plume.

    L'histoire de Louise ressemble à celles d'autres préadolescents, mais il y a des nuances. Elle rencontre des difficultés relationnelles avec son père, aggravées par un vol de pièces à une personne qui vit dans la rue, en bas de chez eux, ajouté à cela, elle est en conflit avec des camarades de son collège, alors elle s'imagine que des fées viennent lui parler et sont là pour l'aider. Ou commence la fiction ? Je vous le demande. Pour Louise la frontière ici est tenue.
    Le quotidien de Louise qu'elle veut fuir est pourtant bien réel.

    Louise se trouve moche, elle est amoureuse d'un garçon qui lui ne s'intéresse pas à elle, elle n'a pas vraiment d'amies et son père est assez sévère.
    Esther une clocharde l'accuse de lui avoir volé trois pièces ; effectivement elle les a empruntées car son père étant diamantaire, elle s'est rendu compte qu'elles valaient de l'or alors pour qu'on ne les vole pas à Esther, elle a décidé de les garder pour la nuit et de les lui ramener le lendemain en allant au collège. Mais tout ne se passe pas comme prévu. La clocharde ameute les passants et le boulanger la dénonce à son père...Il y aura une punition. Esther lui demande de les conserver, de faire trois vœux et de lui rendre les pièces une après l'autre, jour après jour.
    Ces petits chagrins amènent Louise à se réfugier dans les rêves pour oublier un quotidien douloureux, elle s'imagine des fées à qui elle peut se confier et qui peuplent ses rêves..
    Louise apprend la vie au contact de celle des adultes qui bien souvent ont des secrets. Ces non-dits qui peuvent faire des ravages dans le cœur et la tête des enfants.
    Ce récit a l'apparence d'un conte mais il rejoint également une certaine réalité, la souffrance de n'avoir personne à qui se confier, de parler de son mal-être.
    J'ai aimé le côté fantastique que prend le roman à mesure que l'on avance dans la lecture ; il est émouvant, car Louise grandit et ce n'est pas toujours facile, ni évident quand on ne s'aime pas. Les années vont passer et les fées l'auront aidée à un moment donné de son existence, à affronter la vie. Cette histoire se termine bien comme les contes de fées...

    Un livre qui nous parle intelligemment de conditions sociales, d'injustice, de magie, de relation familiale, de relations enfant adulte, de secret de famille...c'est à la fois un conte et un rêve éveillé, qui peut intéresser des pré-adolescents à partir de 11 ans, puisqu'ils pourront s'identifier à Louise et à son histoire...

     


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  • MiGuël les yeux de l'intérieur de François DOUCET

    Titre : « Miguël, les yeux de l'intérieur »
    Auteur : François DOUCET
    Genre : Spiritualité, psychologie, (développement personnel).
    Éditions : Ada (Ebook)
    Année : 2013
    Nombre de pages : 126

    Résumé :

    «Comment mes peurs peuvent-elles devenir mes amies?» «Les peurs nous enseignent à être fort, à avoir confiance en soi, à nous dépasser, à aller plus loin, à apprécier l’état de bien-être qui suit leur apprivoisement, à être courageux, à pousser nos possibilités au-delà de nos espoirs. Une fois que tu comprends avec ton cœur que les peurs ne sont là que pour te permettre d’aller plus loin en toi en repoussant tes limites, tu cesses de les craindre et les apprivoises doucement.» Les aventures de Miguël respirent la tendresse, l’amour et la magie. Maintenant que son cœur s’ouvre à l’amour, il est sur le point de se faire jouer un mer-veilleux tour! Un tour qui le conduira tout droit à la réalisation de ses rêves d’enfant afin de découvrir la puissance de l’amour à l’intérieur de lui. Sa route lui donnera de nouveaux yeux, «Les yeux de l’intérieur». Dans mon cœur se trouvent mes plus beaux rêves; dans ma vie ceux je crois possibles.

    Mes impressions :

    Je trouve que le résumé ne condense pas vraiment le contenu de ce livre qui fait beaucoup réfléchir sur notre rapport aux autres, à la vie, aux relations...et à notre propre regard, celui que nous posons sur le monde en général et sur soi en particulier.

    Migüel est un jeune homme qui se retrouve un jour seul, isolé, en proie à des questions métaphysiques....Il réalise que ses rêves d'enfants se sont évanouis, qu'il a perdu cette joie de vivre, ce sentiment de spontanéité, Enfant, il se confiait à un arbre et il souhaite le retrouver pour de nouveau lui parler de ses peines, et évoquer ses interrogations...
    Il se sent étranger dans un monde qu'il ne reconnaît plus. Un monde d'adultes. Il se sent en détresse, égaré, vide. Alors il demande de l'aide à Dieu, à son âme, à la puissance intérieure, n'importe qui pour vue qu'il se retrouve. Il n'arrive plus à établir le lien entre ses rêves d'enfant et l'adulte qu'il est devenu.
    Il se surprend à penser que s'il avait une belle maison, que s'il était marié et qu'il avait des enfants, il serait heureux mais qu'en est-il exactement ?
    Finalement on sent Migüel en insatisfaction perpétuelle, il cherche ailleurs ce qu'il pourrait trouver à l'intérieur de lui- même, de son cœur et de son âme.
    Comme dans un rêve, il rencontre alors un monstre, un dragon nommé Koundalini, puis une jeune fille, ou encore une sorcière qui représente ses mauvaises pensées, les négatives etc...
    Je trouve que la matérialisation de ses idées par des personnages étranges et insolites est pertinente car alors nous emmène à comprendre à l'aide de métaphores là où veut en venir l’auteur. C'est une façon originale que l'auteur nous donne pour identifier les erreurs de Migüel et par là même les nôtres, puisque Miguël nous ressemble beaucoup. Ces curieux personnages qui représentent ses peurs et ce qu'il ressent vont venir le guider jusqu'à son épanouissement.
    Ces protagonistes lui donnent des conseils. Ils lui montrent comment laisser renaître l'enfant qui est en lui.
    Et pour cela il est nécessaire qu'il regarde avec ses yeux de l'intérieur. Seulement le chemin est long et douloureux. il aura avant à affronter des choses et des épreuves auxquelles il résiste ; il va devoir faire des efforts, persévérer, apprivoiser tous les obstacles.

    L'auteur alors se sert de métonymie, de référence fantastique, de fantasy; il y ajoute des images détournées, des phrases subliminales, des sens cachés, des sentences à prendre au second degré.
    Ainsi ces êtres qui ne sont que le reflet de ses peurs vont lui apprendre à ne pas occulter mais à choisir les bons mots, les bonnes actions, à être vrai., pour trouver le chemin de paix et d'amour.

    Il apprendra à ne plus écarter ce qui le dérange, à ne plus détourner son regard comme il l'entend, à ne plus arranger la vérité par peur de l'affronter. Il devra faire fi de l'apparence des autres pour se concentrer sur l'intérieur de ceux-ci. À ne plus juger car celui qui juge se condamne lui-même, à moins être orgueilleux et à vivre et s'attarder sur le moment présent. Les personnages vont lui enseigner à avoir un autre regard sur ce qui se passe en lui pour pouvoir progresser sur le chemin de la compréhension, de la tolérance et de l'amour. Elles sont en quelque sorte son guide spirituel.
    Il y a des phrases clichées certes mais elles font la différence parce qu'elles sont argumentées.

    Extraits et phrases :

    « Si je veux l'amour des gens, il faut d'abord commencer par donner le mien, il est important de pardonner, aux autres de vivre des façons de s'exprimer différente de la mienne » .

    « Ce qui me fait réagir chez les gens, ce sont les côtés que j'ai de la difficulté à regarder en face dans ma propre personne ».

    « Les solutions sont à l'intérieur ».

    « Une ouverture en soi se crée à la joie et aux prodigieuses surprises de la vie. Il suffit que tu vives avec ton cœur à tout instant ».

    « Ce sont tes peurs et tes idées préconçues qui gâchent et freinent tes pouvoirs ».

    « L'orgueil de me voir meilleur que le autres en étant le chevalier qui sauve le monde en éliminant les méchants m'a égaré ».


    «Tes pensées restent figées dans le passé ou s'envolent vers l'avenir, vers ce qui pourrait, peut-être, survenir dans ta vie ? Tu ne fais pas confiance à ton moment présent. Tu n'en profites pas, alors les peurs t'envahissent ».

    « Les peurs nous enseignent à être fort, à avoir confiance en soi, à nous dépasser, à aller plus loin, à apprécier l'état de bien-être qui suit leur apprivoisement, à être courageux, à fortifier notre détermination, à nous surpasser, à pousser nos possibilités au-delà de nos espoirs ».

    « Une fois que tu comprends avec ton cœur que les peurs ne sont là que pour te permettre d'aller plus loin en toi en repoussant tes limites, tu cesses de les craindre et les apprivoises doucement ».

    « C'est à toi de trouver les réponses. C'est ta vérité ».

    « La clé de ton bonheur réside en toi. C'est toi qui crées ton bonheur, ta vie. Si tu continues à chercher à l'extérieur de toi, tu récolteras des joies, certes, mais aussi déceptions sur déceptions. Tu seras insatisfait, sentant confusément que tu passes à côté de quelque chose d'essentiel ».

    « La lumière succède à l’obscurité chaque main. Elle rayonne encore plus belle et plus lumineuse. Saisis le profond enseignement dans chaque petite chose de la nature ».

    « À un moment ou à un autre nous tombons tous dans le piège de déposer la responsabilité de nos fautes, de nos erreurs, de nos échecs sur le dos très large des autres au lieu de prendre le temps de comprendre pourquoi nous nous sommes attiré cela pour grandir ».


    Finalement je pense que les préceptes donnés sont pertinents, utiles. Comme par exemple Laisser nos intuitions nous guider, écouter notre voix, nous apprivoiser, pardonner, sans doute alors que la paix peut s’installer en nous. Dans ce livre il y a des références spirituelles mais elles ne sont pas la majorité.
    Et à chaque fois que je lis ce genre de livre, j'avoue que je suis touchée parce qu'ils m'éclairent sur mes propres comportements, à les reconnaître, les accepter, puis les réfuter. Comprendre et accepter sont une chose mais mettre en pratique ce que l'on sait en est une autre.

    Alors je vous conseille de lire ce petit livre car il vous éclairera et sans doute qu'il vous apportera de nombreuses leçons de vie également.

     


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  • Comment va la douleur de Pascal GARNIER

    Titre : « Comment va la douleur »
    Auteur : GARNIER Pacal
    Genre : Roman
    Éditions : Zulma
    Année : 2006
    Nombre de pages : 192

    Quatrième de couverture :

    On ne saurait dire pourquoi l’univers de Pascal Garnier nous est si proche. Pourquoi il nous envoûte avec des histoires plutôt simples, des personnages a priori ordinaires et malmenés par la vie, des mots familiers et des silences qui le sont encore plus.
    Ainsi Bernard, crétin solaire qui pose sur le monde un doux regard écarquillé. C’est ce qui séduit Simon, le cynique et élégant Simon, « éradicateur de nuisibles » en préretraite, autant dire tueur à gages au bout du rouleau. La rencontre a lieu à Vals-les-Bains. Et le hasard fait bien les choses : Simon a de l’argent, et Bernard, tout son temps. Il sera son chauffeur pour sa dernière mission…

    Avec affection, on range les romans de Pascal Garnier au panthéon de nos auteurs d’atmosphère. Entre Simenon et Hardellet. Entre tendresse et cynisme, réalisme et humour désenchanté. Dans Comment va la douleur ? on retrouve cette façon si singulière et si attachante qui comme un miracle réjouit le cœur et fait du bien à l’âme.

    Mes impressions :

    Le titre évoque une légende d'Afrique. Il dit la vie avec ses souffrances, ses peines et quand elles sont là, si on ressent la douleur alors on est vivant, les gens se saluent ainsi, en se demandant comment va la douleur.

    Le récit commence par une parenthèse, un homme utilise une corde à sauter pour se supprimer et se pendre. Il s'agit de Simon....
    Bernard lui est un jeune homme plutôt gentil, fidèle, naïf....
    Flash-back et retour en arrière, sur leur premières rencontre qui donneront plus tard quelques scènes mémorables.
    Ces deux principaux personnages sont étonnamment étranges. Ils sont haut en couleur, discrets (tout est relatif), psychologiquement troublés.
    Ici l'histoire est concentrée sur trois personnages, Bernard est un peu désœuvré, naïf, il est solitaire mais s'occupe bien de sa mère Anaïs qui aime trop le rhum. Elle n'a jamais été trop présente pour lui quand il était enfant, elle était plutôt dans la création d'entreprise, le commerce, mais aucune n'a rencontré le succès...et puis il y a Simon, un exterminateur de nuisible et nous comprendrons plus loin quelle est la véritable nature de sa profession...et sur leur chemin, viendront, Fiona, maman célibataire, en attente de vie meilleure et sa fille Violette.
    Les deux hommes vont brièvement tenter de concevoir une relation père-fils dont ils ont été privés.
    Bernard imagine que Simon pourrait être le père qui lui a fait défaut. Simon, vieil homme blasé, désabusé, revenu de tout, déçu, malade sera l'homme providentiel.
    Simon demande à Bernard d'être son chauffeur pendant deux jours, pour une dernière mission alors à bord de leur voiture, allant vers le sud, ils vont passer du temps ensemble et apprendre à se découvrir, à partager.
    Ces deux hommes forment un tandem atypique, non conventionnel, ils ont un caractère opposé.
    Simon est heureux d'aller voir la mer, qu'il n'a jamais vue. Et il le manifeste, j'aime son côté naturel.
    L'auteur nous raconte une partie de leur histoire, avec un humour noir, parfois incisif. Il nous narre leur histoire dans la forme peu ordinaire mais dans le fond elle se confond avec d'autres.
    Malgré tout ils sont très attachants et peu importe d'où ils viennent et ce qu'ils font.
    Cette route qu'ils parcourent ensemble leur apporte bien des surprises, parfois belles pour l'un mais parfois pénibles pour l'autre; d'ailleurs ils ne sont pas toujours d'accord sur les dispositions à prendre surtout avec Fiona, Violette, et puis Rose, taxidermiste belge.
    Fiona est donc l'une des figures féminines qui va entrer dans leur vie et donc avec elle viendra le temps de l'amour...Elle aspire à la liberté. Bernard pourra t-il le lui apporter ?

    Le lecteur vit au rythme des aléas des personnages, de leur aventure parfois curieuse et rocambolesque et de leur amitié.
    J'ai vraiment aimé les personnages tellement émouvants. Emplis de désespoir que l'auteur transforme en humilité et humanité.
    Ce roman a des notes de polar mais n'en est pas un.
    Les descriptions sont justes, ce qu'il faut pour se laisser porter par l'histoire avec clarté et pour s'imaginer les scènes singulières voire troublantes, hors du commun.
    L'humour noir est si bien utilisé que cette histoire nous emporte vers un autre horizon, où le mélange des genres est une réussite.
    La fin est plus prévisible que celle du roman précédemment lu « Cartons » ; mais elle reste néanmoins percutante.
    Je conseille donc ce roman et persiste à dire que la plume de cet auteur est sans pareille !


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  • Cartons de Pascal GARNIER

    Titre : « Cartons »
    Auteur : Pascal GARNIER
    Genre : roman
    Éditions : Zulma
    Année : 2012
    Nombre de pages : 183

    Quatrième de couverture :

    Roman à titre posthume, ça commence par un déménagement,- morceau de bravoure anthologique-qui d'une certain manière est le sujet du livre : Brice quitte son appartement lyonnais pour une grande maison, entre un bourg et une route nationale. Mais il se retrouve sacrément seul, au milieu des cartons, dans une vieille bâtisse, où soufflent les mémoires mortes. Les évocations d'Emma, son épouse en reportage à l'autre bout du monde l'attente d'un appel improbable, ou la rencontre avec Blanche, une étrange femme-elfe, sorte de spectre de l'enlisement provincial, ponctuent cette dégringolade dans l'enfer des cartons.

    Mes impressions :

    En refermant la livre, je retourne de suite à la médiathèque voir si un autre du même auteur est disponible... Ce n'est pas que j'ai des idées macabres puisque ce roman s'inscrit dans la douleur, les pertes, et les deuils mais il est magnifiquement écrit et l'auteur m'a convaincue. Il signe là un livre saisissant, troublant..

    L'histoire commence ainsi, un homme d'une cinquantaine d'années déménage, il a acheté avec sa femme journaliste une grande maison à la campagne, loin des tourments des grandes agglomérations. Il a fait les cartons et quitte alors sa ville et va vers cette nouvelle vie...
    Seulement il y a l'absente, sa femme Emma, qui est partie en reportage journalistique à l'autre bout du monde. En l'attendant, il va s'occuper d'aménager sans cesser d'attendre un appel de l'élue...
    Il se rappelle, il a rencontré Emma, âgée de 30 ans dans une galerie d'art lors d'un vernissage. Lui, Brice est illustrateur pour livres de jeunesse entre autres. Trois mois après leur rencontre, ils se marient et vivent des moments heureux. Mais il se pose souvent la question de savoir pour quelles raisons, elle l'a choisi lui ! Il est plus vieux, fatigué et n'a rien d'un Don Juan.
    Il a plutôt une vie d'artiste, dissolue, elle, elle est belle, talentueuse...
    Quand il arrive dans cette nouvelle demeure qu'il trouve trop grande, il fait une introspection de sa vie en découvrant peu à peu le contenu des cartons...
    Emma parcourt le monde mais depuis quelque temps elle ne donne plus de nouvelle... Brice continue d'espérer un appel qui ne vient pas. Le lecteur peut imaginer alors que cette belle jeune femme l'a quitté pour une aventure ou un homme plus jeune que lui...
    Lorsque les parents d'Emma prennent contact par téléphone avec Brice, la vérité douloureuse à propos de cette absence, éclate. C'est un premier rebondissement, un mystère à demi-éclairci.
    Et puis il y a Blanche, une jeune femme frêle que l'on sent meurtrie, touchée par des événements dramatiques passés, Elle aborde Brice et une étrange relation naît entre eux deux. Ils se parlent, commencent à passer du temps ensemble et on sent qu'ils s'apprécient, mais pas pour les mêmes raisons, lui comble une certaine solitude, dans cette maison il se sent seul, et elle voit en Brice, son père parti trop tôt, car il y a une ressemblance troublante avec ce dernier.

    L'auteur (décédé en 2010) est un génie dramatique ; Sa verve, son style, est singulier, il mêle l'humour aux drames de ses personnages et laisse le lecteur curieux de découvrir la suite …
    Le ton stylé de la narration est captivant parce que à aucun moment on ne s'ennuie, l'écriture est limpide, touchante, émouvante. Quand l'auteur décrit la maison et les contenus des cartons de Brice et qu'on les découvre avec lui, on se sent chez nous. Brice raconte des souvenirs de sa vie d'avant, il relate des moments heureux, des instants plus malheureux, des anecdotes, mais il ne s'appesantit pas ; Blanche également reste obscure voire insaisissable.
    Dans ce roman le thème principale est la « place » celle que l'on prend et celle qu'on occupe dans l'existence de quelqu'un d'autre
    Il est construit aussi autour de mystères, de doute, et de fantômes, ceux des êtres qui nous manquent et les fantômes du passé. Les défunts et le passé reprennent vie à travers le récit.
    On traverse les douleurs respectives de Brice et d'Emma, on s'attache, on a envie de les soutenir, ils sont pudiques mais on comprend leur souffrance dans les silences.
    Au fil des pages, on en apprend un peu plus sur leur triste passé proche ou plus lointain, on comprend leur attente.
    Ils vont tenter de se reconstruire, mais ils agiront différemment, ils n'auront pas les mêmes aspirations, les mêmes désirs et c'est là que le roman s'envole...
    Ils tentent chacun de continuer à avancer malgré tout et au lieu de se fixer sur le pourquoi ils apprennent et tentent de faire avec le comment, comment survivre, comment surmonter, comment ne plus occulter ?.
    Je suis profondément marquée par ce récit. Il est plein de charme et de délicatesse. Il est écrit avec pudeur et humilité.
    Les personnages principaux sont touchants par leurs excentricités, leurs défaillances, leurs façons d'être et/ou de concevoir les absences et les pertes mais également par leurs tragédies vécues.
    La fin très triste est précipitée par les événements, elle signe là la chute du roman ; au sens propre comme au figuré.

    Un livre au final bouleversant.


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  • Le liseur de 6h27 de Didierlaurent


    Titre : « Le liseur du 6h27 »
    Auteur : Jean-Paul DIDIERLAURENT
    Genre : Roman
    Éditions : Au diable Vauvert
    Année : 2014
    Nombre de pages : 217

    Quatrième de couverture :

    «Peu importait le fond pour Guylain. Seul l'acte de lire revêtait de l'importance à ses yeux. Il débitait les textes avec une même application acharnée. Et à chaque fois, la magie opérait. Les mots en quittant ses lèvres emportaient avec eux un peu de cet écœurement qui l'étouffait à l'approche de l'usine.»

    Guylain Vignolles est préposé au pilon et mène une existence maussade et solitaire, rythmée par ses allers-retours quotidiens à l'usine. Chaque matin en allant travailler, comme pour se laver des livres broyés, il lit à voix haute dans le RER de 6H27 les quelques feuillets qu'il a sauvé la veille des dents de fer de la Zerstor 500, le mastodonte mécanique dont il est le servant.
    Un jour, Guylain découvre les textes d'une mystérieuse inconnue qui vont changer le cours de sa vie...

    Dans une couleur évoquant le cinéma de Jean-Pierre Jeunet ou la plume ouvrière de Jean Meckert, Jean-Paul Didierlaurent signe un premier roman qui nous dévoile l'univers d'un écrivain singulier, plein de chaleur et de poésie, où les personnages les plus anodins sont loufoques et extraordinaires d'humanité, et la littérature le remède à la monotonie quotidienne.

    Mes impressions :

    Malgré un départ un peu lent ce petit livre est rempli de bonnes surprises et m'a laissé au final un goût de plénitude.

    Ce roman qui fleure bon la tendresse nous emmène dans l’univers de Guylain Vignolles, fonctionnaire qui travaille dans une usine ; la STERN : Société de Traitement et de Recyclage Naturel. Sa profession consiste à faire fonctionner une broyeuse de livres, au curieux nom de Zerstor 500, l'origine de cette appellation nous sera d'ailleurs expliquée. Cette broyeuse, aplatie, pile, écrabouille, déchire, hache, lacère, déchiquette, malaxe, pétrit, ébouillante, les invendus, les livres qui n'ont pas fait l'unanimité, les vieux, les usés, ceux qui n'ont pas trouvé place sur une étagère familiale, ou qui ont été tirés en un trop grand nombre...Ils vont laisser la place aux nouveautés et quelques-uns de ces derniers sans aucun doute iront rejoindre leurs prédécesseurs, triste sort. Cette pratique ne laisse pas insensible Guylain qui ressort souvent de ses journées de travail à l'agonie, jusqu'à la nausée.

    Pourquoi ce titre de livre ? Parce que Guylain est le liseur , « ce type étrange qui tous les jours de la semaine, parcourait à haute et intelligible voix les quelques pages tirées de sa serviette. Il s'agissait de fragments de livres sans aucun rapport les uns avec les autres …/... peu importe le fond pour Guylain. Seul l'acte de lire revêtait de l'importante à ses yeux »

    Dans son petit monde il y a le gardien, Yvon Grimbert petit homme passionné par les livres qui déclame et récite à longueur de journée des tirades littéraires, des alexandrins....
    Félix kowalski qui est le patron, un être sans pitié, avisé, aviné et sadique.
    Brunner Lucien l'apprenti, est un jeune homme de 25 ans, révolté, arrogant, dédaigneux et condescendant.
    Et puis il y a Giuseppe, l'ami qui a eu un grave accident avec Zerstor 500, désormais handicapé.
    Guylain vit seul avec son poisson rouge Rouget-de-Lisle.

    Chaque matin en allant à l'usine, dans le RER il sort de sa sacoche quelques feuillets dont il a réussi à extirper de la broyeuse et en lit le contenu aux voyageurs attentifs.
    Il donne à ses lignes oubliés, une seconde vie, une seconde jeunesse comme il le fera avec les sœurs Monique et Josette Delacôte qui viennent vers lui un jour pour lui demander un service....
    Ces personnages sont singuliers, parfois curieux, et l'auteur nous les décrit précisément. Si certains sont exécrables d'autres sont très attachants, comme Guylain.
    Il est prévenant, gentil, il a bon cœur. Même son isolement ne le laisse pas aigri.
    Et puis un matin l'amour va entrer alors dans sa vie de façon particulière mais je n'en dirai pas plus au risque d'enlever toute la magie aux futurs lecteurs....

    Ce livre s'adresse surtout aux amoureux des livres mais pas que !. Avec chaleur et une tonalité toute douce, l'auteur nous plonge dans un conte actuel, contemporain, où l'isolement est le maître mot.
    Mais cette solitude de tous les personnages, va éclater pour laisser libre cours à la fantaisie.
    Le récit prend une tournure inattendue joviale au quart du roman et j'ai apprécié ce changement de rythme.
    Que nous dit ce roman ? Que rien n'est figé, chaque jour peut apporter son lot de petites satisfactions. Soyons attentifs.

    Je le referme avec un sourire aux lèvres, me disant que la vie parfois peut prédire d'agréables promesses et faire de belles surprises, même si au départ, rien ne prédisposait à une telle conclusion. Il fleure bon la tendresse.
    Il se termine sur une note émotive, douce et pleine d'espoir. Il réconcilie avec la vie.
    Ce roman est émouvant car il fait appel aux relations, à l'humanité, aux simplicités de la vie qui peuvent parfois nous chambouler.

    À lire sans modération, d'autant plus que ce texte est assez court et on s'y laisse embarquer.

     


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  •  La femme parfaite est une connasse des soeurs Girard


    Titre : « La femme parfaite est une connasse »
    Auteures : Anne-Sophie GIRARD et Marie-Aldine GIRARD
    Genre : humour témoignage
    Éditions ; j'ai lu
    Année : 2013
    Nombre de page : 160

    Quatrième de couverture :

    Ce livre est LE guide pour toutes les femmes imparfaites (c'est-à-dire grosso-modo pour toutes les femmes*). Vous y apprendrez notamment comment garder votre dignité quand vous êtes complètement bourrée, qui sont ces filles qui ne mangent qu'une salade par jour, les questions qu'il ne faut pas poser à un homme si vous ne voulez pas entendre la réponse, ou ce qu'il faut faire de toute urgence si votre mec veut s'acheter des Crocs.
    * Il peut également être lu par les hommes qui n'ont pas peur de découvrir ce que les filles se racontent entre elles dès qu'ils ont le dos tourné...

     
    Extrait et avant propos

    Ce livre est un guide à l'usage de la femme imparfaite.

    Cette femme que nous sommes toutes !

    Une femme normale, avec ses défauts, ses travers et ses névroses (si, si... on peut parler de névroses !).

    En effet, nous avons passé notre vie à vouloir ressembler à toutes ces femmes des magazines, celles des séries télé, des comédies romantiques ou tout simplement celles que nous croisons au quotidien et qui nous donnent le sentiment de TOUT réussir mieux que nous, qui nous font nous sentir nulles...

    Et pourtant, on a fait tellement d'efforts !
    Tellement de sacrifices, d'heures passées à essayer d'être meilleures... Et c'est bien là notre erreur, avoir voulu être «parfaites» !
    Car sachez-le, LA FEMME PARFAITE EST UNE CONNASSE

    Ce livre a vocation à vous faire déculpabiliser !
    Vous y trouverez ainsi des clés pour réussir votre imperfection.
    (Et si ça pouvait aussi aider les hommes à mieux nous comprendre, ça ne serait pas du luxe !)
    Vous ne vous reconnaîtrez peut-être pas dans tous les chapitres...
    Mais vous vous reconnaîtrez, soyez-en sûres !
    La femme parfaite est celle que nous ne serons jamais, et c'est tant mieux !

    Mes impressions :

    Les hommes et les femmes ne se ressemblent pas, n'est ce pas ? les premiers viennent de Mars, les secondes de Vénus, non ?
    Et je dois dire que ce livre m'a faite bien sourire.
    Mais ce que les auteures démasquent, ne concerne pas toutes les femmes en général, il y a quand même des exceptions. Mais bien sûr que l'on peut s'y retrouver et comparer nos réactions dans certains passages, paragraphes et parties dans lesquels elles décrivent les femmes et leurs réactions.

    Les auteures en connaissance de cause dévoilent quelques-uns de nos travers et ils ne faut pas s'en offusquer car les hommes non plus ne sont pas épargnés.
    Avec ironie, elles divulguent nos attitudes, nos pensées bien féminines. Alors oui on s'identifie dans certains passages, on rit, on râle mais ça fait du bien. Ils nous rassurent même. On se dit que finalement nous ne sommes pas les seules à réagir ainsi.
    Je pense que ce livre s'adresse plus aux adolescentes jusque vers la trentaine... Et avec la maturité, la lecture sera différente. Elle aura un autre enjeu ;-)
    Ce petit livre est un condensé de descriptions, de maximes, d'anecdotes , de conseils pour les femmes en général et la femme parfaite en particulier. Certes je mets un bémol sur le titre car la femme qui veut « bien faire » sans nécessairement vouloir nuire aux autres, n'est pas pour moi une connasse, juste parfois une femme qui essaie de se respecter et respecter les autres. Mais ce titre fait sans doute appel au décalage entre celles qui veulent être les meilleures et celles qui tentent de vivre gentiment et se donner bonne conscience.
    Ce livre parle à chacune d'entre nous mais pas forcément à chaque page, ni à tous les chapitres, car bien sûr pour celles comme moi qui n'ont jamais bu une goutte d'alcool, les passages où elles parlent de fêtes et de boissons m'ont fait sourire mais ne me concernaient pas.
    Il dit des vérités et les lectrices qui fustigent contre ce petit livre, je pense, ne sont pas tout à fait honnêtes avec elles-mêmes.

    Le style est fort agréable ; les auteures sont de bonne humeur, ça se sent et elles disent les choses toujours avec légèreté mais jamais avec vulgarité. La construction, est originale. Il y a même des bons à détacher !
    Elles montrent leur goût pour la critique, parfois constructives, car elles permettent à certaines de déculpabiliser. Nous sommes loin d'être parfaites même si souvent nous essayons de faire au mieux... et d'ailleurs qu'est-ce qu'être parfaite ? C'est être toujours au top ? Tirée à quatre épingles ? Ne faire jamais d'erreur ? Dire toujours ce qu’il faut quand il faut ? Bien-sûr que nous faisons toutes...(et tous...) des erreurs et c'est tant mieux ! Chacun sait que la perfection est un leurre. Essayons de modifier les comportements qui peuvent nous nuire mais tentons quand même pour le reste de rester telles que nous sommes...
    Parfois leurs remarques, leurs analyses sont cassantes mais c'est ce qui est prémices de l'humour, car elles caricaturent, elles osent, elles sont sincères ; bref j'ai aimé car j'ai passé un bon moment de détente, sans toutefois adhérer totalement à tous les propos...

     


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  • Si tu existes ailleurs de Thierry COHEN

    Titre : « Si tu existes ailleurs »
    Auteur : Thierry COHEN
    Genre : Roman
    Éditions : J'ai lu
    Année : 2013
    Nombre de pages : 379

    Quatrième de couverture :

    " Tu vas mourir du coeur en même temps que cinq autres personnes. " Telle est l'étrange phrase que prononce un jour Anna, la nièce de 3 ans de Noam Beaumont. Noam, célibataire de 35 ans, torturé par un drame d'enfance, veut comprendre cette prédiction. Il rencontre une psychologue éprise de mysticisme qui lui confie que selon une théorie, " la prophétie des innocents ", l'enfant a peut-être révélé une vérité. Dès lors, une course contre la montre s'ouvre pour Noam ; trouver les cinq autres personnes pour comprendre ce qui les lie dans ce funeste destin. Une aventure qui le conduira là où la vie peut prendre fin... et où l'amour peut renaître.

    Mes impressions :

    1981 : Prologue, un enfant et sa mère vont au parc, la maman est fatiguée et préférerait rentrer mais le petit garçon insiste ; Lui ne veut pas entendre, il la tire par la main, au moment de traverser la route, l'accident a lieu, la mère est fauchée par une voiture.
    L'enfant se retourne et se demande ce qu'il se passe car il n'a pas assisté à la scène, sa mère était derrière lui. Il entend une femme dire «  c'est la faute de l'enfant ».
    Cette phrase restera imprégnée dans l'inconscient de l'enfant.

    1993 : L'enfant prénommé Noam, suit une psychothérapie avec Me Laurens, qui se terminera cette année-là. C'est aussi la fin de l'année scolaire, l'année du BAC et c'est aussi la rencontre avec Julia, son premier amour.

    Son père ne s'occupe plus de lui depuis l'accident, il est malade et est tombé dans l’alcoolisme. Malgré cela l'enfant a fait des études brillantes.

    Julia part à New-York, elle met un terme à leur relation. Lui en souffre mais elle lui demande de ne pas l'attendre et que « la lucidité est une arme contre la souffrance ».

    2011 : « Chaque être est la somme de ses souffrances ».

    À 30 ans passés, l’existence de Noam n'a été qu'attente ; il essaie de faire un cahier de confidences comme lui avait suggéré Me Laurens. Il y note ses impressions, son mal de vivre, son obsession de la mort, la sienne et celle des autres.
    Mais il ne parvient pas vraiment à poser des mots sur ses maux. Il subit sa vie. Il en est spectateur et non l'acteur, par crainte de s'engager par crainte de vivre.
    Elisa sa sœur, est mère célibataire, elle insiste pour qu'il aille voir son père à l'institut où il est placé depuis qu'il perd la mémoire, mais lui refuse ; il s'est senti mal aimé, abandonné, il fait des crises d'angoisse la nuit.
    Samy est son seul collègue de travail le seul confident puisque ces activités se limitent à son travail et à des rencontres d'un soir ; il ne s'investit, ses relations sont toutes futiles.
    Anna, la fille d'Elisa lui prédit un soir un avenir mystérieux, « Tu vas mourir du cœur le même jour que personnes ».

    Nous découvrons au fil des pages, les 5 personnes :

    D'abord, il y a une jeune femme qui l'observe alors qu'il est dans un café avec Samy ; elle sait qu'elle et lui sont liés par la mort mais elle n'ose pas l'aborder, lui dire. Elle se contente de l'observer.
    Puis il y a un homme sans avenir, qui est au courant des douleurs de Noam. Lui se sait condamné et sa sœur est en attente d'une vérité, celle qu'il tait, un secret qu'il a enfoui durant des années. Il est lié à Noam pour cette vérité, lié par le secret de la mort. Il pense que sa vie n'a servi à rien, sa mort pourrait lui être utile à Noam ? À Elisa ?
    Puis il y a une âme enfermée dans un corps, Noam va venir à elle, chercher une réponse aux questions qui le hantent depuis des années et qu'il ne sait formuler. Elle lui indiquera le chemin avec tendresse et compassion.

    Noam retourne voir Me Laurens pour tenter de comprendre. Cette dernière lle l'adresse à une consœur Linette Marucs et celle-ci lui parle de religion, de mysticisme, d'ésotérisme. Il a d'abord du mal à adhérer ; elle lui confie la théorie de la « Prophétie des innocents » selon laquelle toutes les croyances, Dieu ou bien une autre force supérieure, entraient en relation avec certains êtres humains pour révéler un message censé guider leurs vies ; ces prophètes peuvent être des personnes handicapées, dont l'altération des fonctions préservait l'âme et la bouche, des personnes pures, des jeunes enfants, des prédicateurs comme celui que lui et Samy rencontrent dans la rue peu de temps avant son rendez-vous avec Linette, il a senti que ce prédicateur s'adressait à lui alors qu'il s'adressait à tous les badauds.
    Linette lui dit d'aller d'abord en Israël pour commencer à comprendre le sens de sa vie et d'aller vers sa quête de lui- même ; résoudre l'énigme des paroles de Sarah jeune autiste qui va être son guide spirituel en quelque sorte. Sans doute un prophète à tenter de lui parler, de le mettre en garde à travers la sentence mystérieuse de sa nièce. Il part alors en quête de sa vérité. Là-bas l'attend un prophète du nom de Adam Weinstein qui est la première personne qui mourra le même jour que lui...

    Entrer dans ce roman pour moi s'apparente à réaliser avec Noam, un road-movie, il va de ville en ville à la rencontre de personnages dont Sarah lui a donné les noms ou les adresses, il va vers eux pour tenter de comprendre sa vie et avancer dans son existence, parce qu'il est anesthésié par la peur de l'avenir, celle de sa mort.
    Linette voulait créer un choc émotionnel pour tenter de faire sortir Noam de sa torpeur ; on va comprendre au final l'enjeu et surtout la méthode de Linette et je pense qu'il y aura deux réactions des lecteurs, ceux qui seront déçus et les autres ceux qui apprécieront la tournure de cette quête. Elle s'inscrit finalement dans le réel et c'est ce que j'ai aimé car la vie est aussi ce que nous en faisons. Noam va devoir mettre en pratique son plan de survie pour sortir de sa dépression. Il devra dépasser son traumatisme initial. Alors « mourir  du cœur » prend toute sa signification. Il va faire des rencontres qui vont le transformer, surtout il va renouer avec son passé d'une étrange façon. Mais elle sera de taille et nous fera du bien.
    Il y a de l'imprévu mais il y a aussi des révélations qui donnent le ton à ce roman fait de mysticisme, mais qui finalement nous permet de garder les pieds sur terre, de saisir les opportunités.
    Les conditions de la mort de la mère de Noam nous sont révélées et ce rebondissement est vraiment efficace et me fait dire que ce roman est une réussite. Elle donne à ses lecteurs, des clés pour dépasser leurs angoisses, réaliser leurs envies, et réaliser leurs projets.
    La mort n'est peut-être pas seulement l'absence cruelle de l'être aimé ou de la vie désirée et/ou attendue.

    Ce récit est entrecoupé par les écrits du carnet intime, des confidences de Noam, également mais brièvement par les voix des personnes , et encore par des épisodes du passé.
    Personnellement, je me serai abstenue de rajouter les courts passages où les 5 personnes parlent, mais la fin nous fait comprendre pourquoi finalement elles se sont exprimées et donc ces encarts sont judicieux.

    Dans ce roman fait de spiritualité, l'auteur nous donne les moyens de nous révéler à nous-même mais pas seulement, il émet l'idée que notre force vient d'autres sources. Nous les rencontrons sur notre chemin, l'intuition en fait partie mais également les bonnes rencontres au bon moment ; elles nous guident sur le chemin de la vie. Alors que nous sommes dans nos tourments, on ne voit pas les à-côtés, on se voile la face. Mais la force est en nous, il suffit de la chercher.
    Ce livre est le chemin initiatique de Noam mais il peut être celui de chacun d'entre nous.
    Il reflète la recherche et l'atteinte de la paix intérieure.

    Cette histoire est poignante, quelque part bouleversante par le passé de Noam. Elle est très bien écrite et nous fait voyager vers d'autres cultures et façon de voir la vie. Elle nous parla aussi de la vie de famille également et de la façon de l'appréhender. Le personnage de Noam est très attachant, son chemin initiatique, sa recherche de la paix intérieure est source de bien-être pour tous les lecteurs.

    COHEN Thierry, Longtemps, j'ai rêvé d'elle
    COHEN Thierry, Je le ferai pour toi
    COHEN Thierry, Si un jour la vie t'arrache à moi


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